Fans de Harry Potter, voici le chapitre 1 de ma nouvelle histoire en cours... Avis, critiques?
Chapitre 1 :
Une discussion pas commune
Océane marchait. Le vent faisait onduler gracieusement ses longs cheveux bruns derrière elle. Le froid glacial lui mordait le visage, mais elle n’y faisait pas attention. Elle resserra tout de même le col de sa veste et remonta son écharpe, puis leva la tête vers l'église et remarqua qu'il était bientôt dix-huit heures. Elle avait juste le temps d'acheter les cadeaux de Noël pour Luna et son frère puis de rentrer. Le trajet en entier ne devait pas lui prendre plus de dix minutes, en comptant une marge de cinq minutes et pas plus de vingt pour choisir les cadeaux… Ses parents lui faisaient confiance car elle avait huit ans (elle était grande, maintenant, et indépendante !), et, si elle voulait garder cette confiance, il lui fallait rentrer à l’heure. De plus, Loutry Ste Chaspoule était un petit village. Elle ne pouvait pas se perdre, et en plus, ici, tout le monde se connaissait… Elle arriva enfin à la hauteur du magasin et y entra. Une intense chaleur se répandit dans tout son corps lorsqu’elle passa le seuil. Elle monta au deuxième étage où s'entassaient toutes sortes de choses : Dans un coin, des robes de princesse, devant elles, entassés, gisaient des jeux de société. Elle s’arrêta devant et y fouilla. Un quart d'heure plus tard, elle en ressortit fière de son choix avec un jeu de cartes où il était permis de tricher et un doudou éléphant orange. Elle tourna à droite, courut un peu. Sa respiration faisait des petits nuages blancs et chauds devant sa bouche. Les poumons glacés, elle arriva devant le numéro 13 et ouvrit la porte…
Son petit frère courut vers la porte d'entrée et s’écria : « Océane est arrivée !!! » non pas sans enthousiasme.
-Coucou Tom ! Salut papa, maman. Ça va ? dit-elle en souriant. Ses joues étaient rougies par le froid, et ses beaux cheveux sombres étaient parsemés de flocons, tels une couronne d’étoiles.
-Coucou Océane !
-Nghr, fit son père derrière une feuille imprimée.
Sa mère s'affairait à la cuisine et son père lisait le journal. Le titre disait :
Nouveau Premier Ministre. Sera-t-il à la hauteur ? avec, en petit, en dessous, un renvoi à la page trois du livret. Elle dénoua son écharpe bleue, enleva son manteau noir et ses bottes fourrées. Elle profita de passer derrière le fauteuil et sourit : son père était précisément en train de lire l’article, accompagné d’une image d’un homme aux cheveux grisonnants. Elle se dirigea vers l’escalier en prenant soin de cacher ses cadeaux et adressa un sourire à Tom, qui était retourné jouer avec ses petites autos. Océane monta poser ses trésors dans sa chambre, et se replongea dans "L'épée Légendaire et l'Elfe malin".
Il arriva trop tard. Le Troll Bleu était déjà là ; il allait s’emparer de la Pierre de Lune ! Mais ce n’est pas pour rien que l’on surnommait Sumi « L’Elfe malin » : Il sauta sur le dos du Troll, s’agrippa à une branche d’un sapin proche et cria dans la langue des Trolls :
« Eh, oh, le balourd ! Est-ce que ta maman t’a permis de faire ça ? »
Le Troll se retourna, ce qui lui valut un coup de pied par Sumi. Il se balança puis retomba à côté de la pierre : c’était gagné, et le Troll était hors d’état de nuire. Sumi, victorieux, dit : -Les enfants, Éric, manger !
Elle se rendit compte que la voix était féminine et venait de l’étage inférieur : elle sauta de son lit, posa son livre et dégringola les escaliers :
-Oui maman ! Dirent les frangins ensemble.
-Oke… Dit le père.
Elle avait cuisiné du poulet au curry accompagné de pâtes « tourbillon ». Comme d'habitude, Tom finit par se plaindre :
-Mais maman, il est cro cuit ton poulet !
-Mais non mon chéri, dit-elle avec douceur.
-Mais si ! Jutejure !
-Non, maintenant tu manges ou tu vas tout de suite au lit ! Répliqua-t-elle avec fermeté, cette fois.
Tom aimait voir de plus près les limites, voire poser les orteils dessus, mais il savait, du haut de ses 4 ans, qu'il ne fallait pas provoquer une femme plus âgée de 33 ans que soi-même, et encore moins sa mère.
Tout le monde finit son assiette, non sans râler pour Tom, puis son père retourna dans son fauteuil avec son journal, sa mère alla à la cuisine finir la vaisselle, pendant que Tom et Océane se préparaient. Ils se brossèrent consciencieusement les dents puis Tom fila au lit pendant qu’Océane avait droit à trente minutes de lecture de "L'épée Légendaire et l'Elfe malin".
Quarante minutes plus tard, elle refit surface mais constata qu'elle avait trop lu... Elle remit soigneusement le livre dans sa bibliothèque, à la place d'honneur, tout en haut, puis sortit dans le couloir pour aller au salon. Ses pieds nus habitués au parquet tiède de sa chambre touchèrent le sol en carrelage froid. Elle marcha sur la pointe de ses pieds engourdis. Elle arriva à la hauteur de l’unique fenêtre du couloir qui était ouverte en imposte.
« Une chance qu’il ne neige plus, se dit-elle. »
Mais autre chose attira son attention dans cette fenêtre : Les Diggori, leurs voisins, avaient eux aussi la fenêtre ouverte.
Océane s’accroupit dessous -elle savait qu’elle ne devrait pas le faire, mais la curiosité l’emporta- et elle entendit leur conversation par bribes de mots :
« -Journée dure... Bureau pluvieux... Affaire de sorts… Premier cycle… Département de régulation des créatures magiques... Ministre de la Magie pas content...
-Repose-toi, Amos... Potion, Sommeil… »
Si la petite fille n'avait pas entendu le prénom de son voisin, elle aurait cru que leur nouvelle télévision était allumée. Elle regarda discrètement par la fenêtre. Amos Diggori était assis sur une chaise vers une table et sa femme lui servait quelque chose dans une tasse. À ce moment, Océane décida de rester, mais Amos s'avança et ferma la fenêtre ainsi que le rideau.
"Mais ils sont fous ?" pensa-t-elle.
Elle imita Amos Diggori et entreprit de fermer la fenêtre.
-Aïe !
Elle mit son doigt qui saignait à présent dans sa bouche. Le fer de la fenêtre l’avait entaillé. Elle regarda la petite horloge du couloir. Comme il était huit heures trente-cinq du soir et qu'elle avait dépassé l'heure de vingt minutes, elle retourna dans sa chambre et se glissa dans son lit aux doux duvets roses. Elle ne voulait pas se faire réprimander par ses parents, sinon elle n’aurait plus le droit de sortir au village.
Le lendemain, il neigeait, et Océane n'avait plus aucun souvenir concernant la discussion entre Amos Diggori et sa femme.
Elle sauta du lit, s’habilla en vitesse et se rua hors de sa chambre : aujourd'hui, elle était invitée chez Luna... C'était comme si Noël était arrivé en avance ! En plus, Pandora Lovegood faisait de bons repas... Elle déjeuna en vitesse, enfila ses gants, sa veste, son écharpe, son bonnet et ses bottes puis fila vers la petite colline où se trouvait une grande maison cylindrique et un peu biscornue. Une fillette aux longs cheveux d'un blond sale qui tombaient en cascade jusqu'au bas de son dos en sortit. Elle tirait derrière elle une luge de fortune faite de plusieurs planches de chêne et de vieux skis et se dirigeait vers la pente.
Dans son excitation, elle lâcha la corde de sa luge qui dégringola la pente plus vite qu'elle.
-Oh, nom d’un Nargol ! S'écria-t-elle. La luge l'avait ramassée au passage et maintenant, Luna était assise dans une position grotesque dessus, son bonnet bleu plein de neige.
-C’est quoi un Nargol ? interrogea son amie.
-Je ne sais pas exactement, mais ils me prennent mes affaires ! Ils vivent dans le gui, apparemment.
-Ah, alors ma maison doit en être infestée, je perds tout le temps tout ! fit-elle en riant.
Elles rirent ensemble, puis s'installèrent sur la luge et dévalèrent la pente à une vitesse folle, une fois, deux fois, trois…
Puis, une bataille de boules de neige s'imposa et, à peine quinze minutes après le début de ce combat sans merci, elles étaient déjà trempées. Mais ce n'était pas de l'eau qui allait les arrêter!
Une heure plus tard, elles furent interrompues par Xenophilius Lovegood qui leur disait que le dîner était prêt. Trempées et hilares, ces jeunes lugeuses remontèrent la pente et enlevèrent leurs vêtements mouillés et froids.
-Allez vous asseoir, je m'occupe de vos habits. Ces "équipements d'exploration de la neige" ont grand besoin de chaleur, à mon avis.
-Merci papa !
-Merci monsieur !
Luna alla jusqu’à la table en gambadant. Océane regarda la salle : tout était adapté aux murs ronds : les placards, la cuisinière, les étagères… Au milieu de la pièce, un escalier gris permettait de monter à l’étage.
Depuis la cuisine leur parvint la voix de Pandora :
-Aujourd'hui, crêpes !
-Waouh ! Hier soir, nous avons encore eu droit au poulet au curry...
-Oh là là ma pauvre ! pouffa Luna. Moi, j'ai eu de la salade et...
-On est à table, les rappela Pandora, avec tout de même un petit sourire.
Après le dessert, qui consistait en crêpes noyées sous du chocolat fondu, Xenophilius leur redonna leur "équipement d'exploration de la neige".
Océane s'étonna du fait qu'il soit parfaitement sec et chaud, alors qu'ils n'avaient passé qu'une heure environ à manger.
Elles firent deux magnifiques igloos à l’aide de moules en bois pour tasser la neige en cubes parfaits. Leur igloo était bien solide, et la mère de Luna leur donna un tapis et deux coussins pour l’intérieur. Lorsque Gus, le Husky d’Océane, vint pointer son museau à l’entrée de leur maison de glace, elles sursautèrent et Luna dit :
-Un loup tout blanc !
-Mais non, c’est Gus ! remarqua Océane.
Gus fut donc invité dans la maison, à condition qu’il essuie ses pattes, comme le fit remarquer Océane.
Pendant l'après-midi, leurs mères leur permirent de traîner dans le village.
Elles s'assirent sur un banc givré et discutèrent de leurs sujets favoris : les maths, la grande quantité de devoirs que les professeurs leur donnaient et les garçons.
La conversation dévia sur les notes.
-Et après, tu ne vas pas le croire, il m'a donné un six sur dix ! Mais il se passe quoi dans sa tête ? Tout ça parce que j’ai mal traduit, mais à une lettre près !
-Des fois, ils ont des idées bizarres, les Moldus... dit Luna.
-Ces Molquoi ?
Elle se retourna vivement mais Luna était au bout de la rue et tournait, les mains sur sa bouche, une expression bizarre sur le visage.
En rentrant ce soir-là, elle alla au bureau de la maison et chercha le terme "Moldu" sur le gros ordinateur.
M-O-L-D-U, pensa-t-elle en tapant les lettres sur le clavier de la machine.
Rien ne s’afficha sur la page web, à part "
Réessayez avec cette orthographe : Moulu". Elle abandonna donc, et demanda à utiliser le téléphone pour appeler Luna. Ce fut son père qui répondit :
-Allô ?
-Bonsoir, je voudrais parler à Luna !
Une voix lui parvint de loin dans le combiné :
-Luna ? C’est Océane !
-Désolée, je suis occupée ! répondit précipitamment la voix de l’intéressée.
-D’accord…
Sa voix se fit plus nette et Océane en déduisit qu’il était revenu vers le téléphone.
-Luna est occupée… Demain, peut-être…
-D’accord, je réessaierai…Bonne soirée.
-Au revoir, Océane.
Elle hésita, puis se décida :
-Qu’est-ce qu’un Moldu ?
Mais elle n’eut point de réponse : son interlocuteur avait déjà raccroché.
Elle décida chez Xenophilius le surlendemain pour lui donner le cadeau pour sa fille, plus le petit cadre d’argent fait maison qui encadrait une magnifique photo représentant Luna et sa mère.
Comme elles, Océane adorait peindre. C’était Luna qui lui avait appris cette technique de peinture-là, celle qui décorait le cadre destiné à Luna et ses parents.
Elle gravit sans difficulté la pente qui menait à la maison de Luna et toqua, en l’absence de sonnette. Xenophilius ouvrit et la gratifia d’un sourire lorsqu’elle lui tendit les paquets.
-Celui-ci est pour Pandora, Luna et vous. Le rouge est pour Luna…
-Merci ! Je lui dirai que c’est de ta part.
Océane avait en effet oublié de mettre une petite carte aux paquets ; elle se sentit rougir, bien que ça ne dût pas changer grand-chose à ses joues déjà rougies par le froid que causait l’hiver. Elle rendit son sourire à Xenophilius et tourna les talons quand il ferma la porte.
Le vingt-cinq arriva, et Luna ne lui avait plus parlé depuis maintenant cinq jours, sans qu’elle sache pourquoi. Tout semblait se rapporter à ce mot : Moldu. Elle s'assit, enfila ses pantoufles et se leva, quittant son lit tiède et mou. Puis elle se souvint de la date et une vague d'excitation l'envahit. Elle dévala les escaliers et vit au pied du sapin...
-Plein des cadeaux ! Tout pour nous !
-Tom ! Tu es déjà réveillé ?
-Oui !
Elle déballa un paquet dont l’emballage doré rappelait la couleur de la guirlande. Ses yeux s’allumèrent, de petites étoiles semblaient danser à l’intérieur. Dans le paquet se trouvait un livre. Mais pas un livre ordinaire : un album photo où se trouvaient des photos de Luna et elle. Elle n’eut pas besoin de lire la petite carte pour en savoir la provenance ; Pandora, Xenophilius et Luna Lovegood lui avaient fait là un magnifique cadeau. Elle en tourna les pages ; Sur chacune, des photos étaient collées. Sur la dixième page, une photo de Luna et elle, souriantes, la bouche pleine de crêpes au chocolat, bras dessus, bras dessous. Elle la contempla pendant deux minutes, puis regarda ce que Tom avait reçu. Un petit train en bois coloré était posé sur le sol à côté d’un livre pour enfants qui s’intitulait
« Histoires à lire le soir ». Il serrait contre lui un petit éléphanteau orange. Océane sourit et décida d’entamer ses autres cadeaux. Elle entama les paquets entassés devant elle et remarqua que quasiment tous étaient enveloppés de bleu ciel, sa couleur préférée. Tom lui offrait une petite poupée en laine et en tissu, manifestement créée à la crèche, tandis que sa cousine Elia lui offrait un pot à crayons bleu à fleurs avec compartiments spéciaux, ses parents le tome deux de "L'épée Légendaire et l'Elfe malin", et la boulangerie des pains au chocolat. Chaque année, Mrs Wiggins faisait cela avec ses clients les plus fréquents.
Elle déposa le paquet destiné à ses parents sur la table de la cuisine. Quand son père se leva, il prit le cadeau et en déchira l’emballage ; une boîte de chocolats apparut sous l’emballage vert, et Éric Warren se dépêcha d’en engloutir un. Océane sourit : elle tenait sa propre gourmandise de son père.
Quand Élise entra dans la cuisine, son mari avait déjà fini de mettre la table. Tom déboula et leur donna un minuscule cadeau emballé dans un papier cadeau noir. Océane avait été mise dans la confidence et l’avait aidé à réaliser le petit galet rond avec un visage noir ; elle avait fourni la peinture et les pinceaux.
Elle sourit et dit merci à son fils qui, tout fier, se mit à table. Océane remarqua -et cela l’emplit de fierté- qu’il serrait toujours « Joseph l’éléphant » contre lui. Ils déjeunèrent et ses parents partirent : il y avait une fête au village, mais il fallait encore tout organiser. Éric et Élise travaillaient en bénévolat pour le village. Océane devait donc garder son petit frère.
Une heure plus tard, une femme rousse et un peu replète ouvrit la porte de la maison et dit :
-Mon mari et moi allons préparer la fête et on m’a dit que tu avais le même âge que Ginevra, dit-elle en s’adressant à Océane. Alors peut-être que…
Elle allait lui demander qui était Ginevra quand une fille à la chevelure de feu et aux yeux marron qui semblait effectivement avoir le même âge qu’elle émergea de derrière sa mère.