Poésie Poesie / beaux textes

Caméo
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j'connais pas trop des poèmes mais je vous donne le début de mon poème en travaille

Le soleil se couche
La nuit tombe gentiment
Moi, posé là, ruminant,
Parfois il arrive que je glousse.

De pénibles pensées s’entassent,
Telles des feuilles prises par le vent,
Allant se poser le long d’un divan,
Là où les pensées, les peurs se détassent ...
Bonsoir, C’est beau, mais c’est triste, c’est ce que les Anglo-Saxons et les Américains appellent le blues. Recharge ta batterie et vois le négatif de la vie du côté du positif, mais garde ton inspiration.
 
S
Sommeil
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j'connais pas trop des poèmes mais je vous donne le début de mon poème en travaille

Le soleil se couche
La nuit tombe gentiment
Moi, posé là, ruminant,
Parfois il arrive que je glousse.

De pénibles pensées s’entassent,
Telles des feuilles prises par le vent,
Allant se poser le long d’un divan,
Là où les pensées, les peurs se détassent ...

* Là où, les pensées,les peurs de dépassent...

Je m'allonge là où l'esprit se libère,
un voile d'étoiles vient me recouvrir.
Mais paupières closes, je rêve d'ailleurs,
d'un monde lointain où plus rien ne m'enserre...⁠(⁠ツ⁠)
 
Erline10
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Bonsoir, C’est beau, mais c’est triste, c’est ce que les Anglo-Saxons et les Américains appellent le blues. Recharge ta batterie et vois le négatif de la vie du côté du positif, mais garde ton inspiration.
bonsoir, c'est gentille merci!
je vies dans le blues ces derniers temps. oui le positif faut toujours allé le chercher en tout cas j'essaye. Mais là c'est à la créativité de s'exprimer un peu non ?
 
Erline10
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* Là où, les pensées,les peurs de dépassent...

Je m'allonge là où l'esprit se libère,
un voile d'étoiles vient me recouvrir.
Mais paupières closes, je rêve d'ailleurs,
d'un monde lointain où plus rien ne m'enserre...⁠(⁠ツ⁠)
j'ai pas fait ça comme suite mais j'aime bien j'aime bien ton idées aussi stv j'te montre la suite j'suis pas encore à la fin mais ça avance et se perfectionne hahaha

dit à ses étoiles de venir me chercher please haha
 
S
Sommeil
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j'ai pas fait ça comme suite mais j'aime bien j'aime bien ton idées aussi stv j'te montre la suite j'suis pas encore à la fin mais ça avance et se perfectionne hahaha

dit à ses étoiles de venir me chercher please haha
Si ces quelques mots peuvent un peu aider , alors ils sont comme un bouquet de fleurs, ils sont offerts...
Une bonne nuit à vous... sous le doux regard de la lune et c'est bientôt l'été ! La période des étoiles filantes 💫 ...
 
Caméo
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bonsoir, c'est gentille merci!
je vies dans le blues ces derniers temps. oui le positif faut toujours allé le chercher en tout cas j'essaye. Mais là c'est à la créativité de s'exprimer un peu non ?
Bien sûr que la créativité doit s'exprimer et c'est certainement des chefs-d'œuvre, dans tous les domaines.
 
Caméo
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À ma femme​


Kamal Zerdoumi (1953 )

Poesie / beaux textes


Quand ton esprit ravagé
reverdira
et que ton regard troublé
par l’égarement
retrouvera le chemin
de l’oasis d’antan

Quand les voix
qui te hantent
se tairont à jamais
et que le monde exilé
sera de nouveau
ton familier

Quand le temps d’aimer
frappera à notre porte
après sa longue absence
les transes
et ta démence

Je te reconnaîtrai enfin
Ô ma noyée d’aujourd’hui
sauvée par la grâce
de demain

et sans dire un seul mot
congédierai mon chagrin

kamal Zerdoumi, 2018
 
Caméo
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Je vous préviens, il est un peu long et étrange, donc difficile à apprendre par cœur. Après les "vendanges", il faut consommer avec la bonne amie modération.;)

Vendémiaire​


Guillaume Apollinaire
Poesie / beaux textes



Hommes de l’avenir souvenez-vous de moi
Je vivais à l’époque où finissaient les rois
Tour à tour ils mouraient silencieux et tristes
Et trois fois courageux devenaient trismégistes

Que Paris était beau à la fin de septembre
Chaque nuit devenait une vigne où les pampres
Répandaient leur clarté sur la ville et là-haut
Astres mûrs becquetés par les ivres oiseaux
De ma gloire attendaient la vendange de l’aube

Un soir passant le long des quais déserts et sombres
En rentrant à Auteuil j’entendis une voix
Qui chantait gravement se taisant quelquefois
Pour que parvint aussi sur les bords de la Seine
La plainte d’autres voix limpides et lointaines

Et j’écoutai longtemps tous ces chants et ces cris
Qu’éveillait dans la nuit la chanson de Paris

J’ai soif villes de France et d’Europe et du monde
Venez toutes couler dans ma gorge profonde

Je vis alors que déjà ivre dans la vigne Paris
Vendangeait le raisin le plus doux de la terre
Ces grains miraculeux qui aux treilles chantèrent

Et Rennes répondit avec Quimper et Vannes
Nous voici ô Paris Nos maisons nos habitants

Ces grappes de nos sens qu’enfanta le soleil
Se sacrifient pour te désaltérer trop avide merveille
Nous t’apportons tous les cerveaux les cimetières les murailles
Ces berceaux pleins de cris que tu n’entendras pas
Et d’amont en aval nos pensées ô rivières
Les oreilles des écoles et nos mains rapprochées
Aux doigts allongés nos mains les clochers
Et nous t’apportons aussi cette souple raison
Que le mystère clôt comme une porte la maison
Ce mystère courtois de la galanterie
Ce mystère fatal fatal d’une autre vie
Double raison qui est au delà de la beauté
Et que la Grèce n’a pas connue ni l’Orient
Double raison de la Bretagne où lame à lame
L’océan châtre peu à peu l’ancien continent

Et les villes du Nord répondirent gaîment

Ô Paris nous voici boissons vivantes

Les viriles cités où dégoisent et chantent
Les métalliques saints de nos saintes usines
Nos cheminées à ciel ouvert engrossent les nuées
Comme fit autrefois l’Ixion mécanique
Et nos mains innombrables
Usines manufactures fabriques mains
Où les ouvriers nus semblables à nos doigts
Fabriquent du réel à tant par heure
Nous te donnons tous cela

Et Lyon répondit tandis que les anges de Fourvières
Tissaient un ciel nouveau avec la soie des prières

Désaltère toi Paris avec les divines paroles
Que mes lèvres le Rhône et la Saône murmurent
Toujours le même culte de sa mort renaissant
Divise ici les saints et fait pleuvoir le sang
Heureuse pluie ô gouttes tièdes ô douleur
Un enfant regarde les fenêtres s’ouvrir
Et des grappes de têtes à d’ivres oiseaux s’offrir

Les villes du Midi répondirent alors

Noble Paris seule raison qui vis encore
Qui fixes notre humeur selon ta destinée
Et toi qui te retires Méditerranée
Partagez-vous nos corps comme on rompt des hosties
Ces très hautes amours et leur danse orpheline
Deviendront ô Paris le vin pur que tu aimes

Et un râle infini qui venait de Sicile
Signifiait en battement d’ailes ces paroles

Les raisins de nos vignes on les a vendangés
Et ces grappes de morts dont les grains allongés
Ont la saveur du sang de la terre et du sel
Les voici pour ta soif ô Paris sous le ciel
Obscurci de nuées faméliques
Que caresse Ixion le créateur oblique
Et où naissent sur la mer tous les corbeaux d’Afrique
Ô raisins Et ces yeux ternes et en famille
L’avenir et la vie dans ces treilles s’ennuyent

Mais où est le regard lumineux des sirènes
Il trompa les marins qu’aimaient ces oiseaux-là
Il ne tournera plus sur l’écueil de Scylla
Où chantaient les trois voix suaves et sereines

Le détroit tout à coup avait changé de face
Visages de la chair de l’onde de tout
Ce que l’on peut imaginer
Vous n’êtes que des masques sur des faces masquées

Il souriait jeune nageur entre les rives
Et les noyés flottant sur son onde nouvelle
Fuyaient en le suivant les chanteuses plaintives

Elles dirent adieu au gouffre et à l’écueil
À leurs pâles époux couchés sur les terrasses
Puis ayant pris leur vol vers le brûlant soleil
Les suivirent dans l’onde où s’enfoncent les astres

Lorsque la nuit revint couverte d’yeux ouverts
Errer au site où l’hydre a sifflé cet hiver
Et j’entendis soudain ta voix impérieuse
Ô Rome
Maudire d’un seul coup mes anciennes pensées
Et le ciel où l’amour guide les destinées

Les feuillards repoussés sur l’arbre de la croix
Et même la fleur de lys qui meurt au Vatican
Macèrent dans le vin que je t’offre et qui a
La saveur du sang pur de celui qui connaît
Une autre liberté végétale dont tu
Ne sais pas que c’est elle la suprême vertu

Une couronne de trirègne est tombée sur les dalles
Les hiérarques la foulent sous leurs sandales
Ô splendeur démocratique qui pâlit
Vienne la nuit royale où l’on tuera les bêtes
La louve avec l’agneau l’aigle avec la colombe
Une foule de rois ennemis et cruels
Ayant soif comme toi dans la vigne éternelle
Sortiront de la terre et viendront dans les airs
Pour boire de mon vin par deux fois millénaire

La Moselle et le Rhin se joignent en silence
C’est l’Europe qui prie nuit et jour à Coblence
Et moi qui m’attardais sur le quai à Auteuil
Quand les heures tombaient parfois comme les feuilles
Du cep lorsqu’il est temps j’entendis la prière
Qui joignait la limpidité de ces rivières

Ô Paris le vin de ton pays est meilleur que celui
Qui pousse sur nos bords mais aux pampres du nord

Tous les grains ont mûri pour cette soif terrible
Mes grappes d’hommes forts saignent dans le pressoir
Tu boiras à longs traits tout le sang de l’Europe
Parce que tu es beau et que seul tu es noble
Parce que c’est dans toi que Dieu peut devenir
Et tous mes vignerons dans ces belles maisons
Qui reflètent le soir leurs feux dans nos deux eaux
Dans ces belles maisons nettement blanches et noires
Sans savoir que tu es la réalité chantent ta gloire
Mais nous liquides mains jointes pour la prière
Nous menons vers le sel les eaux aventurières
Et la ville entre nous comme entre des ciseaux
Ne reflète en dormant nul feu dans ses deux eaux
Dont quelque sifflement lointain parfois s’élance
Troublant dans leur sommeil les filles de Coblence

Les villes répondaient maintenant par centaines
Je ne distinguais plus leurs paroles lointaines
Et Trèves la ville ancienne
À leur voix mêlait la sienne

L’univers tout entier concentré dans ce vin
Qui contentait les mers les animaux les plantes
Les cités les destins et les astres qui chantent
Les hommes à genoux sur la rive du ciel
Et le docile fer notre bon compagnon
Le feu qu’il faut aimer comme on s’aime soi-même
Tous les fiers trépassés qui sont un sous mon front
L’éclair qui luit ainsi qu’une pensée naissante
Tous les noms six par six les nombres un à un
Des kilos de papier tordus comme des flammes
Et ceux-là qui sauront blanchir nos ossements
Les bons vers immortels qui s’ennuient patiemment
Des armées rangées en bataille
Des forêts de crucifix et mes demeures lacustres
Au bord des yeux de celle que j’aime tant
Les fleurs qui s’écrient hors de bouches
Et tout ce que je ne sais pas dire
Tout ce que je ne connaîtrai jamais
Tout cela tout cela changé en ce vin pur

Dont Paris avait soif
Me fut alors présenté

Actions belles journées sommeils terribles
Végétation Accouplements musiques éternelles
Mouvements Adorations douleur divine
Mondes qui vous ressemblez et qui nous ressemblez
je vous ai bu et ne fus pas désaltéré

Mais je connus dès lors quelle saveur a l’univers

Je suis ivre d’avoir bu tout l’univers
Sur le quai d’où je voyais l’onde couler et dormir les bélandres

Écoutez-moi je suis le gosier de Paris
Et je boirai encore s’il me plaît l’univers

Écoutez mes chants d’universelle ivrognerie

Et la nuit de septembre s’achevait lentement
Les feux rouges des ponts s’éteignaient dans la Seine
Les étoiles mouraient le jour naissait à peine

Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913
 
Caméo
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Adieu à la Madeleine​


Poesie / beaux textes


Casimir Delavigne (1793-1843)

Adieu Madeleine Chérie,
Qui te réfléchis dans les eaux,
Comme une fleur de la prairie
Se mire au cristal du ruisseau.
Ta colline, où j’ai vu paraître
Un beau jour qui s’est éclipsé,
J’ai rêvé que j’en étais maître ;
Adieu ! Ce doux rêve est passé.
Assis sur la rive opposée,
Je te vois, lorsque le soleil
Sur tes gazons boit la rosée,
Sourire encore à ton réveil,
Et d’un brouillard pâle entourée
Quand le jour meurt avec le bruit,
Blanchir comme une ombre adorée
Qui nous apparaît dans la nuit.
Doux trésors de ma moisson mûre,
De vos épis un autre est roi ;
Tilleuls dont j’aimais le murmure,
Vous n’aurez plus d’ombre pour moi.
Ton coq peut tourner à sa guise,
Clocher, que je fuis sans retour :
Ce n’est plus à moi que la brise
Lui dit d’annoncer un beau jour.
Cette fenêtre était la tienne,
Hirondelle, qui vint loger
Bien des printemps dans ma persienne,
Où je n’osais te déranger ;
Dés que la feuille était fanée,
Tu partais la première, et moi,
Avant toi je pars cette année ;
Mais reviendrais-je comme toi ?
Qu’ils soient l’amour d’un autre maître,
Ces pêchers dont j’ouvris les bras !
Leurs fruits verts, je les ai vu naître ;
Rougir je ne les verrai pas.
J’ai vu des bosquets que je quitte
Sous l’été les roses mourir ;
J’y vois planter la marguerite :
Je ne l’y verrai pas fleurir.
Ainsi tout passe, et l’on délaisse
Les lieux où l’on s’est répété :
« Ici luira sur ma vieillesse
L’azur de son dernier été. »
Heureux, quand on les abandonne,
Si l’on part en se comptant tous,
Si l’on part sans laisser personne
Sous l’herbe qui n’est plus à vous.
Adieu, prairie où sur la brune,
Lorsque tout dort, jusqu’aux roseaux,
J’entendais rire au clair de lune
Les lutins des bois et des eaux,
Qui, sous ces clartés taciturnes,
Du trône disputant l’honneur,
Se livraient des assauts nocturnes
Autour des meules du faneur.
Adieu, mystérieux ombrages,
Sombre fraîcheur, calme inspirant ;
Mère de Dieu, de qui l’image
Consacre ce vieux tronc mourant,
Où, quand son heure est arrivée,
Le passereau loin des larcins
Vient cacher sa jeune couvée
Dans les plis de tes voiles saints.
Adieu, chapelle qui protège
Le pauvre contre ses douleurs ;
Avenue où, foulant la neige
De mes acacias en fleurs,
Lorsque le vent l’avait semée
Du haut de ses rameaux tremblants,
Je suivais quelque trace aimée,
Empreinte sur ses flocons blancs.
Adieu, flots, dont le cours tranquille,
Couvert de berceaux verdoyants,
A ma nacelle, d’île en île,
Ouvrait mille sentiers fuyants,
Quand rêveuse, elle allait sans guide
Me perdre en suivant vos détours
Dans l’ombre d’un dédale humide
Ou je me retrouvais toujours.
Adieu, chers témoins de ma peine,
Forêt, jardin, flots que j’aimais !
Adieu, ma fraîche Madeleine !
Madeleine, adieu pour jamais !
Je pars, il le faut, et je cède ;
Mais le cœur me saigne en partant,
Qu’un plus riche qui te possède
Soit heureux où nous l’étions tant !

Automne 1839

Casimir Delavigne
 
Caméo
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Vérité éphémère​


(contemporain)

Jules Delavigne

Ta créativité est ton essence
Même si tu ne le sais pas
Pour ce que tu fais, tes proches te flattent
Des fois ils te rabaissent, des fois c’est l’indifférence
Tu comprends, mais tu ne les comprends pas
Leur objectivité est-elle ternie par amour, amitié, jalousie ?
Tu te dis que ce n’est pas de leur faute
Tu as surement raison
Mais toi, tu cherches la vérité
Ces sages autour ne t’aident guère
Et la vérité ne vient pas de toi tout seul
Pourtant tu as de la chance
Des autres te regardent aussi
Et ceux-là tu ne les connais pas

Jules Delavigne, Conclusions, 2008
 
Caméo
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Premier soleil​

Poesie / beaux textes



Théodore de Banville

Italie, Italie, ô terre où toutes choses
Frissonnent de soleil, hormis tes méchants vins !
Paradis où l’on trouve avec des lauriers-roses
Des sorbets à la neige et des ballets divins !
Terre où le doux langage est rempli de diphthongues !
Voici qu’on pense à toi, car voici venir mai,
Et nous ne verrons plus les redingotes longues
Où tout parfait dandy se tenait enfermé.
Sourire du printemps, je t’offre en holocauste
Les manchons, les albums et le pesant castor.
Hurrah ! gais postillons, que les chaises de poste
Volent, en agitant une poussière d’or !
Les lilas vont fleurir, et Ninon me querelle,
Et ce matin j’ai vu mademoiselle Ozy
Près des Panoramas déployer son ombrelle :
C’est que le triste hiver est bien mort, songez-y !
Voici dans le gazon les corolles ouvertes,
Le parfum de la sève embaumera les soirs,
Et devant les cafés, des rangs de tables vertes
Ont par enchantement poussé sur les trottoirs.
Adieu donc, nuits en flamme où le bal s’extasie !
Adieu, concerts, scotishs, glaces à l’ananas ;
Fleurissez maintenant, fleurs de la fantaisie,
Sur la toile imprimée et sur le jaconas !
Et vous, pour qui naîtra la saison des pervenches,
Rendez à ces zéphyrs que voilà revenus,
Les légers mantelets avec les robes blanches,
Et dans un mois d’ici vous sortirez bras nus !
Bientôt, sous les forêts qu’argentera la lune,
S’envolera gaîment la nouvelle chanson ;
Nous y verrons courir la rousse avec la brune,
Et Musette et Nichette avec Mimi Pinson !
Bientôt tu t’enfuiras, ange Mélancolie,
Et dans le Bas-Meudon les bosquets seront verts.
Débouchez de ce vin que j’aime à la folie,
Et donnez-moi Ronsard, je veux lire des vers.
Par ces premiers beaux jours la campagne est en fête
Ainsi qu’une épousée, et Paris est charmant.
Chantez, petits oiseaux du ciel, et toi, poëte,
Parle ! nous t’écoutons avec ravissement.
C’est le temps où l’on mène une jeune maîtresse
Cueillir la violette avec ses petits doigts,
Et toute créature a le coeur plein d’ivresse,
Excepté les pervers et les marchands de bois !

Théodore de Banville (1823-1891)
 

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