Poésie Poesie / beaux textes

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A une rose​

Poesie / beaux textes

Tristan Corbière (1845-1875)

Rose, rose-d’amour vannée,
Jamais fanée,
Le rouge-fin est ta couleur,
O fausse-fleur !
Feuille où pondent les journalistes
Un fait-divers,
Papier-Joseph, croquis d’artistes :
– Chiffres ou vers –
Coeur de parfum, montant arôme
Qui nous embaume…
Et ferait même avec succès,
Après décès ;
Grise l’amour de ton haleine,
Vapeur malsaine,
Vent de pastille-du-sérail,
Hanté par l’ail !
Ton épingle, épine-postiche,
Chaque nuit fiche
Le hanneton-d’or, ton amant…
Sensitive ouverte, arrosée
De fausses-perles de rosée,
En diamant !
Chaque jour palpite à la colle
De la corolle
Un papillon-coquelicot,
Pur calicot,
Rose.thé !… – Dans le grog, peut-être ! –
Tu dois renaître
Jaune, sous le fard du tampon,
Rose-pompon !
Vénus-Coton, née en pelote,
Un soir-matin,
Parmi l’écume.., que culotte
Le clan rapin !
Rose-mousseuse, sur toi pousse
Souvent la mousse
De l’Aï… Du Bock plus souvent
– A 30 Cent.
– Un coup-de-soleil de la rampe !
Qui te retrempe ;
Un coup de pouce à ton grand air
Sur fil-de-fer ! …
Va, gommeuse et gommée, ô rose
De couperose,
Fleurir les faux-cols et les coeurs,
Gilets vainqueurs !

Tristan Corbière, Les Amours jaunes

Nature​

Poèmes sur la nature
Poesie / beaux textes

Auguste Renoir, La Clairière, 1865
 
Caméo
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AU SOUVENIR DE TOI



Poesie / beaux textes


Au jour d’adieu, sans rien comprendre,
Je crois que j’aurai tout laissé,
Au jour d’adieu, même à tout prendre,
De toi, qu’aurais-je pu garder.
Au souvenir de ton silence,
Je crois entendre encore ta voix,
Elle me rappelle ton absence,
Elle me fait mal, j’ai mal de toi.
Au souvenir de ton sourire,
Je crois encore te retrouver,
Je crois t’entendre encore me dire,
Je ne te quitterai jamais.
Au souvenir de tes caresses,
Je sens encore mon corps frémir,
Je garde encore en moi l’ivresse
De notre amour, de nos désirs.
Au souvenir de la tendresse,
Pour tout ce qui était nous deux,
A me rappeler ta jeunesse,
Je crois que je suis malheureux.
Au souvenir du temps qui passe,
Je cherche encore, à espérer,
Que dans mon coeur reste la trace,
De mon amour, si fort, gravé.
Et aujourd’hui encore je pleure
A me demander le pourquoi,
Je n’ai pas su garder ce bonheur
Qui me venait pourtant de toi.
Et si aujourd’hui je désire
T’appartenir comme autrefois,
C’est que mon âme est au délire
Et que je me meurs loin de toi.
Au jour d’adieu, sans rien comprendre,
Je crois que j’aurai tout gardé,
Au jour d’adieu, même à tout prendre,
De toi, je n’aurai rien laissé.
De toi, je ne sais que t’aimer.

pseudo Daniel78

Daniel LAJEUNESSe
 
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🌶️ Le Bal des Légumes Coquins 🌽
Une fable potagère classée Xtra fraîche


Dans un potager bien chaud, sous la lune argentée,
Se trémoussaient des légumes, tout en liberté.
Monsieur Concombre, lisse et bien hydraté,
Faisait rougir Mademoiselle Tomate, un peu trop juteuse pour l’été.


Madame Carotte, fine taille et fesses courbées,
S'était faite tresser par Poireau sans demander.
Il susurrait des vers avec sa voix de tige :
« T’as l’œil brillant, carotte, j’en perds mon vert prestige ! »


Le petit Radis, timide mais excité,
Matait la grosse Courgette en train de s’astiquer.
Elle dansait lascive, sa peau bien huilée,
En murmurant : « Viens, je te montre mon côté épicé. »


Maïs pop-corn, lui, faisait des étincelles,
Chaque frisson lui faisait péter ses étagères !
Pendant que les Haricots, en plein kamasutra,
S’entortillaient dans le noir — oh la la, quel opéra !


Même le vieux Céleri, tout cassé d’un genou,
A trouvé Chou-fleur chaude, elle criait : « Encore, bijou ! »
Et tous de soupirer, de transpirer, de râler…
Dans ce jardin bien bio, personne n’allait se coucher.


Alors si par un soir, dans ton frigo un peu moite,
Tu entends des gémissements et des « pop » pas très droits,
C’est juste ton potager qui fête sans tabou,
Les plaisirs végétaux… et les légumes un peu fous ! 😏🌱
 
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🌶️ Le Bal des Légumes Coquins 🌽
Une fable potagère classée Xtra fraîche


Dans un potager bien chaud, sous la lune argentée,
Se trémoussaient des légumes, tout en liberté.
Monsieur Concombre, lisse et bien hydraté,
Faisait rougir Mademoiselle Tomate, un peu trop juteuse pour l’été.


Madame Carotte, fine taille et fesses courbées,
S'était faite tresser par Poireau sans demander.
Il susurrait des vers avec sa voix de tige :
« T’as l’œil brillant, carotte, j’en perds mon vert prestige ! »


Le petit Radis, timide mais excité,
Matait la grosse Courgette en train de s’astiquer.
Elle dansait lascive, sa peau bien huilée,
En murmurant : « Viens, je te montre mon côté épicé. »


Maïs pop-corn, lui, faisait des étincelles,
Chaque frisson lui faisait péter ses étagères !
Pendant que les Haricots, en plein kamasutra,
S’entortillaient dans le noir — oh la la, quel opéra !


Même le vieux Céleri, tout cassé d’un genou,
A trouvé Chou-fleur chaude, elle criait : « Encore, bijou ! »
Et tous de soupirer, de transpirer, de râler…
Dans ce jardin bien bio, personne n’allait se coucher.


Alors si par un soir, dans ton frigo un peu moite,
Tu entends des gémissements et des « pop » pas très droits,
C’est juste ton potager qui fête sans tabou,
Les plaisirs végétaux… et les légumes un peu fous ! 😏🌱
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Odyssées noires​

Poesie / beaux textes

Michel Ménaché (1945-

À ventre vide
vivre est de vent
Misère d’être né
à la sauvette
dans les sables mouvants
de l’Histoire
*
Assaut des vagues
Murs et barbelés se dressent
Barrages aux frontières
Ressacs humains
que refoulent les bras
du refus
*
Les cerbères borgnes
des neiges
ont opposé les barrières
de la honte
à vos corps affamés
vos corps épuisés
d’odyssées noires
*
La détresse des déracinés
attise la peur des nantis…
Et quand leur cœur
bat la chamade
la camarde surgit
Les monstres de la haine
des gouffres obscurs remontent
Les verrous tirés
renflouent la mort
à bout portant
*
Rage de vivre l’ailleurs
à l’envers du rêve
cloué
au pied du mur…

Michel Ménaché, 2018
 
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A l’enfant inconnu​

Poesie / beaux textes

Maëlle Ranoux (1977-

Il faudrait fleurir une tombe,
A l‘enfant inconnu ;
Y déposer les fleurs du mal, du bien
De l’amour et du désamour ;
Les roses rouges de la passion,
Les roses d’hiver qui fleurissent dans la glace et la frustration.
Il faudrait honorer
L’enfant inconnu
Qui ne naît pas
Qui advient à peine
Qui est pétrit du possible et de l’impossible.
Il faudrait chanter,
Pour l’enfant inconnu,
Un chant léger, celui de l’imprévu,
Un chant lourd et grave,
Celui du désamour qui entrave.
Il faudrait s’attarder
Sur sa tombe
Se souvenir
Du désir
Qui l’ont fait venir,
Et du pourquoi
Et du comment
Qui l’ont tué.
Regarder l’emprise de la vie sur elle-même,
Sentir sa puissance,
Gouter au bien, aussi, au paisible et au sens,
Du choix fait et assumé.
Il faudrait se souvenir,
Du vieux couple qui n’a pas voulu,
De l’amant et de la maitresse
Qui n’ont pas pu ;
Du corps de la femme
Où ça ne s’accrochait pas ;
De l’hésitant et de l’indécise
Qui ne savaient pas ;
De l’enfant de prostitué
Et il ne valait mieux pas ;
Il faudrait se souvenir de ces enfants
Sans nom, sans devenir.
Il faudrait regarder sans se mentir,
L’armée des enfants inconnus
Comme une masse fantôme
Qui nous hante et nous parle,
Nous menace de sa bouche muette,
Effacée, informe.
Il faudrait la regarder en face,
Et entendre,
Ses pas lents,
Sortir
Du cœur de notre vallée noire,
Où le désir et le refus copulent,
Où le désespoir étrangle l’espoir,
Où vouloir et renoncer s’embrassent.
Qu’est-t-il sorti de cet antre ?
Peut-on le nommer ?
Je donnerai,
A l’enfant inconnu,
Une parure pour son anonymat
Des fleurs terrifiantes d’éclat
Un hymne dissonant et cru,
Un mausolée de terre nue,
Profonde, au parfum fertile.
La vie a tracé son chemin subtil, en lui,
A magnifié le chaos de la vallée noire,
Puis est retombé dans l’indicible puits,
Où se décomposent les évidences, par-delà le miroir.

Maëlle Ranoux, 2019
 
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À l’Arc de triomphe​

Victor Hugo
Poesie / beaux textes

(extrait)


Oh ! Paris est la cité mère !
Paris est le lieu solennel
Où le tourbillon éphémère
Tourne sur un centre éternel !
Paris ! feu sombre ou pure étoile !
Morne Isis couverte d’un voile !
Araignée à l’immense toile
Où se prennent les nations !
Fontaine d’urnes obsédée !
Mamelle sans cesse inondée
Où pour se nourrir de l’idée
Viennent les générations !
Quand Paris se met à l’ouvrage
Dans sa forge aux mille clameurs,
A tout peuple, heureux, brave ou sage,
Il prend ses lois, ses dieux, ses moeurs.
Dans sa fournaise, pêle-mêle,
Il fond, transforme et renouvelle
Cette science universelle
Qu’il emprunte à tous les humains ;
Puis il rejette aux peuples blêmes
Leurs sceptres et leurs diadèmes,
Leurs préjugés et leurs systèmes,
Tout tordus par ses fortes mains !
Paris, qui garde, sans y croire,
Les faisceaux et les encensoirs,
Tous les matins dresse une gloire,
Eteint un soleil tous les soirs ;
Avec l’idée, avec le glaive,
Avec la chose, avec le rêve,
Il refait, recloue et relève
L’échelle de la terre aux cieux ;
Frère des Memphis et des Romes,
Il bâtit au siècle où nous sommes
Une Babel pour tous les hommes,
Un Panthéon pour tous les dieux !
Ville qu’un orage enveloppe !
C’est elle, hélas ! qui, nuit et jour,
Réveille le géant Europe
Avec sa cloche et son tambour !
Sans cesse, qu’il veille ou qu’il dorme,
Il entend la cité difforme
Bourdonner sur sa tête énorme
Comme un essaim dans la forêt.
Toujours Paris s’écrie et gronde.
Nul ne sait, question profonde !
Ce que perdrait le bruit du monde
Le jour où Paris se tairait !

Victor Hugo, Les voix intérieures

Ville​

Poèmes sur la ville

Poesie / beaux textes

Camille Pissarro, Boulevard Monmartre, Paris, 1897
 
Caméo
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Poète : Arthur Rimbaud (1854-1891)
Poesie / beaux textes

Recueil : Derniers vers (1872).

Oisive jeunesse
A tout asservie,
Par délicatesse
J'ai perdu ma vie.
Ah ! Que le temps vienne
Où les coeurs s'éprennent.

Je me suis dit : laisse,
Et qu'on ne te voie :
Et sans la promesse
De plus hautes joies.
Que rien ne t'arrête,
Auguste retraite.

J'ai tant fait patience
Qu'à jamais j'oublie ;
Craintes et souffrances
Aux cieux sont parties.
Et la soif malsaine
Obscurcit mes veines.

Ainsi la prairie
A l'oubli livrée,
Grandie, et fleurie
D'encens et d'ivraies
Au bourdon farouche
De cent sales mouches.

Ah ! Mille veuvages
De la si pauvre âme
Qui n'a que l'image
De la Notre-Dame !
Est-ce que l'on prie
La Vierge Marie ?

Oisive jeunesse
A tout asservie,
Par délicatesse
J'ai perdu ma vie.
Ah ! Que le temps vienne
Où les coeurs s'éprennent !

Arthur Rimbaud.
chanson-de-la-plus-haute-tour.
 
Caméo
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Au revoir​

Poesie / beaux textes

Cécile Carrara (contemporaine)

Puisqu’il n’y aura pas de lendemain commun
le ciel qui nous berce ne semblant pas le même
puisque le temps qui coule érode nos chemins
avec peu d’égards pour les graines que l’on sème.
Puisque j’aurais aimé replonger dans tes yeux
te parler de mon coeur, écouter tes tirades
dormir tout contre toi, se balader à deux
et voir le monde ensemble pour le rendre moins fade.
Puisque si tu voulais pleinement me revoir
tu saurais proposer une clé à ce puzzle
faire jour là où tu vois encore trop noir
et décider d’aller plus loin que sur le seuil.
Puisqu’à toi je me suis peu à peu dévoilée
puisque j’ai confronté tes troubles réticences
je raye en moi l’envie sourde de te retrouver
car je me dois de faire preuve de clairvoyance.

Cécile Carrara


Belmondo​


Kamal Zerdoumi (1953_ Contemporain)
Poesie / beaux textes

Ta mort a chassé la France
de l’insouciance et de la joie de vivre
ces jardins d’Éden
que tu incarnais si bien Jean-Paul
acteur protéiforme
à l’image de cette vie que tu aimais tant
Aujourd’hui le pays porte le poids
de ses péchés originels
la division et la haine de l’Autre
Des millions d’orphelins pleurent
leur père
cet emblème de l’amour du prochain
Les spectateurs l’avaient compris
eux qui rêvaient le temps d’un film
en pensant le bonheur possible
grâce à toi
Notre société est un catafalque
où les meilleurs parmi nous ne sont
que des oiseaux de mauvais augure
Là-bas j’en suis sûr Jean-Paul
tu grossiras la troupe de ceux
qui ont su perpétuer l’optimisme
d’une belle nation
dont maintenant certains aspirent
à se partager la dépouille
Mais tes rôles nous demeurent
et c’est là ta gloire et notre résurrection

Kamal Zerdoumi, 2021


Espérance​

Poèmes sur le thème de l’espérance ou l’espoir

Poesie / beaux textes

Gerard van Honthorst, L'adoration de l'enfant, 1620
 
Lavandière
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« A cette terre, où l’on ploie »,

Victor Hugo


« À cette terre, où l'on ploie
Sa tente au déclin du jour,
Ne demande pas la joie.
Contente-toi de l'amour !

Excepté lui, tout s'efface.
La vie est un sombre lieu
Où chaque chose qui passe
Ébauche l'homme pour Dieu.

L'homme est l'arbre à qui la sève
Manque avant qu'il soit en fleur.
Son sort jamais ne s'achève
Que du côté du malheur.

Tous cherchent la joie ensemble ;
L'esprit rit à tout venant ;
Chacun tend sa main qui tremble
Vers quelque objet rayonnant.

Mais vers toute âme, humble ou fière,
Le malheur monte à pas lourds,
Comme un spectre aux pieds de pierre ;
Le reste flotte toujours !

Tout nous manque, hormis la peine !
Le bonheur, pour l'homme en pleurs,
N'est qu'une figure vaine
De choses qui sont ailleurs.

L'espoir c'est l'aube incertaine ;
Sur notre but sérieux
C'est la dorure lointaine
D'un rayon mystérieux.

C'est le reflet, brume ou flamme,
Que dans leur calme éternel
Versent d'en haut sur notre âme
Les félicités du ciel.

Ce sont les visions blanches
Qui, jusqu'à nos yeux maudits,
Viennent à travers les branches
Des arbres du paradis !

C'est l'ombre que sur nos grèves
Jettent ces arbres charmants
Dont l'âme entend dans ses rêves
Les vagues frissonnements !

Ce reflet des biens sans nombre,
Nous l'appelons le bonheur ;
Et nous voulons saisir l'ombre
Quand la chose est au Seigneur !

Va, si haut nul ne s'élève ;
Sur terre il faut demeurer ;
On sourit de ce qu'on rêve,
Mais ce qu'on a, fait pleurer.

Puisqu'un Dieu saigne au Calvaire,
Ne nous plaignons pas, crois-moi.
Souffrons ! c'est la loi sévère.
Aimons ! c'est la douce loi.

Aimons ! soyons deux ! Le sage
N'est pas seul dans son vaisseau.
Les deux yeux font le visage ;
Les deux ailes font l'oiseau.

Soyons deux ! – Tout nous convie
À nous aimer jusqu'au soir.
N'ayons à deux qu'une vie !
N'ayons à deux qu'un espoir !

Dans ce monde de mensonges,
Moi, j'aimerai mes douleurs,
Si mes rêves sont tes songes,
Si mes larmes sont tes pleurs ! »

Le 20 mai 1838.
 
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A Elvire​

Poesie / beaux textes

Alphonse de Lamartine (1790-189)

Oui, l’Anio murmure encore
Le doux nom de Cynthie aux rochers de Tibur,
Vaucluse a retenu le nom chéri de Laure,
Et Ferrare au siècle futur
Murmurera toujours celui d’Eléonore !
Heureuse la beauté que le poète adore !
Heureux le nom qu’il a chanté !
Toi, qu’en secret son culte honore,
Tu peux, tu peux mourir ! dans la postérité
Il lègue à ce qu’il aime une éternelle vie,
Et l’amante et l’amant sur l’aile du génie
Montent, d’un vol égal, à l’immortalité !
Ah! si mon frêle esquif, battu par la tempête,
Grâce à des vents plus doux, pouvait surgir au port ?
Si des soleils plus beaux se levaient sur ma tête ?
Si les pleurs d’une amante, attendrissant le sort,
Ecartaient de mon front les ombres de la mort ?
Peut-être?…, oui, pardonne, ô maître de la lyre !
Peut-être j’oserais, et que n’ose un amant ?
Egaler mon audace à l’amour qui m’inspire,
Et, dans des chants rivaux célébrant mon délire,
De notre amour aussi laisser un monument !
Ainsi le voyageur qui dans son court passage
Se repose un moment à l’abri du vallon,
Sur l’arbre hospitalier dont il goûta l’ombrage
Avant que de partir, aime à graver son nom !
Vois-tu comme tout change ou meurt dans la nature ?
La terre perd ses fruits, les forêts leur parure ;
Le fleuve perd son onde au vaste sein des mers ;
Par un souffle des vents la prairie est fanée,
Et le char de l’automne, au penchant de l’année,
Roule, déjà poussé par la main des hivers !
Comme un géant armé d’un glaive inévitable,
Atteignant au hasard tous les êtres divers,
Le temps avec la mort, d’un vol infatigable
Renouvelle en fuyant ce mobile univers !
Dans l’éternel oubli tombe ce qu’il moissonne :
Tel un rapide été voit tomber sa couronne
Dans la corbeille des glaneurs !
Tel un pampre jauni voit la féconde automne
Livrer ses fruits dorés au char des vendangeurs !
Vous tomberez ainsi, courtes fleurs de la vie !
Jeunesse, amour, plaisir,. fugitive beauté !
Beauté, présent d’un jour que le ciel nous envie,
Ainsi vous tomberez, si la main du génie
Ne vous rend l’immortalité !
Vois d’un oeil de pitié la vulgaire jeunesse,
Brillante de beauté, s’enivrant de plaisir !
Quand elle aura tari sa coupe enchanteresse,
Que restera-t-il d’elle? à peine un souvenir :
Le tombeau qui l’attend l’engloutit tout entière,
Un silence éternel succède à ses amours ;
Mais les siècles auront passé sur ta poussière,
Elvire, et tu vivras toujours !

Alphonse de Lamartine, Méditations poétiques
 
Caméo
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A fleur de mots.
A fleur de peau.
Ce jour serait-il l'occasion d'apaiser nos maux ?
De trouver, pour nos rêves, un îlot?

Loin de tout, proche des humains.
Avec nos visages prêts à être éclairés de beaucoup de lendemains.

Osez y croire, oser sortir et avancer.
Accepter la fugue de nos émotions,
Trop longtemps oubliées,
Trop longtemps contenues.

Chanter et peindre chaque instant.
Car, il n'y a que la vie qui vous attend,
Aux portes de votre écran
Où chacun vous entend.

A fleur de mots
A fleur de peau
Chaque jour nouveau est une porte ouverte
Sur une nouvelle façon d'être
Sur d autres découvertes

Partez, réalisez une partie de vos rêves
Et vous deviendrez cet avenir
que vos pensées n osaient même pas imaginer
Tant le voyage paraissait impressionnant
Osez, chantez, partez, réalisez !
Le bonheur de la liberté vous attend
Il vous suffit d y croire !

Par unregardunsouriredesmots aufeminin.com
 
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poésie "goutte à goutte"

par jenaya




Goutte à goutte,
Je perds mon souffle, ma vie s’enfuit,
Goutte à goutte,
La peur m’envahit.

Mon âme quitte mon corps,
Mon cœur s’affaiblit,
Petit à petit je m’endors,
Je me prépare à l’infini.

Goutte à goutte,
La sève d’un doux baiser,
Goutte à goutte,
Vient lentement m’éveiller.

Dun rêve étrange et éprouvant
Je reviens à la réalité,
Je sors de mon étourdissement,
Mes sens sont libérés.

Goutte à goutte,
Je perçois que je suis vivante,
Goutte à goutte,
Mes pensées dansent et chantent.

Le bonheur d’exister encore,
Me fait réaliser,
Que la vie vaut de l’or
Et qu’il faut la préserver.

Goutte à goutte,
Je dessine un sourire sur mon visage,
Goutte à goutte,
Sur ce vilain songe, je tourne la page.
 

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