Le
combat du pont de Vrbanja est un épisode de la
guerre de Bosnie-Herzégovine qui oppose, le 27 mai 1995, des Casques bleus français de la
Force de maintien de la paix des Nations unies à l'
armée de la république serbe de Bosnie (VRS) après que cette dernière a pris aux Français le poste d'observation de la
force de protection des Nations unies (FORPRONU) situé sur les deux extrémités du
pont de Vrbanja à
Sarajevo.
Déguisés en
Casques bleus3, des éléments de la VRS prennent d'abord les soldats français en otage.
Une section de 31 soldats du
3e régiment d'infanterie de marine, menée à l'assaut par le
lieutenant Heluin puis par le
capitaine Lecointre, reconquiert par la suite le pont, appuyé par 70 soldats du
régiment d'infanterie chars de marine et le tir direct de mitrailleuses de véhicules blindés, dont des
ERC-90 Sagaie. Au cours de l'assaut français, des soldats de l'
armée de la république de Bosnie-Herzégovine (ARBiH) ouvrent le feu sur les postes d'observation tenus par la VRS, blessant accidentellement un otage français.
Deux soldats français, les
marsouins Marcel Amaru
4 et Jacky Humblot
5, sont tués lors de l'assaut et 17 autres blessés, dont le lieutenant Heluin
1. Quatre soldats de la VRS sont tués, trois autres blessés, et quatre capturés. Après ce combat, les forces de la VRS évitent de s'engager contre les soldats français de l'ONU déployés dans la ville
2.
Ce combat est considéré comme la dernière charge «
baïonnette au
canon » de l'armée française et eut une grande répercussion dans l'opinion publique. Lors des obsèques des marsouins Amaru et Humblot, le 1er juin 1995 à
Vannes, le président
Jacques Chirac déclare : « les marsouins Amaru et Humblot sont morts pour une certaine idée de la France, une France qui refuse de s'abandonner à la fatalité et à l'irresponsabilité
6. »