Poésie Poesie / beaux textes

💔
💔 CœurBrisé
Anonyme
Il restera de toi ┐┌ Simone Veil

Il restera de toi
Ce que tu as donné.
Au lieu de le garder dans des coffres rouillés
Il restera de toi, de ton jardin secret,
Une fleur oubliée qui ne s’est pas fanée.
Ce que tu as donné
En d’autres fleurira.
Celui qui perd sa vie
Un jour la trouvera.
Il restera de toi ce que tu as offert
Entre les bras ouverts un matin au soleil.
Il restera de toi ce que tu as perdu,
Que tu as attendu plus loin que les réveils.
Ce que tu as souffert
En d’autres revivra.
Celui qui perd sa vie
Un jour la trouvera.
Il restera de toi une larme tombée,
Un sourire germé sur les yeux de ton cœur.
Il restera de toi ce que tu as semé
Que tu as partagé aux mendiants du bonheur.
Ce que tu as semé
En d’autres germera.
Celui qui perd sa vie
Un jour la trouvera.
 
🕑
🕑Chronos
Anonyme
L’horloge

Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit : » Souviens-toi !
Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d’effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible,

Le plaisir vaporeux fuira vers l’horizon
Ainsi qu’une sylphide au fond de la coulisse ;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison.

Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote : Souviens-toi ! – Rapide, avec sa voix
D’insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,
Et j’ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !

Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor !
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or !

Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c’est la loi.
Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi !
Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.

Tantôt sonnera l’heure où le divin Hasard,
Où l’auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
Où le repentir même (oh ! la dernière auberge !),
Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard !

Charles Baudelaire, Les fleurs du mal
 
karton
Passionné
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La branche d’amandier

De l amandier tige fleurie,
Symbole, hélas ! de la beauté,
Comme toi, la fleur de la vie
Fleurit et tombe avant l été.

Qu’on la néglige ou qu’on l’accueille,
De nos fronts, des mains de l’amour,
Elle s’échappe feuille à feuille,
Comme nos plaisirs jour à jour.

Savourons ses courtes délices ;
Disputons-les même au zéphyr,
Épuisons les brillants calices
De ces parfums qui vont mourir.

Souvent la beauté fugitive
Ressemble à la fleur du matin
Qui, du front glacé du convive,
Tombe avant l’heure du festin.

Un jour tombe, un autre se lève ;
Le printemps va s’évanouir ;
Chaque fleur que le vent enlève
Nous dit : Hâtez-vous d’en jouir.

Et, puisqu’il faut qu’elles périssent,
Qu’elles périssent sans retour !
Que les roses ne se flétrissent
Que sous les lèvres de l’amour.

Alphonse de LAMARTINE, Les Méditations.
 
💦
💦 Gouttes d'or
Anonyme
Le Lac

Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour ?

Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s'asseoir !

Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,
Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.

Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.

Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos ;
Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
Laissa tomber ces mots :

" Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !

" Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
Oubliez les heureux.

" Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m'échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l'aurore
Va dissiper la nuit.

" Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ;
Il coule, et nous passons ! "

Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse,
Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur,
S'envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur ?

Eh quoi ! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus !
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus !

Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez ?

Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous, que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !

Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux.

Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés.

Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire,
Tout dise : Ils ont aimé !

Alphonse de Lamartine - Les Méditations poétiques
 
Lavandière
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« Citoyenne Libellule » de Chloe Douglas​


« Rebelle silencieuse
délicate comme de la dentelle
enrobée de lumière
ton corps doré-bourbier
du reflet de ta rivière

Hausser les ailes turquoises verdoyantes !
Tu veux exploser, cracheuse du feu d’artifice!

Tu en as marre du tremblement incessant
Dans ton âme amoureuse, terminé le silence patient.

Ne voltige plus,
voler loin
caresser les vents du Nord
utiliser les nuages
pleurer tout ce que tu veux
hurler à faire peur.

Il faut prévenir La Terre
de la défaillance finale.
Plus jamais d’impitoyable loi de silence.
Chantonner, bourdonner,
rigoler jusqu’au retour
à ta chère rivière.
Ta voix retrouvée
dans une sagesse transparente. »
 
Lavandière
Légende
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« J’aime quand tu te tais, parce que tu es comme absente. » de Pablo Neruda

« Ton silence m'enchante et ce semblant d'absence
quand tu m'entends de loin, sans que ma voix t'atteigne.
On dirait que tes yeux viennent de s'envoler,
on dirait qu'un baiser t'a refermé la bouche.

Comme tout ce qui est est empli de mon âme
tu émerges de tout, pleine de l'âme mienne.
Papillon inventé, tu ressembles à mon âme,
tu ressembles aussi au mot mélancolie.

Ton silence m'enchante et cet air d'être loin.
Tu te plains, dirait-on, roucoulant papillon.
Et tu m'entends de loin, sans que ma voix t'atteigne
laisse-moi faire silence dans ton silence.

Laisse-moi te parler aussi par ton silence
simple comme un anneau et clair comme une lampe.
Tu es comme la nuit, constellée, silencieuse.
Ton silence est d'étoile, aussi lointain et simple.

J'aime quand tu te tais car tu es comme absente.
Comme si tu mourrais, distante et douloureuse.
Il ne faut qu'un sourire, et un seul mot suffit
à me rendre joyeux : rien de cela n'était. »
 
🦋
🦋 Messager des fleurs
Anonyme
L'Ombre du Papillon...

Un papillon las, s'est posé un instant,
sur ce jardin, où les âmes se ressentent.
Il a semé des mots, espoirs fragiles,
pour apaiser les cœurs, aux destins difficiles.

Jamais vraiment à sa place, il a senti,
ce lieu où les chagrins, sans cesse, se sont unis.
Malgré des champs de bataille, des horreurs sans fin,
où la méchanceté, sans pudeur, se déchaîne.

Trop de temps passé, à essayer de semer la lumière,
a fini par briser, ses ailes trop obscures.
Il doit quitter ce lieu, où l'ombre s'étend,
pour retrouver sa force, et guérir en son temps.

Ses propres soucis, il doit les apaiser,
et ses blessures, enfin, les panser.
Il ne s'y posera plus, son cœur est blessé,
mais parfois son regard, viendra s'y reposer.

Il gardera en lui, les souvenirs passés,
et laisse derrière lui, un espace apaisé...

★...⁠(⁠ツ⁠)...( avec ses mots pour souvenirs...)...
 

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