Tu sais heureusement les homosexuel.les ne se font pas agresser physiquement tout les jours
Les agression homophobe sont rares heureusement.
C'est plus l'homophobie ordinaire et banalisée dont personne ne se rend compte qui fait très mal à la personne qui se découvre homosexuelle.
Les personnes hétérosexuelles ne s'en rendent pas compte mais c'est genre les insultes (comme sale pd), certains comportements et les blagues répétées sur les homo même très gentille qui font qu'à force je me sentais pas bien durant mon adolescence. Je me suis retrouvé avec une très faible estime de moi même et dans l'incapacité d'oser vivre une relation amoureuse homosexuelle. Aujourd'hui je suis toujours vierge et je ne suis jamais sorti avec personne j'ai plus de 20 ans.
Ado je n'arrivais même pas à prononcer le mot homosexualité ou dire que je suis gay ou homosexuel alors que je le sais depuis l'âge de 11/12 ans que je suis une personne gaie, mais j'y arrivais pas et les personnes autour de moi et surtout les garçons n'acceptaient pas du tout l'idée qu'un garçon puisse aimer un autre garçon surtout au collège alors que je me sentais déjà très homosexuel déjà au collège.
Donc c'est un tout des comportements, des opinions, des blagues ou des insultes qui font que tu n'arrives pas à t'accepter comme gay ou lesbienne quand tu le découvres que tu l'es.
Oui, je comprends. Sur les agressions, en réalité, elles se font sur beaucoup de personnes et sur des critères variés. Certains lieux et certaines heures aussi sont plus propices à des agressions. On m'a dit une fois que si je disais à une femme que se balader en mini-jupe à cette heure en ce lieu, c'était sexiste... Mais en fait en certains lieux et à certaines heures il y a un grand nombre de critères qui peuvent être favorables à une agression : être jeune et habillé en baba cool ou en petit costume propre et se balader à 2 h du mat dans une cité c'est idiot, tout comme pour une fille en mini-jupe ou un homo habillé moulant et maquillé, etc. même le simple fait d'un un gros geek à lunette sera un aimant à agression. Que ce ne soit pas acceptable, oui, bien sûr ! Mais c'est en réalité moins un problème d'homophobie, de transphobie, de sexisme, de grossophobie, de racisme, etc. que de système de valeur de groupes, le plus souvent de jeunes, qui sautent sur la moindre excuse pour lâcher leur violence, exterioriser des problèmes, des refoulés en agressant des gens qui leur paraissent faibles, facile à identifier comme des proies et "amusant" à stigmatiser avec un vocabulaire et des préjugés aisément disponibles (auxquels ils ne comprenent d'ailleurs rien la plupart du temps). Le film American History X expose à mon sens un peu ce problème, même si dans le cadre américain le racisme va avoir un sens plus précis et moins opportuniste.
Il est malheureux que des groupes humains agissent ainsi, mais cela relève de l'ordre public, de la police, dont il ne faut pas négliger qu'elle a parfois peur elle-même... Ces comprtements sont injustifiables mais sont de l'ordre de la nature humaine malheureusement. L'éducation pourra-t-elle vaincre ça ? J'ai des doutes Ces comportements ont existé dans TOUTES les cultures à TOUTES les époques ! Les premiers chrétiens dans l'empire romain, ou certaines origines ethniques (en particulier les celtes ou les égyptiens), les juifs, surtout sous le christianisme et l'islam, mais aussi avec le nationalisme allemand en construction, les Pygmées en Afrique noire considérés comme des singes par les autres peuples noirs (surtout par les Bantous), les coréens par les chinois et les japonais durant des siècles, les chinois par les japonais, les vietnamiens par les chinois, les populations de la forêt amazonienne par les Aztèques et les Mayas, etc., etc., etc.
C'est sans fin et on ne connaît même plus les plus petites haines nombreuses qui ont marqué tel ou tel type de façon d'être, de vivre, etc.
Alors, cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de travail d'éducation à faire contre ces haines/peurs/ressentiments etc. Mais il ne faut pas non plus sous le prétexte qu'elles sont injustifiées se positionner en martyr en allant au devant des ennuis. C'est ce qu'ont fait les chrétiens qui étaient experts là-dedans durant les premiers siècles... pour, au final, devenir pire par la suite. Je suis très septique sur les vocations au martyr car elles implique sur le temps long une combativité tout aussi normative, retournant le stigmate, que ce contre quoi elle lutte le plus souvent...
Mais la problématique de la violence directe de l'agression est une chose, celle du climat culturel normatif est plus large et plus complexe. L'éducation à l'égalité, à la tolérance me semble devoir passer par le respect de différences qui acceptent, TOUTES, de s'en remettre à l'état, c'est à dire à l'ensemble de la société. Surtout pas en revendiquant des droits spécifiques, particuliers à une communauté. Et surtout pas le droit à rester entre soi, à se communautariser. Or le combat éveillé (Woke) a tendance à essentialiser les différences et donc à reproduire des inégalités, les uns étant mauvais par essence (les hommes, les blancs, les hétéros, donc pire : les hommes blancs hétéros), les autres étant victimes et bons par nature... Ce qui devrait normalement apparaître évidemment idiot, mais qui semble une dérive lourde de dangers dans les expressions caummunautaristes.
En terme d'éducation, il faut à mon sens rendre beau les couples homosexuels, par de belles histoires d'amour (par exemple, parfaite à mon sens le couple Willow/Tara dans Buffy), plutôt que de décrire la laideur des ceux qui s'en prennent aux homos (pour ce qui est de l'homosexualité par exemple).
L'idée étant de dé-stigmatiser les homos et non de stigmatiser les anti-homos. Ca me semble bien plus utiles et positifs.
Pour que disparaissent des insultes telles que 'tarlouze', 'fiotte', 'pédale', etc. il faut du temps, de toute façon !
Une scène d'un des derniers et très bon comme souvent, film de Clint Eastwood, le montre (il joue le vieil homme qu'il est) s'arrêtant pour aider un couple noir à changer leur roue sur le bord d'une route de campagne. Il utilise à un moment donné le mot 'nègre', de façon assez anodine en discutant, et l'homme noir est éberlué, près à devenir agressif et d'expliquer que on ne peut pas dire ça... La femme le rappelle doucement à l'ordre lui intimant de ne pas monter sur ses grands chevaux, car elle comprends, elle que pour un vieux de cet âge, même si cela traduit le racisme systémique américain ancien, cela ne veut pas dire qu'il est raciste mais qu'il fonctionne encore avec un vocabulaire qui, à son âge, ne peut plus changer.
L'idée là est la suivante : faudrait-il pour tuer un mot, tuer des hommes (blancs) ?
Les idées sont avant tout des mots. Mais les mots ne sont pas toujours des idées, loin de là. Beaucoup de gens utilisent nombre de mots, même quotidien, sans en connaître réellement le sens, la généalogie, etc.
On le voit ici en permanence !
Les évolutions se font par l'éducation, et par une maîtrise de la langue, de l'expression, pour éviter justement les floues, les abus de langage, les ré-activations de clichés etc.
Mais il faut accepter l'effet 'générationnel' de l'être humain. Il faut deux à trois générations, voire plus pour que, progressivement, les choses changent, OU alors, il faut exterminer celles et ceux qui restent dans des formes archaïques de pensée, donc de langage.
Il n'est pas encore tout à fait facile d'être homo actuellement, mais cependant plus que dans les années 60, et infiniment plus qu'au 19e s. du moins en France, en Europe, en Amérique du nord...
Et encore, être homo à Paris est bien plus facile que dans certaines petites villes. Ce peut même être surèvalorisé parfois !
Enfin, par jeu, certain-e-s vont allonger la durée de vie de certaines insultes ou mots problématiques sous prétexte de détournement, de ré-appropriation etc. des homos vont se traiter entre eux de fiottes par exemple... Même confinés, ces usages vont filtrer et étirer encore un peu le temps du changement.
Alors je comprends les préoccupations personnelles, le ressenti de sa vie à soi, à vivre sans attendre. Mais pour obtenir tout tout de suite, les voies sont violentes, et souvent assez contre-productives. Beaucoup de femmes se sont émmancipées lentement pour que les femmes actuelles aient ce qu'elles ont, et cela continue. Il faut malheureusement du temps...
Et ce n'est pas sur ces sujets d'ailleurs que le temps pose le plus de problème. Car il faudra que l'espèce survive pour qu'elle ait besoin de temps pour changer sur les questions sociétales. On peut certes faire les deux en parallèle, mais il ne faut surtout pas les confondre, au risque de démotiver par complexité et de braquer des pans entier de population. Avons-nous le temps pour ça ? Est-ce une bonne idée ? Efficace ?
Je déborde pas mal sur la fin, à toi de voir de quoi tu as envie de parler