Poésie Poesie / beaux textes

Lavandière
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« Aux arbres », Victor Hugo

« Arbres de la forêt, vous connaissez mon âme!
Au gré des envieux, la foule loue et blâme ;
Vous me connaissez, vous! – vous m’avez vu souvent,
Seul dans vos profondeurs, regardant et rêvant.
Vous le savez, la pierre où court un scarabée,
Une humble goutte d’eau de fleur en fleur tombée,
Un nuage, un oiseau, m’occupent tout un jour.
La contemplation m’emplit le coeur d’amour.
Vous m’avez vu cent fois, dans la vallée obscure,
Avec ces mots que dit l’esprit à la nature,
Questionner tout bas vos rameaux palpitants,
Et du même regard poursuivre en même temps,
Pensif, le front baissé, l’oeil dans l’herbe profonde,
L’étude d’un atome et l’étude du monde.
Attentif à vos bruits qui parlent tous un peu,
Arbres, vous m’avez vu fuir l’homme et chercher Dieu!
Feuilles qui tressaillez à la pointe des branches,
Nids dont le vent au loin sème les plumes blanches,
Clairières, vallons verts, déserts sombres et doux,
Vous savez que je suis calme et pur comme vous.
Comme au ciel vos parfums, mon culte à Dieu s’élance,
Et je suis plein d’oubli comme vous de silence!
La haine sur mon nom répand en vain son fiel ;
Toujours, – je vous atteste, ô bois aimés du ciel! –
J’ai chassé loin de moi toute pensée amère,
Et mon coeur est encor tel que le fit ma mère!

Arbres de ces grands bois qui frissonnez toujours,
Je vous aime, et vous, lierre au seuil des antres sourds,
Ravins où l’on entend filtrer les sources vives,
Buissons que les oiseaux pillent, joyeux convives!
Quand je suis parmi vous, arbres de ces grands bois,
Dans tout ce qui m’entoure et me cache à la fois,
Dans votre solitude où je rentre en moi-même,
Je sens quelqu’un de grand qui m’écoute et qui m’aime!
Aussi, taillis sacrés où Dieu même apparaît,
Arbres religieux, chênes, mousses, forêt,
Forêt! c’est dans votre ombre et dans votre mystère,
C’est sous votre branchage auguste et solitaire,
Que je veux abriter mon sépulcre ignoré,
Et que je veux dormir quand je m’endormirai. »
 
🌲
🌲 Cèdre
Anonyme
Renouveau...

Le printemps maladif a chassé tristement
L’hiver, saison de l’art serein, l’hiver lucide,
Et, dans mon être à qui le sang morne préside
L’impuissance s’étire en un long bâillement.

Des crépuscules blancs tiédissent sous mon crâne
Qu’un cercle de fer serre ainsi qu’un vieux tombeau
Et triste, j’erre après un rêve vague et beau,
Par les champs où la sève immense se pavane

Puis je tombe énervé de parfums d’arbres, las,
Et creusant de ma face une fosse à mon rêve,
Mordant la terre chaude où poussent les lilas,

J’attends, en m’abîmant que mon ennui s’élève…
– Cependant l’Azur rit sur la haie et l’éveil
De tant d’oiseaux en fleur gazouillant au soleil.

Stéphane Mallarmé
 
karton
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C'est une des poésie que j'ai apprise à l'école...
Je la connais encore par coeur ;)



Désolée K karton de ne venir régulièrement sur ce merveilleux topic
mais je ne peux être partout à la fois... .. .
Poesie / beaux textes

Un petit coucou de temps en temps est apprécié aussi :)
Ah les poésies de l'enfance :love:(y)
 
karton
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À Madame de Fontaine-Martel

Ô très singulière Martel,
J’ai pour vous estime profonde ;
C’est dans votre petit hôtel,
C’est sur vos soupers que je fonde
Mon plaisir, le seul bien réel
Qu’un honnête homme ait en ce monde.
Il est vrai qu’un peu je vous gronde ;
Mais, malgré cette liberté,
Mon cœur vous trouve, en vérité,
Femme à peu de femmes seconde ;
Car sous vos cornettes de nuit,
Sans préjugés et sans faiblesse,
Vous logez esprit qui séduit,
Et qui tient fort à la sagesse.
Or votre sagesse n’est pas
Cette pointilleuse harpie
Qui raisonne sur tous les cas,
Et qui, triste sœur de l’Envie,
Ouvrant un gosier édenté,
Contre la tendre volupté
Toujours prêche, argumente et crie
Mais celle qui si doucement,
Sans efforts et sans industrie,
Se bornant toute au sentiment,
Sait jusqu’au dernier moment
Répandre un charme sur la vie.
Voyez-vous pas de tous côtés
De très décrépites beautés,
Pleurant de n’être plus aimables,
Dans leur besoin de passion
Ne pouvant rester raisonnables,
S’affolier de dévotion,
Et rechercher l’ambition
D’être bégueules respectables ?
Bien loin de cette triste erreur,
Vous avez, au lieu de vigiles,
Des soupers longs, gais et tranquilles ;
Des vers aimables et faciles,
Au lieu des fatras inutiles
De Quesnel et de le Tourneur ;
Voltaire, au lieu d’un directeur ;
Et, pour mieux chasser toute angoisse,
Au curé préférant Campra,
Vous avez loge à l’opéra
Au lieu de banc dans la paroisse :
Et ce qui rend mon sort plus doux,
C’est que ma maîtresse, chez vous,
La liberté, se voit logée ;
Cette liberté mitigée,
À l’œil ouvert, au front serein,
À la démarche dégagée,
N’étant ni prude, ni catin,
Décente, et jamais arrangée ;
Souriant d’un souris badin
À ces paroles chatouilleuses
Qui font baisser un œil malin
À mesdames les précieuses.
C’est là qu’on trouve la gaîté,
Cette sœur de la liberté,
Jamais aigre dans la satire,
Toujours vive dans les bons mots,
Se moquant quelquefois des sots,
Et très souvent, mais à propos,
Permettant au sage de rire.
Que le ciel bénisse le cours
D’un sort aussi doux que le vôtre !
Martel, l’automne de vos jours
Vaut mieux que le printemps d’une autre.

Voltaire, Épîtres, stances et odes
 
🕞
🕞 Horloge !
Anonyme
L'Éveil du Cœur...( pour un grain d'illusions...!!!...ou fo... ? )...

Tes mots murmurent un amour rêvé,
un seul regard comme unique idée.
Ton cœur s'attache à une ombre lointaine,
une flamme fragile, une douce peine.

Mais l'illusion parfois nous enlace fort,
masquant l'essor d'un nouveau port.
Ce "seul homme" que ton âme a espéré,
n'est qu'un reflet d'un rêve adoré.

Réveille-toi, le monde est vaste et beau,
laisse ce mirage, ce faux cadeau.
Ton cœur mérite un amour bien réel,
une main tendue, un bonheur essentiel.

Tel un matin après la nuit profonde,
une autre vie en toi, le jour inonde.
Laisse l'ancien s'éteindre en douceur lente,
pour qu'un amour vrai en toi se présente...
 
Caméo
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Le bateau ivre

Arthur Rimbaud (1854-1891)

Poesie / beaux textes

Henri Fantin-Latour, Portrait d'Arthur Rimbaud, 1872


Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

J'étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.

Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.

La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots
Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots !

Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sûres,
L'eau verte pénétra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin.

Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la Mer, infusé d'astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;

Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
Et rhythmes lents sous les rutilements du jour,
Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres,
Fermentent les rousseurs amères de l'amour !

Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants : je sais le soir,
L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes,
Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir !

J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques,
Illuminant de longs figements violets,
Pareils à des acteurs de drames très antiques
Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !

J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies,
Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs,
La circulation des sèves inouïes,
Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !

J'ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries
Hystériques, la houle à l'assaut des récifs,
Sans songer que les pieds lumineux des Maries
Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs !

J'ai heurté, savez-vous, d'incroyables Florides
Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux
D'hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides
Sous l'horizon des mers, à de glauques troupeaux !

J'ai vu fermenter les marais énormes, nasses
Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan !
Des écroulements d'eaux au milieu des bonaces,
Et les lointains vers les gouffres cataractant !

Glaciers, soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braises !
Échouages hideux au fond des golfes bruns
Où les serpents géants dévorés des punaises
Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !

J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons chantants.
- Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades
Et d'ineffables vents m'ont ailé par instants.

Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
Montait vers moi ses fleurs d'ombre aux ventouses jaunes
Et je restais, ainsi qu'une femme à genoux...

Presque île, ballottant sur mes bords les querelles
Et les fientes d'oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds.
Et je voguais, lorsqu'à travers mes liens frêles
Des noyés descendaient dormir, à reculons !

Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
Jeté par l'ouragan dans l'éther sans oiseau,
Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses
N'auraient pas repêché la carcasse ivre d'eau ;

Libre, fumant, monté de brumes violettes,
Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur
Qui porte, confiture exquise aux bons poètes,
Des lichens de soleil et des morves d'azur ;

Qui courais, taché de lunules électriques,
Planche folle, escorté des hippocampes noirs,
Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques
Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;

Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues
Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais,
Fileur éternel des immobilités bleues,
Je regrette l'Europe aux anciens parapets !

J'ai vu des archipels sidéraux ! et des îles
Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur :
- Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t'exiles,
Million d'oiseaux d'or, ô future Vigueur ?

Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes.
Ô que ma quille éclate ! Ô que j'aille à la mer !

Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache
Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche
Un bateau frêle comme un papillon de mai.

Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
Enlever leur sillage aux porteurs de cotons,
Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des pontons.
 
Caméo
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Théodore de Banville (1823-1891)​


Poesie / beaux textes



Bien souvent je revois …​

Bien souvent je revois sous mes paupières closes,
La nuit, mon vieux Moulins bâti de briques roses,
Les cours tout embaumés par la fleur du tilleul,
Ce vieux pont de granit bâti par mon aïeul,
Nos fontaines, les champs, les bois, les chères tombes,
Le ciel de mon enfance où volent des colombes,
Les larges tapis d’herbe où l’on m’a promené
Tout petit, la maison riante où je suis né
Et les chemins touffus, creusés comme des gorges,
Qui mènent si gaiement vers ma belle Font-Georges,
À qui mes souvenirs les plus doux sont liés.
Et son sorbier, son haut salon de peupliers,
Sa source au flot si froid par la mousse embellie
Où je m’en allais boire avec ma soeur Zélie,
Je les revois ; je vois les bons vieux vignerons
Et les abeilles d’or qui volaient sur nos fronts,
Le verger plein d’oiseaux, de chansons, de murmures,
Les pêchers de la vigne avec leurs pêches mûres,
Et j’entends près de nous monter sur le coteau
Les joyeux aboiements de mon chien Calisto !

— Théodore de Banville,
Les Cariatides
 
Caméo
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Air de Sémiramis.​


… Dès l’aube, chers rayons, mon front songe à vous ceindre !
À peine il se redresse, il voit d’un œil qui dort
Sur le marbre absolu, le temps pâle se peindre,
L’heure sur moi descendre et croître jusqu’à l’or…
« Existe !… Sois enfin toi-même ! dit l’Aurore,
O grande âme, il est temps que tu formes un corps !
Hâte-toi de choisir un jour digne d’éclore,
Parmi tant d’autres feux, tes immortels trésors !
Déjà, contre la nuit, lutte l’âpre trompette !
Une lèvre vivante attaque l’air glacé ;
L’or pur, de tour en tour, éclate et se répète,
Rappelant tout l’espace aux splendeurs du passé !
Remonte aux vrais regards ! Tire-toi de tes ombres,
Et comme du nageur, dans le plein de la mer,
Le talon tout-puissant l’expulse des eaux sombres,
Toi, frappe au fond de l’être ! Interpelle ta chair,
Traverse sans retard ses invincibles trames,
Épuise l’infini de l’effort impuissant,
Et débarrasse-toi d’un désordre de drames
Qu’engendrent sur ton lit les monstres de ton sang !
J’accours de l’Orient suffire à ton caprice !
Et je te viens offrir mes plus purs aliments ;
Que d’espace et de vent ta flamme se nourrisse !
Viens te joindre à l’éclat de mes pressentiments ! »
— Je réponds !… Je surgis de ma profonde absence !
Mon cœur m’arrache aux morts que frôlait mon sommeil,
Et vers mon but, grand aigle éclatant de puissance,
Il m’emporte !… Je vole au devant du soleil !
Je ne prends qu’une rose et fuis… La belle flèche
Au flanc !… Ma tête enfante une foule de pas…
Ils courent vers ma tour favorite, où la fraîche
Altitude m’appelle, et je lui tends les bras !
Monte, ô Sémiramis, maîtresse d’une spire
Qui d’un cœur sans amour s’élance au seul honneur !
Ton œil impérial a soif du grand empire
À qui ton sceptre dur fait sentir le bonheur…
Ose l’abîme !… Passe un dernier pont de roses !
Je t’approche, péril !… Orgueil plus irrité !
Ces fourmis sont à moi ! Ces villes sont mes choses,
Ces chemins sont les traits de mon autorité !
C’est une vaste peau fauve que mon royaume !
J’ai tué le lion qui portait cette peau ;
Mais encor le fumet du féroce fantôme
Flotte chargé de mort, et garde mon troupeau !
Enfin, j’offre au soleil le secret de mes charmes !
Jamais il n’a doré de seuil si gracieux !
De ma fragilité je goûte les alarmes
Entre le double appel de la terre et des cieux !
Repas de ma puissance, intelligible orgie,
Quel parvis vaporeux de toits et de forêts
Place aux pieds de la pure et divine vigie,
Ce calme éloignement d’événements secrets !
L’âme enfin sur ce faîte a trouvé ses demeures !
O de quelle grandeur, elle tient sa grandeur
Quand mon cœur soulevé d’ailes intérieures
Ouvre au ciel en moi-même une autre profondeur !
Anxieuse d’azur, de gloire consumée,
Poitrine, gouffre d’ombre aux narines de chair,
Aspire cet encens d’âmes et de fumée
Qui monte d’une ville analogue à la mer !
Soleil, soleil, regarde en toi rire mes ruches !
L’intense et sans repos Babylone bruit,
Toute rumeur de chars, clairons, chaînes de cruches
Et plaintes de la pierre au mortel qui construit.
Qu’ils flattent mon désir de temples implacables,
Les sons aigus de scie et les cris des ciseaux,
Et ces gémissements de marbres et de câbles
Qui peuplent l’air vivant de structure et d’oiseaux !
Je vois mon temple neuf naître parmi les mondes,
Et mon vœu prendre place au séjour des destins ;
Il semble de soi-même au ciel monter par ondes
Sous le bouillonnement des actes indistincts.
Peuple stupide, à qui ma puissance m’enchaîne,
Hélas ! mon orgueil même a besoin de tes bras !
Et que ferait mon cœur s’il n’aimait cette haine
Dont l’innombrable tête est si douce à mes pas ?
Plate, elle me murmure une musique telle
Que le calme de l’onde en fait de sa fureur,
Quand elle met sa force aux pieds d’une mortelle
Mais qu’elle se réserve un retour de terreur.
En vain j’entends monter contre ma face auguste
Ce murmure de crainte et de férocité :
À l’image des dieux la grande âme est injuste
Tant elle s’appareille à la nécessité !
Qu’ils sont doux à mon cœur les temples qu’il enfante
Quand tiré lentement du songe de mes seins
Je vois un monument de masse triomphante
Rejoindre dans mes yeux l’ombre de mes desseins !
Battez, cymbales d’or, mamelles cadencées,
Et roses palpitant sur ma pure paroi !
Que je m’évanouisse en mes vastes pensées,
Sage Sémiramis, enchanteresse et roi !

Paul Valéry 1871/1945
Poesie / beaux textes
 
🌊
🌊Kanagawa
Anonyme
Haïku !? >> Poème classique japonais de dix-sept syllabes réparties en trois vers...

Une fleur de coquelicot » de Katsushika Hokusai

> J'écris, j'efface, je réécris

> Effacez à nouveau, puis

> Un coquelicot fleurit.

Dans cette œuvre,
Katsushika Hokusai établit des similitudes entre la vie et son écriture, deux processus de création et de destruction répétitifs. Ni l'un ni l'autre ne sont linéaires ni fluides, et tous deux exigent un travail constant et de la persévérance. Cependant, la récompense de sa persévérance est indéniablement belle...
 

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