A
Anonyme
Bonjour,
Je n'ai jamais écrit auparavant sur foforum, je suis une femme et j'ai 19 ans.
J'ai passé mes 4 dernières années au plus bas dans tout les sens du terme, aussi bien physiquement que mentalement. A force de me mettre la pression j'ai totalement déraillé, peur de l'échec, perfectionnisme, trouble anxiodépressif, hospitalisations ont gâché ma vie, la gâchent toujours, je n'ai pas eu d'adolescence et aujourd'hui pas une vie d'adulte. J'espérais être aidée, comprise, ça n'a jamais été le cas. C'est simple, je ne vis pas, je survis
Pour oublier l'angoisse, je me suis tournée dans des comportements malsains, dangereux, notamment avec les hommes de mes 16 ans à 18 ans et demi, puis les TCA se sont accentués de mes 15 ans jusqu'à aujourd'hui. Cette période de ma vie me dégoûte...
J'ai encore rechuté, l'anorexie est plus que présente ces derniers temps mais finalement je trouve une raison de me lever le matin. Toutes les angoisses, notamment celles par rapport à l'avenir, celles qui ont causé ma dégringolade, je ne les ressens plus, je ne les ressens plus car je ne crois plus en l'avenir.
Mais je ressens de nouveau un but dans ma vie chaotique, perdre. En perdant je me sens vivante, je me sens enfin contrôler quelque chose. Depuis mie octobre une trentaine de kilos que j'ai essayé de cacher se sont envolés. Mais vomissements, sports, c'est difficilement dissimulable finalement... Le poids de mes angoisses...Je vomis surtout ma haine et ma colère, ma solitude. Après chaque crise je n'ai plus la force de faire quoi que ce soi, je suis vide dans mon corps mais surtout dans ma tête. Je m'endors et j'oublis. Je me sens juste bien/mieux.
Ma famille me dit "possédée".
Mon père répète à mes frères et sœurs de ne jamais devenir comme moi, je ne suis qu'une personne "irrationnelle et attardée". Hier, il a découvert un sac de vomit. Depuis, je n'ai plus le droit de toucher le moindre aliment qu'ils achètent étant donné que pour eux je "vomis leur argent", ça n'est pas chez moi et encore moins mon argent. "Sous mon toit tu te démerdes, pas de vomissements, tu verras ça quand tu vivras chez toi. Si ça n'était pas la foi, tu aurais eu 24 heures et je t'aurais mise à la porte" S'ils savaient à quel point c'est dure. En gardant le moindre aliment les idées noires affluent, je ne peux pas grossir. Je ne peux vraiment pas, je ne veux plus revivre cette période d'une vie sans but. Cette période où je vomissais au simple fait de voir mon reflet. J'ai envie de tout arrêter, je préfère encore ça à grossir. "Quand on te voit on fuit ton regard, tu as l'air pas bien, malade" "Tu fais peur". Pas bien je le suis depuis des années, pourquoi être forcée de montrer une image de joie, de santé alors que je ne le suis pas. Une image fausse. Vous n'aimez voir que ce qui vous arrange.
Je n'ai pas le droit de cuisiner, "une personne qui se fait vomir n'a pas à cuisiner". Ils soupçonnent que je vomisse dans leurs plats? Ouvrir le réfrigérateur pour m'y servir non plus. "Egoïste", c'est l'un des mots qui est le plus utilisé pour me décrire. "Si à la maison il y a toutes ces tensions, c'est toi". "Tu ne sais faire que le mal".
Je me sens tellement seule, tellement sale, inutile. En me regardant, "Personne n'a une mentalité comme ça de toutes la famille", une mentalité comme une personne malade? J'ai 19 ans, je suis anorexique ou plutôt atteinte d'anorexie, dépressive mais je ne mérite pas d'être traitée comme une enfant, encore moins une attardée. On me force à manger le soir sous les regards et les paroles qui ne font que accentuer le fait de vouloir disparaître : "chez moi, il n'y aura pas de "grève de la faim!" sous les menaces de coups chez ma tante et autres hypocrites. On me pointe du doigt comme l'image même de l'échec: "tu as réussis à me donner le dégoût d'avoir eu des enfants". On crie, hurle devant mes petits frères et sœurs qu'une "personne normale n'agit pas comme ça", elle est "un danger pour elle même mais pour nous aussi", de me surveiller comme si j'étais un détenu dangereuse. Je dois justifier tout déplacement, demander la permission avant. Je ne me suis jamais sentie aussi humiliée de ma vie.
J'aimerais pouvoir prendre mon appart, mon indépendance et aller dans un endroit neutre mais je n'en ai pas les moyens, notamment financiers. D'ailleurs je n'ai plus de mutuelle depuis janvier. En ayant vu que j'ai recommencé à vomir mon père m'a déclaré que c'est terminé, il ne me donnera pas un centime. Il payait mon abonnement téléphone, chose qu'il ne fait plus, je n'ai plus de téléphone, pas un centime, je ne trouve pas de travail, je suis prise nul part. Autrement dit: le cas social. Rien que pour trouver un travail il faut avoir de quoi être joignable... "Si tu veux faire ta loi prends tes affaires et vas chez toi", mais je fais comment sans avoir de quoi pouvoir avoir mon chez moi?
Si l'anorexie n'était pas là je n'aurais pas la force de me lever le matin, vouloir me forcer à sortir de ça c'est me laisser retourner dans une période où je faisais ts sur ts. Elle me détruit à petit feu mais en même temps elle m'a sauvé tellement de fois.
J'ai fais des choses indescriptibles au plus bas, fuguer, hurler par peur d'être forcée de manger, appeler les services sociaux, souhaiter la mort de ceux qui tentaient de me faire prendre, j'ai littéralement fais vivre un enfer à ma famille de mes 15 ans à 18 ans et demi. Chose qu'on ne cesse de me rappeler. Je le sais pourtant, pendant cette période je ne me sentais tellement plus moi, je me sentais surtout au bord du gouffre. Aujourd'hui je le paye bien...Et à la moindre rechute on ne me fais pas de cadeaux.
Je me regarde dans le miroir et je pleure. Au delà de pleurer un corps que je juge parfois trop gros, parfois trop maigre et décharné, je pleure mon enfance perdue. Pourquoi il a fallut que je tombe dans les troubles aussi jeune ? J'aurais aimé serrer dans mes bras l'adolescente désespérée que j'étais il y a quelques années, lui dire que ça ira mieux mais non, ça ne va pas mieux et ça n'ira jamais mieux.
Depuis l'arrivée des troubles, la vie est tellement étrange. Ma vision de ma famille a changé, se sont pour moi des aides à rechuter. Mes amis sont partis un à un... ma scolarité est inexistante et toutes mes émotions sont exacerbées. Je suis devenue le contraire, l'image de l'échec. Je pleure pour moi mais aussi pour le regard de l'inconnu dehors qui semble ressentir autant de détresse. Je pleure pour mon frère, j'ai peur qu'il ressente le même mal-être en grandissant. Je pleure pour mes parents qui en faisant des enfants n'imaginaient pas la tournure que ça prendrait. " T'es égoïste, dangereuse pour tout le monde, qu'est ce qu'on a fait pour mériter d'avoir une enfant comme ça?" Une personne qui a fumé toute sa vie et finie par se voir dévorer par un cancer de la gorge, on ne lui dit pas: "tu l'as cherché", "démerdes toi". Je me vois et je me dis: pourquoi moi, pourquoi je ne reçois pas d'aide comme les autres, une famille qui essaye de t'aider? à quoi bon vivre? Je ne serais jamais heureuse, je ne serais jamais à ma place. Je ne serais jamais "normale". Je suis tellement fatiguée. Je veux disparaître, soulager le poids que je fais endurer mais me soulager aussi. La vie est trop lourde et inutile. Elle pourrait être tellement plus simple... Je suis de trop partout où je vais. Mais j'ai peur de l'après, l'incertitude d'après la mort. Alors je suis là et j'attends que le temps passe, c'est long.
Des personnes ici ont déjà eu des TCA ou dépression?
Je n'ai jamais écrit auparavant sur foforum, je suis une femme et j'ai 19 ans.
J'ai passé mes 4 dernières années au plus bas dans tout les sens du terme, aussi bien physiquement que mentalement. A force de me mettre la pression j'ai totalement déraillé, peur de l'échec, perfectionnisme, trouble anxiodépressif, hospitalisations ont gâché ma vie, la gâchent toujours, je n'ai pas eu d'adolescence et aujourd'hui pas une vie d'adulte. J'espérais être aidée, comprise, ça n'a jamais été le cas. C'est simple, je ne vis pas, je survis
Pour oublier l'angoisse, je me suis tournée dans des comportements malsains, dangereux, notamment avec les hommes de mes 16 ans à 18 ans et demi, puis les TCA se sont accentués de mes 15 ans jusqu'à aujourd'hui. Cette période de ma vie me dégoûte...
J'ai encore rechuté, l'anorexie est plus que présente ces derniers temps mais finalement je trouve une raison de me lever le matin. Toutes les angoisses, notamment celles par rapport à l'avenir, celles qui ont causé ma dégringolade, je ne les ressens plus, je ne les ressens plus car je ne crois plus en l'avenir.
Mais je ressens de nouveau un but dans ma vie chaotique, perdre. En perdant je me sens vivante, je me sens enfin contrôler quelque chose. Depuis mie octobre une trentaine de kilos que j'ai essayé de cacher se sont envolés. Mais vomissements, sports, c'est difficilement dissimulable finalement... Le poids de mes angoisses...Je vomis surtout ma haine et ma colère, ma solitude. Après chaque crise je n'ai plus la force de faire quoi que ce soi, je suis vide dans mon corps mais surtout dans ma tête. Je m'endors et j'oublis. Je me sens juste bien/mieux.
Ma famille me dit "possédée".
Mon père répète à mes frères et sœurs de ne jamais devenir comme moi, je ne suis qu'une personne "irrationnelle et attardée". Hier, il a découvert un sac de vomit. Depuis, je n'ai plus le droit de toucher le moindre aliment qu'ils achètent étant donné que pour eux je "vomis leur argent", ça n'est pas chez moi et encore moins mon argent. "Sous mon toit tu te démerdes, pas de vomissements, tu verras ça quand tu vivras chez toi. Si ça n'était pas la foi, tu aurais eu 24 heures et je t'aurais mise à la porte" S'ils savaient à quel point c'est dure. En gardant le moindre aliment les idées noires affluent, je ne peux pas grossir. Je ne peux vraiment pas, je ne veux plus revivre cette période d'une vie sans but. Cette période où je vomissais au simple fait de voir mon reflet. J'ai envie de tout arrêter, je préfère encore ça à grossir. "Quand on te voit on fuit ton regard, tu as l'air pas bien, malade" "Tu fais peur". Pas bien je le suis depuis des années, pourquoi être forcée de montrer une image de joie, de santé alors que je ne le suis pas. Une image fausse. Vous n'aimez voir que ce qui vous arrange.
Je n'ai pas le droit de cuisiner, "une personne qui se fait vomir n'a pas à cuisiner". Ils soupçonnent que je vomisse dans leurs plats? Ouvrir le réfrigérateur pour m'y servir non plus. "Egoïste", c'est l'un des mots qui est le plus utilisé pour me décrire. "Si à la maison il y a toutes ces tensions, c'est toi". "Tu ne sais faire que le mal".
Je me sens tellement seule, tellement sale, inutile. En me regardant, "Personne n'a une mentalité comme ça de toutes la famille", une mentalité comme une personne malade? J'ai 19 ans, je suis anorexique ou plutôt atteinte d'anorexie, dépressive mais je ne mérite pas d'être traitée comme une enfant, encore moins une attardée. On me force à manger le soir sous les regards et les paroles qui ne font que accentuer le fait de vouloir disparaître : "chez moi, il n'y aura pas de "grève de la faim!" sous les menaces de coups chez ma tante et autres hypocrites. On me pointe du doigt comme l'image même de l'échec: "tu as réussis à me donner le dégoût d'avoir eu des enfants". On crie, hurle devant mes petits frères et sœurs qu'une "personne normale n'agit pas comme ça", elle est "un danger pour elle même mais pour nous aussi", de me surveiller comme si j'étais un détenu dangereuse. Je dois justifier tout déplacement, demander la permission avant. Je ne me suis jamais sentie aussi humiliée de ma vie.
J'aimerais pouvoir prendre mon appart, mon indépendance et aller dans un endroit neutre mais je n'en ai pas les moyens, notamment financiers. D'ailleurs je n'ai plus de mutuelle depuis janvier. En ayant vu que j'ai recommencé à vomir mon père m'a déclaré que c'est terminé, il ne me donnera pas un centime. Il payait mon abonnement téléphone, chose qu'il ne fait plus, je n'ai plus de téléphone, pas un centime, je ne trouve pas de travail, je suis prise nul part. Autrement dit: le cas social. Rien que pour trouver un travail il faut avoir de quoi être joignable... "Si tu veux faire ta loi prends tes affaires et vas chez toi", mais je fais comment sans avoir de quoi pouvoir avoir mon chez moi?
Si l'anorexie n'était pas là je n'aurais pas la force de me lever le matin, vouloir me forcer à sortir de ça c'est me laisser retourner dans une période où je faisais ts sur ts. Elle me détruit à petit feu mais en même temps elle m'a sauvé tellement de fois.
J'ai fais des choses indescriptibles au plus bas, fuguer, hurler par peur d'être forcée de manger, appeler les services sociaux, souhaiter la mort de ceux qui tentaient de me faire prendre, j'ai littéralement fais vivre un enfer à ma famille de mes 15 ans à 18 ans et demi. Chose qu'on ne cesse de me rappeler. Je le sais pourtant, pendant cette période je ne me sentais tellement plus moi, je me sentais surtout au bord du gouffre. Aujourd'hui je le paye bien...Et à la moindre rechute on ne me fais pas de cadeaux.
Je me regarde dans le miroir et je pleure. Au delà de pleurer un corps que je juge parfois trop gros, parfois trop maigre et décharné, je pleure mon enfance perdue. Pourquoi il a fallut que je tombe dans les troubles aussi jeune ? J'aurais aimé serrer dans mes bras l'adolescente désespérée que j'étais il y a quelques années, lui dire que ça ira mieux mais non, ça ne va pas mieux et ça n'ira jamais mieux.
Depuis l'arrivée des troubles, la vie est tellement étrange. Ma vision de ma famille a changé, se sont pour moi des aides à rechuter. Mes amis sont partis un à un... ma scolarité est inexistante et toutes mes émotions sont exacerbées. Je suis devenue le contraire, l'image de l'échec. Je pleure pour moi mais aussi pour le regard de l'inconnu dehors qui semble ressentir autant de détresse. Je pleure pour mon frère, j'ai peur qu'il ressente le même mal-être en grandissant. Je pleure pour mes parents qui en faisant des enfants n'imaginaient pas la tournure que ça prendrait. " T'es égoïste, dangereuse pour tout le monde, qu'est ce qu'on a fait pour mériter d'avoir une enfant comme ça?" Une personne qui a fumé toute sa vie et finie par se voir dévorer par un cancer de la gorge, on ne lui dit pas: "tu l'as cherché", "démerdes toi". Je me vois et je me dis: pourquoi moi, pourquoi je ne reçois pas d'aide comme les autres, une famille qui essaye de t'aider? à quoi bon vivre? Je ne serais jamais heureuse, je ne serais jamais à ma place. Je ne serais jamais "normale". Je suis tellement fatiguée. Je veux disparaître, soulager le poids que je fais endurer mais me soulager aussi. La vie est trop lourde et inutile. Elle pourrait être tellement plus simple... Je suis de trop partout où je vais. Mais j'ai peur de l'après, l'incertitude d'après la mort. Alors je suis là et j'attends que le temps passe, c'est long.
Des personnes ici ont déjà eu des TCA ou dépression?