C'est compliqué de répondre car il y a des biais évidents dans les études sur le sujet. L'on peut s'interroger sur notre culture, la société dans laquelle nous évoluons.
J'avais lu que l'un des facteurs de la dépression était la pauvreté, mais entendons par là une forme de pauvreté par rapport à notre environnement proche, c'est-à-dire si l'on constate des disparités en notre défaveur.
Concernant notre mode de vie, je trouve des éléments assez anxiogènes : je ne me verrais pas du tout travailler dans une ville comme Paris à prendre le métro matin et soir, avec une pression managériale conséquente. Je pense que je ne supporterais pas. Puis un truc bête aussi, je ne regarde plus du tout les informations à la télévision.
Je trouve que de façon générale, nous subissons des injonctions à la réussite, sur le plan professionnel, sur le plan familial. Ne pas se montrer à la hauteur est source de culpabilisation. Et nous n'avons pas vraiment de choses à côté pour rattraper le coup. C'est terrible et j'ai vu des personnes évoluer dans cette spirale de culpabilisation et ne jamais en sortir.
Peut-être que c'est assez "fort" en France, par exemple au niveau des injonctions, la Corée du Sud se situe très haut.
Plutôt d'accord.
La machine productiviste programmée et volontairement admise puis administrée pour tous les sujets au bénéfice d'une société dites "saine" et renforcée par un cadre juridico-moral pour donner une couverture fiable à ce système comme un code implacable et nécessaire dans un environnement globale donnée.
Ce système ne s'articulant pas sur le domaine émotionnel et humain mais bien sur le plan des valeurs de l'individu, financiers ou matériels, ce qu'il est en mesure d'apporter pour le bien collectif et surtout pour la pérennité de l'état capitaliste libéral, en s'exemptant de considérer la possibilité de concurrence et les impacts générés dans les entreprises, carrefour de récoltes en chiffres d'affaires, parfois répressives et à caractères véhémentes pouvant nuire au développement de celui ou celle qui chercherait justement à œuvrer pour soi, et par extension pour les autres dans le domaine de la contribution par les taxes.
Les grandes métropoles de l'Hexagone comme Paris, Lyon ou Marseille sont des laboratoires illustrant la déliquescence progressive actuelle où l'apathie, l'insipidité, l'impudeur socio-professionnelle ambiantes mènent inéluctablement à des problèmes de santé d'ordre mental, voir physique pour ceux/celles qui fusionnent le théorique utopiste et la pratique réelle, et qui quand les privilèges, les valeurs tels que la liberté d'expression, de conscience ainsi que la dignité de chacun-e issue de la masse populaire visible sont réduites et constamment dilapidés conduisent à des burn-out, des mises à l'arrêt, des dépressions, des envies de suicides etc, raisons d'ailleurs des multiples levées de boucliers des acteurs de la production pour défendre et affirmer leur importance, leur légitimité et leur droit les plus indispensables.
Mais pour répondre à ce type de problème, évidemment le choix de la médiocrité arrogante luxuriante est de bonne facture, alors on explique aux affamés et aux pauvres que si ils/elles se situent sur ce segment de l'existence, c'est parce qu'ils/elles sont fondamentalement incompétent(e)s et même d'une certaine façon éternellement des loosers, et donc dans une conclusion perverse n'ont pas droit de réponse à la vie sur tous les plans, ça peut paraître exagéré, et pourtant...
C'est malheureux mais c'est ainsi, l'esquisse du rapport incestueux entre le nécessaire economique budgétaire, et l'émotionnel.
Concilier les deux est une chimère.
