Villebramar !
Jean-Pierre Villebramar ( Contemporain )
Voir la pièce jointe 40102 A Burgos, on fusillait !
A Madrid, on fusillait !
A Barcelone, on dansait !
La nuit tombe. Dans le train du retour, le bourreau replie sa serviette sur ses genoux et
songe.
C’étaient des songes de bourreau !
Il en faut !
Et un bourreau, des fois, ça rêve
Aux fleurs d’orangers d’Aranjuez !
A Burgos, on fusillait !
A Madrid, on fusillait !
A Barcelone, on dansait !
Quand le bourreau s’est endormi,
A Barcelone, c’était fini !
Villebramar
L'Espagne découpée...
Un soleil de juillet, brisé par les canons,
L'Espagne se déchire, frères contre frères.
De Madrid à Burgos, le sang sur les pavés,
sous les bombes du ciel, la liberté s'envole.
Franco, l'ombre portée des sombres dictateurs,
contre le chant du peuple, les espoirs éclatés.
Guernica brûle, crie, le monde ferme les yeux,
tandis que l'Axe aiguise, l'URSS jette un sort.
Des brigades ardentes, venues d'autres pays,
pour un idéal pur, l'Antifascisme en tête.
Mais la danse de Barcelone, hélas, s'est tue,
quand le bourreau s'endort, la cause est perdue.
Alors, les chemins de France, l'exode, la frontière,
la "Retirada" amère, le froid et la poussière.
Trois ans de poudre et de larmes, d'héroïsme et de deuil,
un prélude au grand feu qui allait tout consumer.
L'Espagne saigne et tait ses plaies invisibles,
cicatrice profonde d'un avenir volé.
Mais le sang des anciens, vif, coule encore en nos veines... tant que nous serons toujours vivants...(ツ)