Donnez-lui un titre à ce Roman FanTastique

𝑪𝑨𝑷𝑰𝑻𝑨𝑰𝑵𝑬 𝑱𝑨𝑪𝑲
Fofoanimateur
Donateur 🤲
🥇 Top contributeur
Messages
42 818
Fofocoins
176 514
Don à Foforum
Virement de 100€ 💸
Virement de 100€ 💸
Virement de 50€
Genre
Homme
Le policier obtempéra et laissa tomber par terre les clés que l’un des opposants ramassa aussitôt. Il reçu pour remerciement un coup de poing au ventre, lui coupant la respiration.

_Tu vas crever, enfoiré !

Duncan ferma les yeux pour seul réflexe lorsque l’on entendit le bruit de la détonation. Son agresseur poussa un hurlement en se tenant le bras et Duncan vit que la main de l’homme gisait sur le sol, les doigts serrant toujours l’arme. Laukner sortit du bar, son arme pointée sur le deuxième comparse qui tenait toujours en otage Duncan. Les gens autour d’eux furent pris de panique et coururent dans toutes les directions. Cette situation provoquée par Laukner profita au troisième complice qui s’enfuit discrètement, exploitant la confusion qui régnait.

_Relâche-le ou je te descends ! ordonna-t-il calmement.

L’individu sous la contrainte libéra immédiatement le policier. A peine Duncan s’était-il écarté que Laukner abattit l’assaillant sans sommation. Son acolyte s’enfuit aussi vite qu’il le put afin de sauver sa peau. Le représentant le la loi rengaina son revolver sans même chercher à poursuivre son adversaire, qui avait déjà disparu.

_Merci de m’avoir sauvé la vie ! remercia Duncan.

_Je n’ai pas voulu t’aider, mais uniquement éliminer cette vermine ! Par contre lorsque je t’ordonne de rester dans la voiture, j’aimerais la prochaine fois que tu m’obéisses ! C’est clair ?

Duncan ne broncha pas car à la vue du visage sévère de son collègue, il sut qu’il ne plaisantait pas. Il se contenta de ramasser son revolver au bord de la nausée, car la main tranchée le tenait toujours fermement. Enfin tout deux reprirent la route et continuèrent leurs investigations. Duncan pour la première fois de son existence avait eu sa vie menacée, cependant il savait que ça ne serait pas la dernière fois. Il se perdit dans ses pensées lorsque Laukner freina brusquement, le ramenant à la réalité :

_Mais qu’est-ce que tu fais, bon sang ? demanda Duncan.

_J’ai vu un môme se trimbalant avec une arme !

_Et alors ?

_C’est pas normal !

Laukner enclencha la marche arrière et recula jusqu’à la petite rue où il avait aperçu le bambin. En effet, celui-ci portait difficilement la mitraillette qui était trop lourde pour lui. L’enfant lâcha son butin lorsqu’il entendit le bruit du moteur de la voiture de police, et se mit à courir le plus vite qu’il put ! Le caporal stoppa le véhicule et se lança à sa poursuite. Il n’eut aucun mal à le rattraper et le souleva d’un bras. Le gamin cria à pleins poumons :

_Laisse-moi tranquille, sale brute ! fit l’enfant.

_ Où as-tu trouvé cette arme ?

_Je sais pas !

Laukner s’apprêta à lui donner une grande gifle mais en fut empêché grâce à l’intervention de Duncan qui retint sa main :

_Repose-le par terre, je m’en occupe ! somma-t-il d’un ton ferme.

Le caporal obéit sans même protester, ce qui était assez inhabituel chez lui. Duncan regarda l’enfant avec des yeux doux et lui parla afin de le mettre en confiance.

_Comment t’appelles-tu jeune homme ?

_Vindio !

_C’est un très joli nom, tu sais !

Le bambin lui lança un sourire. Il était blond avec des yeux marron, des cheveux en bataille et ses vêtements élimés ne laissant aucun doute quant à son statut social. Duncan lui donna une friandise qu’il accepta et mangea sans se faire prier.

_Je voulais te dire que c’est très dangereux de jouer avec une arme à ton âge !

Des paroles apaisantes étaient nécessaires pour amadouer le jeune garçon, et Duncan dut être suffisamment astucieux pour arracher les révélations sur le lieu où Vindio aurait trouvé cette arme, sans le braquer naturellement. La solution la plus habile consista à lui poser la question de façon détournée :

_C’est ton Père qui te l’a offerte pour ton anniversaire ?

_Nan, je l’ai trouvée par terre ! dit-il d’un air enjoué.

_Ah bon ? Dis-moi, tu en as de la chance ! J’aimerais bien en avoir une moi aussi !

_Oh oui ce serait super ! Comme ça tu pourrais jouer à la guerre avec moi ! Je vais te montrer où on peut en avoir une autre.

Duncan esquissa un petit sourire et intima Laukner de ne pas bouger, du regard. L’enfant pris la main du policier et l’entraîna quelques centaines de mètres plus loin. En effet, d’autres armes se trouvaient à même le sol, mais ce qui attira le plus l’attention de Duncan, c’était des traces laissées par des véhicules à plusieurs mètres de là. Il laissa Vindio sans surveillance et celui-ci en profita pour se saisir d’un fusil-mitrailleur. Le bambin inconscient du danger, mima un soldat en appuyant sur la détente et l’arme vida son chargeur dans un bruit infernal. Duncan hurla sur l’enfant par réflexe et par crainte qu’il ne se blesse gravement. La peur engendrée par la réaction violente de Duncan associée à la détonation le fit pleurer et il lâcha le fusil. Le policier s’agenouilla et serra le petit garçon dans ses bras pour se faire pardonner, en lui expliquant qu’il ne voulut pas l’effrayer, mais que ce n’était pas un jouet ; Laukner alerté par tout ce charivari accouru dans leur direction.

_Que se passe-t-il ici ?

_Ce n’est rien, précisa Duncan. Juste un accident !

_Tu ferais bien de surveiller ton protégé un peu plus, car tu vas finir par nous faire repérer ! dit-il sèchement. Je te rappelle quand même que l’on se trouve dans un endroit dangereux !

Laukner regarda tout autour de lui, visiblement nerveux, la main sur son pistolet. Duncan continua de consoler Vindio tout en restant aux aguets.

_Où habites-tu que je te ramène chez tes parents ?

L’enfant pointa du doigt la direction que devait emprunter le policier pour le reconduire chez lui. Mais avant de partir, il montra les traces suspectes sur le chemin de terre à son coéquipier.

_Et alors ? Ce ne sont que des empreintes de pneus ! fit Laukner dubitatif.

_ça ne te choques pas, donc ?

_C’est pas un bleu qui va m’apprendre comment mener une enquête !

_Pourtant il n’y a pas d’eau sur la planète !

_Où veux tu en venir ? J’ai pas le temps de jouer aux devinettes ! dit-il passablement énervé.

_En examinant les marques sur le sol, on y distingue parfaitement le dessin de la gravure des pneus ; or sans eau ce n’est pas possible. Et il n’y a qu’à cet endroit que les traces sont visibles !

_Et tu en conclues quoi monsieur l’inspecteur ? lança Laukner moqueur.

_Primo que les roues qui ont laissées ces empreintes sont gigantesques et donc qu’ils s’agissaient de gros véhicules; secundo, qu’ils transportaient certainement de l’eau et que l’un d’eux avait une fissure au niveau de son container !

Le caporal semblait presque persuadé et se baissa pour examiner les marques de plus près.

_Vas-y continue ton raisonnement !

_L’un des engins se trouvait exactement là où tu es et devait avoir une fuite dans le réservoir. Pour une raison inconnue, il s’est arrêté ici même pour une durée indéterminée, c’est pourquoi cette zone a été abondamment imbibée. Lorsqu’ils reprirent leur route, ceux qui suivaient derrière ont imprimé dans le sol les jolis dessins que tu as sous tes yeux !

_Monsieur le génie, comment expliques-tu le fait que les empreintes soient toujours visibles alors que l’eau s’est évaporée depuis bien longtemps ?

_Tout simplement parce que la terre rougeâtre a été fortement comprimée par une grande pression et grâce à cela, elle a gardée la mémoire de la gravure des pneus. Cela veut dire que le poids des engins devait être de plusieurs tonnes, signe qu’ils étaient lourdement chargés.
 
𝑪𝑨𝑷𝑰𝑻𝑨𝑰𝑵𝑬 𝑱𝑨𝑪𝑲
Fofoanimateur
Donateur 🤲
🥇 Top contributeur
Messages
42 818
Fofocoins
176 514
Don à Foforum
Virement de 100€ 💸
Virement de 100€ 💸
Virement de 50€
Genre
Homme
Bien sûr ce ne sont que des hypothèses néanmoins elles concordent parfaitement !

Le caporal se releva et appela le quartier général, convaincu.

_Salmers, c’est Laukner ! Localise-moi et cherche s’il n’y a pas des grands entrepôts non loin de ma position.

_Un instant caporal, je vérifie.

Il fallu attendre de bien longues minutes avant d’avoir une réponse positive ou non.

_Caporal ! Il y a un gigantesque hangar au nord nord-est de là où tu es ! Je t’envoie les coordonnées sur l’ordinateur de ta voiture.

_Parfait !

_Tu as trouvé quelque chose ? questionna Salmers.

_Non, je vais juste vérifier un détail.

_Tiens nous au courant surtout !

_Allez, en route, ordonna Laukner à son coéquipier.

_Où va-t-on ? demanda Duncan.

_On va visiter un entrepôt ! répondit-il.

_Ce ne serait pas plus judicieux de suivre la direction des traces imprimées par les pneus ?

_Ha oui ? Tu penses qu’on est suffisamment préparés et armés pour chercher où sont allés les engins qui ont laissé ces empreintes ? Moi, je n’ai pas l’intention d’y laisser ma peau, car là-bas les quartiers sont trop dangereux ! Donc on prend le chemin opposé et on cherche une preuve qui démontrerait ton hypothèse.

Duncan, qui ne contredit pas son collègue agrippa Vindio et l’installa sur ses genoux à bord de l’engin. Laukner protesta vivement mais Duncan ne céda pas et l’obligea à raccompagner le petit garçon chez lui. Arrivé sur place, la Mère de Vindio fut étonnée de voir une voiture de police patrouiller par ici, fait assez rare. Elle sortit de sa maison pour y voir de plus près de quoi il en retournait et vit son fils en sortir en se précipitant vers elle. Elle fut soulagée de serrer son enfant contre elle, car il avait disparu depuis plusieurs heures, et son compagnon continuait de le chercher pendant ce temps là. Elle n’eut pas le temps de remercier les représentants de la loi car la voiture avait redémarré en trombe. Laukner conduisait vite et se laissait guider par les indications affichées sur le pare-brise de l’ordinateur de bord en temps réel. Le véhicule s’engageait dans une série de ruelles toutes plus ressemblantes les unes des autres et le fameux entrepôt apparut devant eux, énorme. Le caporal ralentit et roula au pas avec précaution et stoppa à proximité de l’entrée principale. Il coupa le moteur et descendit de la voiture, suivi par Duncan. Avant de pénétrer à l’intérieur du dépôt, il sortit son arme et écouta pour savoir s’il y avait une activité dedans.

_On y voit que dalle, bordel ! s’exclama-t-il. Duncan, cherche un interrupteur au lieu de rester planté là !

Duncan entra, profitant de la lumière du jour inondant l’entrée mais dû tâter dans la partie sombre à la recherche d’un bouton quelconque. Laukner s’impatienta, ne voyant point d’éclairage survenir.

_Alors, ça vient ?

_Minute ! C’est pas si simple ! Ah, je crois avoir trouvé quelque chose !

Il enclencha un mécanisme et aussitôt une lumière artificielle puissante éclaira l’immense espace clos, dévoilant les quatre grandes cuves de tailles surdimensionnées, devant leurs yeux ébahis. Laukner s’approcha des containers et lu le nom inscrit : ADIMA.

_On les a trouvés ! s’écria Duncan.

_T’emballes pas, lança Laukner. Il sortit un appareil aussi épais qu’une carte de crédit et prit quelques clichés, ensuite frappa quelques coups sur une des cuves qui sonna creux. Il n’y a plus d’eau à l’intérieur, dit le caporal. Et je fais le pari que toutes les autres sont également vides !
 
𝑪𝑨𝑷𝑰𝑻𝑨𝑰𝑵𝑬 𝑱𝑨𝑪𝑲
Fofoanimateur
Donateur 🤲
🥇 Top contributeur
Messages
42 818
Fofocoins
176 514
Don à Foforum
Virement de 100€ 💸
Virement de 100€ 💸
Virement de 50€
Genre
Homme
_Il devait y avoir plusieurs dizaines de camions pour transporter toute cette eau ! ajouta Duncan.

_Probablement, répondit Laukner.

_Que fait-on ?

_On n’a plus rien à faire ici ! On rentre rendre compte à Noldreen.

Duncan s’apprêta à sortir, mais il en fut bloqué par Laukner d’un bras ferme. Le caporal posa son index sur sa propre bouche, lui signifiant de se taire. Il resta aux aguets, avec des yeux qui se mouvaient à droite et à gauche furtivement. Pourtant dehors, tout semblait calme ; cela n’empêchait pas Laukner, très expérimenté, de rester vigilant.

_Tu vas te diriger calmement vers le véhicule, le plus naturel possible ! C’est compris ?

Duncan acquiesça et rallia l’engin motorisé d’un pas lent et peu rassuré. Son coéquipier, de son arme sortie, surveilla le voisinage attentivement. Il ne restait plus que quelques mètres à Duncan pour parvenir jusqu’à la voiture, lorsqu’il essuya plusieurs coups de feu. Aussitôt il plongea pour se mettre à l’abri contre le véhicule. Les balles ricochaient sur le blindage, obligeant le policier à rester plaqué, tandis que Laukner cherchait à repérer le tireur. Celui-ci était bien dissimulé, alors le caporal se saisit d’un vieil outil rouillé qui se trouvait à ses pieds, et le lança le plus loin possible, afin de forcer leur agresseur à se dévoiler. Laukner n’avait pas le droit à l’erreur, et ne disposerait que de quelques dixièmes de secondes pour éliminer son adversaire. Le but recherché par le policier dépassait toutes ses espérances : en effet, par réflexe, le tireur qui était juché sur un toit voisin se leva et tira une rafale d’arme automatique là où il perçu le bruit suspect, provoqué par l’impact de l’outil. Il était à découvert et c’est ce moment là que choisit Laukner pour déclencher le feu, atteignant la cible par trois coups au but ; le corps de l’ennemi tomba du toit violemment sous le regard de Duncan qui se releva. Il en profita pour s’installer au volant sans traîner et démarra le moteur. Il jeta un rapide coup d’œil dans le rétroviseur intérieur pour s’assurer que tout danger était écarté ; cependant il vit avec stupéfaction plusieurs ennemis sortirent du bâtiment de derrière. L’un d’eux était armé d’un lance roquette portatif largement capable de percer le blindage de la voiture. Sans se poser de questions, il poussa les joysticks vers l’avant et accéléra violement, évitant de justesse une roquette qui explosa à l’endroit où il se trouvait quelques instants plus tôt, soulevant un épais nuage de poussière rouge. Il fonça en direction du dépôt, pour récupérer son coéquipier et défonça la devanture afin d’éviter un second projectile qui vint s’écraser sur la façade, faisant tout exploser dans un fracas épouvantable. Laukner ne se fit pas prier pour monter à bord :

_Vas-y, fonce ! cria-t-il.

Duncan poussa le moteur à pleine puissance et roula droit devant lui, sachant qu il ne pouvait pas sortir par là ou il était entré. Les types qui s’en prenaient à eux devaient forcément attendre qu’ils ressortent par le même chemin.

_Mais qu’est-ce que tu fous ? hurla Laukner.

_J’ai pas envie de me prendre un missile en pleine face ! Donc je sors à l’opposé !

_Quoi ? Mais tu es c…

Laukner n’eut pas le temps d’achever sa phrase, que déjà le véhicule blindé avait traversé le hangar de l’autre côté, faisant voler en éclat le fragile mur de tôle. Ils s’éloignèrent et se trouvèrent rapidement hors de danger, l’entrepôt rapetissant dans leur dos. Il n’y avait plus qu’à espérer que leurs adversaires ne fussent pas motorisés ; Duncan regardait régulièrement dans le rétroviseur afin de s’assurer qu’ils ne furent pas poursuivis. L’anxiété fit place au soulagement car il comprit que personne ne les pourchasserait dorénavant. Il leur fallut près d’une heure pour rentrer au poste de police. Le Commandant Noldreen fut avertit que ses hommes étaient rentrés au QG et ordonna de leur parler immédiatement. Les deux policiers se rendirent dans le bureau de leur chef afin de faire leur rapport.

_Félicitations à tous les deux pour avoir trouvé les containers ! fit le Commandant.

_On a eu beaucoup de chance ! reprit Duncan.

_C’est bien joli tout ça mais quand reçoit-on les nouveaux blindés promis ? Car sans eux, on ne peut pas continuer l’enquête sans risque, demanda Laukner.

_Malheureusement, je n’ai pas une bonne nouvelle à vous annoncer ! Nos crédits sont gelés pour le moment… lança Noldreen.

_Quoi ? fit Laukner. Mais qui décide ?

_Le gouverneur préfère utiliser l’argent pour la distribution de l’eau, continua le Commandant.

_Mais c’est scandaleux ! En plus on a été attaqué aux missiles ! ajouta Duncan.

_à la roquette ! rectifia son partenaire.

_Ben, c’est pareil ! continua Duncan.

_Pas vraiment ! Avec un missile, tu aurais été satellisé, car ils sont verrouillés sur leurs cibles, tandis que la roquette, non ! expliqua Laukner. Il posa de nouveau son regard sur son supérieur et s’adressa à lui :

_ Il n’est pas question de continuer les recherches sans du matériel adéquat !

_Je vous comprends et je vais voir ce que je peux faire. Vous pouvez disposer !

Les deux hommes sortirent du bureau de Noldreen, dépités…





Au même moment, à la station spatiale de l’armée, Gordannah analysait la vidéo de l’attaque des mystérieux vaisseaux de guerre sur le cargo Adima. Ce qui le gênait le plus n’était pas tant l’habileté des pilotes mais plutôt leurs possibilités de rendre invisibles leurs engins. Il n’eut pas le temps de pousser plus loin sa réflexion, car le signal d’un appel du Général Isanagui se déclencha. Celui-ci le convia dans ses appartements afin de faire le point sur l’enquête en cours. Gordannah, arrivé sur place, frappa précautionneusement sur la porte et attendit la permission de pouvoir pénétrer dans la grande pièce. Isanagui l’invita à entrer et lorsque le Commandant passa le sas, il vit le Général contempler la beauté de l’espace à travers la baie vitrée, les mains jointes dans le dos. Il lui adressa la parole tout en continuant d’admirer le vue qu’il avait devant ses yeux :

_Avez-vous progressé dans vos recherches Commandant ?

_J’ai trouvé un informateur qui me semble sérieux, mais je n’ai pas encore de ses nouvelles pour le moment !

_Bien ! Avec le recul, quel est votre sentiment sur cette affaire ?

_En fait, je ne comprends pas les motivations de ceux qui ont dérobé l’eau ! poursuivit Gordannah

_Que voulez-vous dire ? fit Isanagui d’un air ennuyé, en se tournant vers lui.

_Cela me parait étrange de monter une pareille opération, aussi importante que celle-ci, en plus avec du matériel sophistiqué, juste pour en faire un simple trafic !

_Et vous en concluez quoi ?

_Malheureusement, pas grand-chose ! Par contre, je pense que les navettes à qui nous avons eu à faire doivent avoir une base d’envol pas très loin d’ici, peut-être sur Akéronne même.

_C’est impensable !

Les deux hommes furent interrompus par la sonnerie de l’interphone provenant du bureau du Général, qui s’empressa de décrocher aussitôt. Gordannah s‘éloigna par politesse de quelques mètres afin de ne pas déranger son supérieur. Il le dévisagea et comprit par l’expression de son visage que la nouvelle était importante. La conversation ne dura que quelques minutes, et Isanagui alla à la rencontre de Gordannah d’un pas rapide afin de dévoiler l’information qu’il venait d’apprendre :

_Nous venons de retrouver les containers de l’Adima ! lança-t-il fièrement. Vous aviez vu juste ! Ils sont bien sur la planète.
 
𝑪𝑨𝑷𝑰𝑻𝑨𝑰𝑵𝑬 𝑱𝑨𝑪𝑲
Fofoanimateur
Donateur 🤲
🥇 Top contributeur
Messages
42 818
Fofocoins
176 514
Don à Foforum
Virement de 100€ 💸
Virement de 100€ 💸
Virement de 50€
Genre
Homme
_Et je suppose que leur contenu a disparu ?

_Gagné, Commandant !

_Qui est l’auteur de cet exploit ?

_Le Commandant Noldreen, du poste de police principal du quartier Aruna. J’aimerais que vous lui prêtiez main forte incognito, je l’ai prévenu de votre arrivée. Votre expérience leurs seront d’un grand secours !

_C’est parfait ! Je vais préparer ma navette et je vous tiens au courant si je trouve des choses intéressantes dans les jours à venir.

_Bonne chance Gordannah ! Surtout soyez prudent.

Le Commandant plaqua son poing droit sur l’épaule et se retira ; il prit un ascenseur qui le déposa directement au niveau de la plateforme d’envol ; il rejoignit son casier, prit ses gants et revêtit son casque avant d’accéder au cockpit de sa navette. La verrière se referma et Gordannah alluma les moteurs ; puis il décolla après en avoir reçu l’autorisation et se dirigea sur Akéronne, pour enfin se poser sur la plateforme du bâtiment appartenant à l’armée. De là, il alla dans son appartement et après avoir revêtu une tenue civile, prit sa voiture et se dirigea vers le poste de police, dont le chemin était indiqué par l’ordinateur de bord. Peu de temps après, il se gara sur le toit de la tour de la police, en compagnie de plus d’une dizaine de voitures des forces de l’ordre. Les véhicules, alignés de façon désordonnés, étaient loin d’être du matériel neuf : sur presque toutes, la peinture était écaillée et des traces d’impactes de tous calibres étaient largement visibles ; on pouvait également distinguer quelques traces de rouille ça et là ; certaines voitures avaient des pare-chocs cabossés, voire carrément absents, ce qui en disait long sur les conditions difficiles que devait affronter la police au quotidien. Il y en a une plus particulièrement qui retint son attention, car elle était à l’état d’épave : il l’examina d’un peu plus près et constata que le blindage avait été traversé apparemment par des armes puissantes ; de plus, les deux pneus arrières étaient totalement déchiquetés, signe que la voiture avait essuyé des coups de feu par derrière, à se demander comment le conducteur avait pu revenir avec un engin quasi détruit comme celui-là ! Gordannah fut interrompu dans sa réflexion par un policier :

_Dites-moi, que faites vous là ? lui demanda l’homme sèchement.

Le Commandant se retourna calmement et regarda le policier d’un air détaché. L’homme était grand, avec une énorme balafre sur le visage, ses yeux sévères fixant Gordannah. Il était accompagné par un autre homme, bien plus jeune que lui et visiblement embarrassé par la façon dont son coéquipier s’adressait à Gordannah de manière peu courtoise.

_C’est interdit aux civils ! continua le policier peu aimable.

_C’est sans doute vrai, mais j’ai rendez-vous avec votre Commandant, répondit Gordannah. Il lut le nom du policier situé en haut sur le coté gauche de son uniforme. Pourriez-vous me mener à lui caporal… Laukner ?

Le caporal comprit que Gordannah n’était pas ici par hasard et accepta de le conduire à Noldreen, sans véritable enthousiasme.

_Comment faites-vous pour faire votre travail avec du matériel dépassé, caporal ?

_Vous n’aurez cas en parler à Noldreen ! C’est pas moi qui décide.

Le policier semblait peu enclin à poursuivre la conversation, alors le gradé de l’armée de l’air le suivit en silence. Les trois hommes traversèrent le parking et pénétrèrent par un petit sas d’où rentraient ou sortaient les officiers de police, leurs permettant de rejoindre leurs véhicules. Laukner et Gordannah montèrent dans un ascenseur pour rallier un étage inférieur, tandis que Duncan s’achemina vers la salle de repos. Après avoir marché dans une série de longs couloirs, ils arrivèrent dans une pièce, munie d’un comptoir d’où se tenait assise une secrétaire.

_C’est là, fit Laukner qui rebroussa chemin, laissant le Commandant seul.
 
𝑪𝑨𝑷𝑰𝑻𝑨𝑰𝑵𝑬 𝑱𝑨𝑪𝑲
Fofoanimateur
Donateur 🤲
🥇 Top contributeur
Messages
42 818
Fofocoins
176 514
Don à Foforum
Virement de 100€ 💸
Virement de 100€ 💸
Virement de 50€
Genre
Homme
Le Commandant s’approcha de la jeune femme qui continuait à taper sur son clavier sans remarquer son hôte, alors il toussa pour signifier sa présence.

_Oui ? dit-elle, levant à peine les yeux.

_J’ai un entretien prévue avec le Commandant Noldreen !

_Un instant, je vous prie ! Vous êtes Monsieur ? le regardant cette fois-ci.

_Gordannah.

Elle appela son chef pour lui annoncer que son rendez-vous était arrivé.

_Le Commandant vous attend Monsieur Gordannah ! Porte 5.

Le sas s’ouvrit devant Gordannah qui fut convié d’entrer. Noldreen se leva de son siège afin d’accueillir le militaire. Son bureau était plutôt spartiate et la lumière tamisée, n’éclairait que pour donner une ambiance un peu plus chaleureuse, car les vitres étaient nombreuses, permettant à la lumière naturelle d’illuminer la pièce dans la journée. De nombreuses cartes en plastiques transparents souples étaient rangées dans différents casiers, ou étaient enregistrées toutes les affaires criminelles en cours.

_Je suis enchanté de faire votre connaissance, Monsieur Gordannah.

_Moi également ! J’espère pouvoir vous être utile !

_J’en suis sûr ! Le général ne tarit pas d’éloges sur vous ! Je vous en prie, asseyez-vous.

Une fois installé, Noldreen enclencha un interrupteur et un écran surgit devant Gordannah, d’où la photo montrant les containers apparut.

_Se sont bien eux ! s’exclama Gordannah. Quand les avez-vous découverts ?

_Il y a deux jours ! Pourquoi ont-ils pris autant de risques pour détourner de l’eau ?

_Je suis là pour le découvrir ! répondit Gordannah. Mais je pense que la quantité importante d’eau volée n’a pas pour but qu’un simple trafic !

_Et qu’en feraient-ils alors ?

_Je soupçonne les pirates d’avoir besoin d’eau afin de construire une base.

_Comment ? Une base, fit Noldreen stupéfait.

_Ce n’est pas tout ! Je crois que des Guerriers d’Henndal sont derrière tout ça !

_Des Henndalis ? Que viendraient-ils faire ici ? Et quelles preuves avez-vous ?

_Malheureusement, je ne peux rien vous dire ! Les éléments dont je dispose sont classés secret défense, fit Gordannah navré.

_Il y a vingt-huit ans, nous avons gagné la guerre contre eux ! Néanmoins nous avons payé un lourd tribut, car ils ont rendu inhabitable Alvine, notre planète natale ! balbutia Noldreen.

_C’est pourquoi nous devons associer nos efforts ! J’aurais besoin de la totale coopération de vos hommes par la suite. Mais je dois d’abord rendre visite au Gouverneur pour que l’on puisse être mieux équipé, car nos adversaires sont redoutables ! J’aurais besoin d’un laissez- passer afin de pouvoir lui rendre visite.

_Un homme de votre expérience nous sera précieux !

_Je vous tiendrais informé des progrès de mes investigations !

L’entrevue terminée, Gordannah prit congé et quitta le QG de la police tout en pensant que l’enquête qu’il s’apprêtait à mener serait longue et fastidieuse.





Dans le centre d’entraînement de Noviganni, David poursuivait son apprentissage pour devenir un futur guerrier. Chaque jour qui passait, il devenait plus fort, développant petit à petit ses pouvoirs, dont pour la plupart, il n’en avait pas encore conscience. Sa masse musculaire s’était accrue et son endurance par la même occasion s’était nettement améliorée, cependant, de l’avis de son coach, il restait beaucoup de progrès et de travail à accomplir. Noviganni mit tout son savoir faire au service du protégé de son ami Gordannah, afin qu’il évolue au plus vite. Sa marge de progression était encore très grande selon lui, néanmoins un guerrier aussi fort soit-il, ne devient grand que par l’expérience qu’il aura accumulée. Les exercices quotidiens consistaient à optimiser non seulement ses capacités physiques, mais aussi mentales ; les entraînements étaient complétés par des séances de tirs de plus en plus complexes destinés à gagner en adresse. Noviganni enseignait à Callagan que tirer avec trop d’empressement empêchait de viser juste : en effet, il fallait d’abord lui apprendre à tirer avec précision ; pour cela, il faut vider son esprit, être calme et ne penser qu’à sa cible, maîtriser ses émotions et sa peur, ainsi que sa respiration sinon la précipitation serait son pire ennemi et pourrait lui être fatale lors d’un combat. Une fois ce réflexe acquis, on pouvait ensuite travailler la vitesse du geste. Pour Noviganni, c’était la clé pour devenir un grand guerrier, en plus des qualités combattantes innées qu’un Henndali possédait ! David éprouvait une sensation étrange au contact de Noviganni, une impression qu’il ne pouvait expliquer mais qu’il le préoccupait pourtant : le Lieutenant semblait dégager comme une force surnaturelle, et c’était d’autant plus surprenant que cette perception nouvelle était apparue d’un coup alors qu’auparavant il semblait y être insensible. Il se posa quelques questions pendant un temps, mais cessa d’y penser, étant beaucoup trop accaparé par les efforts à fournir. Callagan admit bien volontiers qu’il était instruit par un couple hors du commun, et que grâce à eux, il se sentait plus fort et plus sûr de lui. Bien qu’encore un peu lent d’après Estalie, ses tirs étaient de plus en plus précis et il faisait montre d’une telle adresse, que quelques personnes, qui pourtant avaient plusieurs années de pratique, venaient l’admirer et l’encourager, reconnaissant qu’il avait des qualités de tireurs supérieures aux leurs, alors qu’il ne s’entraînait que depuis moins d’un mois. Noviganni, satisfait de la bonne coopération de son élève le récompensa : il lui donna un pistolet particulier, qu’un gars un jour avait fait fabriqué pour son usage personnel. Il ne vint jamais chercher son arme car il avait été descendu par un des ennemis qu’il pourchassait. Le revolver avait un design original et était parfaitement équilibrée ; la particularité de cet automatique était que la crosse à sa base fut reliée au canon de l’arme par une seconde crosse profilée, pouvant contenir un chargeur de rechange. Ainsi, la main semblait protégée par la deuxième crosse factice. David prit l’arme en main et fut surpris par sa légèreté, alors il l’essaya aussitôt et la trouva très maniable pour une puissance de feu raisonnable. La fin de la journée était toute proche car Chen-Line venait d’arriver. Depuis qu’ils étaient ensembles, elle venait le chercher chaque jour, comme pour vivre intensément leur relation sans en perdre une seconde. David lui montra fièrement son nouveau jouet, symbole de la confiance qu’on lui témoignait. Pour lui, il s’agissait plus d’un présent qui récompensait toutes ces semaines de travail intense que d’un outil destiné à ôter la vie. Chen-Line fit la moue, considérant plus les armes comme source de malheurs et de violences que comme un bien-être ! Malgré tout, elle était fière de lui. Avant de quitter le centre, David prit une douche et ils avaient ensuite décidé de boire un verre en ville, nonobstant les consignes de Gordannah qui les dissuadait de trop s’exposer en dehors de la caserne.

_Maintenant que j’ai un garde du corps, lança-t-elle malicieusement.

_J’espère que je serais à la hauteur ! Puis il la prit par la taille et écarta ses longs cheveux blonds afin de pouvoir apposer un baiser dans son cou. Tu connais le coin ? demanda-t-il.

_Pas tellement, Gordi ne m’a jamais vraiment autorisé à sortir ! Il a trop peur qu’il m’arrive quelque chose.

Le jeune couple, après avoir salué Estalie et Noviganni, quittèrent le centre sous l’œil nostalgique du Lieutenant.

_Que t’arrive t-il ? demanda sa fiancée.

_A les voir tous les deux, cela me rappelle mes premiers amours, ma jeunesse, tout ça !

_Oh, mais tu me fais une crise de mélancolie, dis-moi. Je vois qu’il y a un manque ! Je vais arranger ça…

Elle l’entraîna dans un bureau, mimant une adolescente.

_Arrête, on va attirer l’attention !

_De quoi à peur un redoutable guerrier comme toi ?
 
𝑪𝑨𝑷𝑰𝑻𝑨𝑰𝑵𝑬 𝑱𝑨𝑪𝑲
Fofoanimateur
Donateur 🤲
🥇 Top contributeur
Messages
42 818
Fofocoins
176 514
Don à Foforum
Virement de 100€ 💸
Virement de 100€ 💸
Virement de 50€
Genre
Homme
Puis, elle enclencha un interrupteur faisant baisser le store sur la vitre, à l’abri des regards indiscrets…





A cette heure-ci, la température devenait supportable, l’astre qui fournissait à la planète chaleur et lumière se rapprochant de l’horizon. Chen-Line et Callagan se promenaient dans une grande avenue à la recherche d’un bar accueillant. Bien qu’il n’y avait pas foule, le quartier était assez animé tout en ayant un niveau sonore peu élevé : la raison principale est que tous les engins motorisés étaient interdits sur le sol –du moins uniquement à Aruna, partie très riche d’Hodja-namane– et circulaient sur les voies à dix mètres de hauteur. David, depuis qu’il était arrivé dans son nouvel environnement, n’avait pas trop eu le temps d’apprécier l’architecture des gratte-ciels. Ils avaient une allure majestueuse, composés exclusivement de métaux pour la solidité et de verre pour la légèreté. La partie en verre des tours, tournait le dos à l’astre agressif, afin de ne pas accentuer l’effet de serre à l’intérieur de ceux-ci. Cela permettait également de moins utiliser la climatisation, gourmande en énergie. Ils marchèrent pendant quinze bonnes minutes lorsque Chen-Line jeta son dévolu sur un bar lui semblant propice. Ils entrèrent et furent accueillis par un hologramme représentant un homme les priant de bien vouloir regarder un écran, afin de choisir un emplacement libre dans la grande salle. Elle repéra un petit coin tranquille et enregistra leurs noms dans l’ordinateur pour la réservation sur l’écran tactile. Puis ils s’installèrent autour d’une petite table ronde dont l’unique siège suivait le contour de celle-ci. Chaque table était munie d’un ordinateur au centre, permettant de choisir aisément la nourriture ou la boisson optée par simple pression du doigt. Pour valider sa commande et être servi, il ne fallait pas oublier d’insérer la carte de crédit. Le visage de Chen-Line resplendissait de bonheur et ils joignirent leurs mains afin de perpétuer leur union, heureux de ne pas se quitter.

_Je suis tellement contente de t’avoir rencontré !

_Moi aussi, tu sais ! Tu arrives à me faire oublier toutes les personnes que j’ai laissées sur Terre !

Elle fut touchée par ces paroles et David se rapprocha pour se mettre contre elle et la serra dans ses bras, puis l’embrassa ; le serveur interrompit leur moment intime en apportant les breuvages. Ils avaient une drôle de couleur, l’un était bleu et l’autre vert fluo. David goûta d’un air suspicieux l’étrange liquide, ce qui provoqua l’hilarité de sa fiancée à la vue de sa tête.

_Tu n’aimes pas ? demanda-t-elle, enjouée.

_Si, ce n’est pas mauvais !

_A nous deux, dit-elle en trinquant.

_J’espère un jour pouvoir te faire découvrir ma planète !

_Oh oui, se serait merveilleux !

_Alors Chen-Line, on ne fait pas attention à ma présence ? Il faut dire que tu sembles très occupée, à ce que je vois, fit un type derrière eux.

Les amoureux se retournèrent, surprit par cette intrusion soudaine. L’homme, habillé dans un style assez classieux, devait avoir trente-cinq ans environ, un sourire ravageur, mais s’adressait à Chen-Line de façon très arrogante. Elle le regarda craintive avant de répondre :

_Vous vous trompez de personne, je ne vous connais pas !

_Allez, je suis sûr que tu ne m’as pas oublié !

_Foutez-lui la paix ! intervint David.

_Ah, je vois que l’on a un nouveau protecteur ! On se reverra très bientôt.

L’étrange personnage partit sans insister et David sentit sa dulcinée bouleversée.

_Qui est ce mec ?

_Je ne sais pas, dit-elle.

David ne s’acharna pas à lui poser d’avantages de questions, car tenant toujours sa main, il décela des tremblements qui s’apparentaient à de la peur.

_Je t’en prie, rentrons ! supplia-t-elle.

_Es-tu sûre que ça va aller ?

Elle hocha la tête et se leva. Ils quittèrent l’établissement silencieusement et prirent la direction du logement. En chemin, Chen-Line ne parut pas tranquille, se retournant de temps à autre comme pour s’assurer que personne ne les suivait. Pour la rassurer, David lui expliqua qu’ils n’avaient rien à craindre tant qu’ils resteraient dans les grandes avenues. Il aurait mieux fait de se taire, car un gros camion freina brusquement à leur hauteur en crissant des pneus, et une porte latérale s’ouvrit avant l’arrêt totale du véhicule à leur hauteur : des hommes sautèrent sur le jeune couple et les jetèrent à l’intérieur du véhicule en redémarrant en trombe. David n’avait rien vu venir et se retrouva plaqué sur le plancher de l’engin face contre terre, maintenu par un gaillard trapu ; quant à Chen-Line, ses cris furent immédiatement étouffés par l’homme qui l’avait interpellé au bar une demi-heure plus tôt, la maîtrisant en la ceinturant par derrière, une main fermement appliquée sur sa bouche.

_Qu’est-ce que vous nous voulez, bordel ! s’écria Callagan.

_Ta gueule ! lança un des hommes qui accentua son emprise sur lui.

Le camion roula encore une vingtaine de minutes avant de bifurquer dans une série de petites rues, loin de l’agitation des grandes artères. Finalement l’engin pénétra dans un petit immeuble abandonné et stoppa : la porte s’ouvrit de nouveau et les deux types poussèrent violemment Callagan hors du véhicule. Dans la précipitation les agresseurs n’avaient même pas prient soin de vérifier s’il était armé ou non, peut-être pensant qu’il était probablement trop jeune pour en posséder une. De toute façon, cela ne lui servit à rien car à peine il eut sorti son revolver que l’un des hommes accouru vers lui et donna un coup de pied rapide dans la main pour le désarmer. Le pistolet valsa à plusieurs mètres et tournoya comme une toupie sur le sol avant de se stabiliser. L’homme lui asséna ensuite une série de coups de poings au visage et au ventre, et il s’écroula de douleur sous les yeux horrifiés de sa fiancée.

_Tu ne devrais pas jouer au héro, dit celui qui venait de le corriger.

Il s’apprêta à en remettre une couche, mais fut arrêté par son complice qui descendit du camion, maintenant toujours fermement Chen-Line contre lui.

_ça suffit ! Relevez-le !

Les deux acolytes obéirent en aidant Callagan à se mettre debout. Il avait du sang qui coulait de ses lèvres et il semblait un peu sonné.

_Alors Chen-Line, tu nous présentes pas ?

Elle resta silencieuse, regarda David, cherchant un soutien de son côté. Cependant il était désolé de ne pas pouvoir intervenir et se sentit impuissant.

_Tu sais mec, Chen-Line et moi on baisait souvent et elle aimait ça ! D’ailleurs tu as toujours un beau petit cul, lui glissa-t-il en lui caressant les fesses.

David s’énerva et voulut se dégager, mais les deux hommes le maintenaient solidement, ce qui accentua le plaisir des agresseurs.

_Lâche-la ou je… hurla David.

_Ou bien quoi ? le brava-t-il.

_Deveny, que fait-on de lui ? demanda l’un des comparses.

_Attache-le et on décidera de son sort après ! répondit leur chef.

Deveny et ses complices n’avaient pas remarqué que les yeux de Callagan avaient virés à la couleur verte…





Pendant ce temps-là, Gordannah qui était rentré depuis peu, trouvait étrange que ses deux protégés fussent absents. Il avait comme un pressentiment, car Chen-Line n’avait pas pour habitude de ne pas prévenir les rares fois où elle revenait un peu plus tard. Sans doute étaient-ils encore dans le centre ? Le seul moyen de le savoir et de se rassurer par la même occasion fut pour Gordannah d’appeler son ami. Il composa le numéro…

_Oui Gordannah ? fit Noviganni.

_Dis-moi, est-ce que les jeunes sont toujours avec toi ?

_Ils ne sont pas rentrés ? s’alarma le Lieutenant.

_C’est pour ça que je t’appelle !

_Cela doit faire deux heures maintenant qu’ils sont partis ! Tu n’as pas de nouvelles ?

_Pas la moindre ! répondit Gordannah. Ecoute j’ai besoin de toi, tu es le seul à pouvoir les retrouver !

_Ne t’inquiètes pas, je m’en charge ! Je te tiens au courant.

_Qui était-ce ? demanda Estalie venant vers lui.

_C’était Gordannah.

_Ah ? Que voulait-il ?

_Chen-Line et Callagan ne sont pas rentrés et il est inquiet.

_Que vas-tu faire ?

_Je vais les chercher ! Si j’arrive à sentir sa présence…

Estalie et Noviganni étaient chez eux depuis longtemps, néanmoins ils étaient toujours

disponibles pour leur ami. Le lieutenant prit une arme et écarta légèrement les jambes et relâcha ses bras le long de son corps, tout en ralentissant sa respiration. Il fit ensuite le vide dans sa tête et pour se faire, ferma les yeux pour mieux se concentrer.

_ça y est ! Je crois l’avoir décelé !

_Sois prudent surtout ! lui dit affectueusement Estalie.

Noviganni releva doucement ses bras et lorsqu’il fut certain que sa perception était juste,

serra les poings et se téléporta.





Dans l’immeuble délabré et abandonné depuis de nombreuses années, une tragédie était en

train de se jouer : en effet, Callagan était attaché contre un mur, les bras en l’air et écartés, à devoir écouter les hâbleries grivoises de ce cinglé. Celui-ci n’avait toujours pas lâché la jeune fille et il continuait à parler sans se douter que le couple avait un ange gardien puissant.

_Dis Chen-Line, tu ne veux pas raconter ton passé à ton ex nouveau soupirant ? C’est dommage ! En tout cas, je suis certain que tu es toujours aussi bonne au lit !

_Je te tuerai, sale fumier ! lança David.

Deveny cessa de retenir la jeune fille et l’éjecta afin de s’approcher de Callagan pour le regarder droit dans les yeux, d’un air défiant.

_Ah oui ? Et comment vas-tu faire ?

_Arrête de jouer, dit l’un de ses hommes.

_Tu as raison, qu’on en finisse ! répliqua Deveny. Moi, j’ai plusieurs années d’amour à rattraper avec Chen-Line. Tuez-le !

_Nooon ! Hurla-t-elle.

Les complices mirent en joue David et c’est l’instant propice où Noviganni se dévoila : il assistait à la scène depuis plusieurs minutes et attendait le moment opportun pour intervenir. Il tua rapidement son premier adversaire qui ne vit rien venir. L'immixtion inattendue du Lieutenant perturba tout le groupe, ce qui profita à Deveny pour s’enfuir, sentant le vent tourner. Le dernier homme encore en vie, qui s’était réfugié derrière un pylône, se baissa pour ramasser le flingue de son comparse.

_Deveny ! Espèce de lâche ! hurla-t-il de désespoir.

Alors, pour se venger de son chef, il visa Chen-Line et tira : Noviganni dans un ultime réflexe, la secoura en l’entourant de ses bras et en se téléportant au moment où le coup de feu
 
𝑪𝑨𝑷𝑰𝑻𝑨𝑰𝑵𝑬 𝑱𝑨𝑪𝑲
Fofoanimateur
Donateur 🤲
🥇 Top contributeur
Messages
42 818
Fofocoins
176 514
Don à Foforum
Virement de 100€ 💸
Virement de 100€ 💸
Virement de 50€
Genre
Homme
partit, sous le regard médusé de David. Tout deux réapparurent dans le dos de l’ennemi ; Noviganni l’ajusta et lui tira une balle par derrière sans lui laisser la moindre chance. Le corps de l’adversaire tomba en avant lourdement sur le sol, inerte. Deveny avait déjà disparu et le Lieutenant renonça à le poursuivre, préférant consoler Chen-Line qui se jeta à son cou pour pleurer, tellement elle avait eu peur. Puis il délaissa la jeune fille un instant, sortit un couteau de chasse dont la lame était impressionnante et coupa les liens de Callagan afin de le libérer. Le premier réflexe de David fut de se masser les poignets, durement éprouvés par le serrage et juste après, il se jeta dans les bras de sa fiancée et l’étreignit le plus fort qu’il put. Il alla ensuite ramasser son arme dont il n’avait malheureusement pas eu le temps de se servir, pour revenir dans les bras de la jeune femme. Ils s’approchèrent de celui qui venait de leurs sauver la vie ; David n’osa pas lui poser la question sur ce qu’il avait vu, mais l’expression de son visage ne trompait pas Noviganni, alors il décida de jouer franc jeu avec son élève : il lui tourna le dos et retira ses lentilles de contact, puis fit lui fit face de nouveau. Les yeux de son instructeur étaient d’un vert vif profond. Son regard fut remplit d’émotion, presque lacrymale.

_Je suis un Henndali, dit-il simplement.

_Nous venons de la même planète alors ? demanda David hébété.

_Absolument !

Alors Callagan se sépara momentanément de Chen-Line afin de pouvoir serrer le Lieutenant contre lui.

_Je suis content de connaître quelqu’un de mon peuple, et j’ai une dette envers vous ! Vous nous avez sauvés la vie, merci !

_Tu aurais fais la même chose, j’en suis sûr !

_Je ne crois pas ! Je ne suis pas aussi fort que vous…

_Ne te sous-estimes pas ! Tes possibilités sont plus grandes que les miennes !

_Je comprends pourquoi je sentais quelque chose de spécial en vous !

_C’est parce que ta sensibilité extra sensorielle se développe.

_Noviganni, parlez-moi de notre peuple s’il vous plait !

_Ce n’est pas à moi de le faire ! Gordannah s’en chargera mieux que moi, d’ailleurs il ne va pas tarder à arriver !

En effet, vingt cinq minutes plus tard, la voiture de Gordannah fit son apparition, et il descendit en toute hâte, soulagé que tous fussent sains et saufs. Il était pressé de les serrer contre lui et était tellement heureux qu’aucun d’eux n’étaient blessés, qu’il ne voulut pas les réprimander. Chen-Line se jeta sur lui en pleurant, car elle était choquée.

_Pardon Gordi, fit-elle. Je ne recommencerai plus !

_Ecoute, ce n’est pas de ta faute ! Tu es une jeune femme maintenant, et je ne peux pas t’empêcher éternellement de sortir à ton âge ! s’excusa Gordannah.

Puis le commandant remercia chaleureusement Noviganni, lui disant qu’il lui valait une fière chandelle. Les deux hommes s’éloignèrent de plusieurs pas afin de pouvoir échanger quelques mots confidentiels, laissant du même coup un peu d’intimité aux jeunes, ce qui leurs permirent de se remettre de leurs émotions. Quant à Noviganni, il expliqua à son ami combien son protégé s’était amélioré, et de façon spectaculaire qui plus est ! Il était convaincu que Callagan avait des possibilités au-delà de ses espérances et qu’il serait rapidement plus fort que lui. Cela ne semblait pas étonner Gordannah qui avait foi en ses pouvoirs, mais fut quand même rassuré sur la bonne progression de David. Noviganni formula l’idée d’insister sur ses capacités mentales et de le tester afin de connaître son niveau de combat actuel.

Peu après, Gordannah fit monter tout le monde dans la voiture, car il se faisait tard ! Il déposa d’abord son ami chez lui, dont la fiancée devait l’attendre de pied ferme, et se dirigea vers leur building. En chemin, il promit à David de lui en dire plus sur l’origine de son peuple, mais pas ce soir, car la journée avait été chargée et il était éreinté. Ils passèrent à table et les jeunes racontèrent l’aventure du jour avec forces et détails en n’omettant pas de relater la
 
𝑪𝑨𝑷𝑰𝑻𝑨𝑰𝑵𝑬 𝑱𝑨𝑪𝑲
Fofoanimateur
Donateur 🤲
🥇 Top contributeur
Messages
42 818
Fofocoins
176 514
Don à Foforum
Virement de 100€ 💸
Virement de 100€ 💸
Virement de 50€
Genre
Homme
brillante intervention de Noviganni. Puis, tous regagnèrent leur chambre après s’être souhaités une bonne nuit. David avait comprit que Chen-Line était gênée qu’il apprenne son passé douloureux de cette manière, c’est pourquoi il n’effleura pas du tout la question et fit tout pour la rassurer et lui dire combien il l’aimait et qu’il ne la quittera jamais…







6




Dans le quartier Aruna, une tour par sa base massive unique, se distinguait de toutes les autres : c’était à l’intérieur de celle-ci qu’était stockée toute l’eau en provenance de Thénalys, destinée à toute la mégalopole. Les employés du gratte-ciel ne vivaient que pour assurer la distribution de l’eau précieuse, en différents points stratégiques d’Hodja-Namane. Le building était une ville à lui tout seul, les ouvriers pouvant vivre et travailler sans jamais la quitter : en effet ils étaient des cibles prioritaires pour les trafiquants qui n’hésitaient pas à les enlever, voire les tuer pour quelques renseignements valables sur les itinéraires de l’eau dans la ville. C’est pourquoi ils avaient tout à leurs dispositions, les magasins pour se ravitailler, des bars et des salles de jeux, plus leurs logements et même une grande piscine tant il est vrai que l’eau y arrivait en abondance. Les travailleurs de ce complexe étaient grassement payés et comptaient parmi les ouvriers les plus riches de la cité afin d’éviter toute tentation de détournement. La partie supérieure de la tour servait à réceptionner l’eau, l’espace de vie et les habitations se situaient au milieu, et le reste de l’édifice était consacré au traitement ainsi qu’à la distribution du liquide. Le gratte-ciel avait une autre particularité, il n’y avait aucun transport public, ni routes le reliant aux autres buildings mitoyens pour des raisons de sécurités. Au troisième étage du bâtiment se situait la salle des ordinateurs où l’on pouvait contrôler tout le circuit de circulation d’eau à l’intérieur de la tour, de façon à prévenir d’éventuelles fuites. S’il y avait un problème, la fuite était immédiatement signalée sur un plan holographique en relief, gérée par le responsable Braddy, et des ouvriers qualifiés intervenaient rapidement, car l’eau étant très chère, il ne fallait pas la gaspiller. Au deuxième étage se trouvaient les salles où des dizaines de secrétaires prenaient et enregistraient les commandes qu’ils recevaient pour l’eau. Par la suite, des camions de différends tonnages dont on remplissait les citernes, quittaient le building afin de livrer les clients de la mégalopole. Les véhicules sont fortement blindés et sont seuls admis à circuler au niveau du sol d’Aruna pour une raison bien précise : ils sont trop lourds et trop larges pour rouler sur les voies situées en hauteur, non prévues pour leurs poids excessifs, car au fur et à mesure que les attaques furent de plus en plus violentes contre eux, ils ont du augmenter l’épaisseur de leurs blindages pour pouvoir protéger leurs équipages. En finalité, les assauts avaient baissés mais les bandes qui continuaient d’attaquer les camions firent preuves de plus en plus de sauvagerie en utilisant des armes plus performantes, capables de percer le blindage, faisant de nombreuses victimes. Bien entendu, les derniers étages du bâtiment, sont ses endroits névralgiques car là est réceptionnée l’eau qui fait vivre toute la ville. Les vaisseaux cargos étant de plus en plus gigantesques, ils ne pouvaient pas livrer leurs cargaisons directement sur la planète, alors les ingénieurs mirent au point une petite station orbitale afin de stocker les énormes quantités d’eau, d’où de plus petits vaisseaux partaient pour se placer ensuite au dessus du gratte-ciel et décharger leurs cuves.

Etant donné l’énorme valeur du fret emmagasiné qui était la caractéristique première de l’édifice, la sécurité était à la mesure des moyens mis en oeuvre pour protéger les réserves. Pour l’occasion, des agents de sécurité avaient été formés et la sélection était impitoyable. Enfin une carte électronique infalsifiable était nécessaire pour avoir accès à l’intérieur du bâtiment. Malgré l’aspect forteresse de l’immeuble, bien des personnes tentaient d’y pénétrer attirés par l’appât du gain, c’est pourquoi les patrouilles étaient régulières et que par décision du conseil politique d’Akéronne, seules les navettes de l’armée étaient autorisées à entrer dans l’atmosphère de la planète, pour pouvoir se poser sur leur gratte-ciel. Par le passé, plusieurs tentatives de vol avaient eu lieu par les airs, obligeant le Gouverneur à promulguer une interdiction totale de survol de la ville.

Par le biais du haut parleur, Braddy annonça que le cargo Oregon venait de livrer une nouvelle cargaison à la station, et qu’il fallait que tous les ouvriers concernés soient sur le pied de guerre, car les livraisons n’allaient pas tarder à commencer. Une navette de fret attelée à la station était en train de remplir ses containers, tandis que l’Oregon faisait de même de son côté. Le remplissage était ultra rapide grâce aux tuyaux surdimensionnés et la navette se dirigea ensuite vers Akéronne, escortée par des vaisseaux de chasses qui la quittèrent une fois celle-ci entrée dans l’atmosphère de la planète. Arrivée à destination, elle se stabilisa au-dessus de la tour où les ouvriers attendaient avec impatience de pouvoir s’activer.

_Ici navette de fret, sommes parés pour la manœuvre !

_Compris, nous commençons les opérations, fit Braddy.

Sur le toit de la tour, un pilier s’éleva et s’ouvrit à l’instar du ventre de la navette qui fit descendre un tuyau souple à embout métallique aimanté. Les deux parties s’emboîtèrent avec précision et le tuyau se verrouilla électroniquement, permettant de débuter le transvasement de l’eau. Il y en avait au moins pour une heure car le débit était faible de par la taille ridicule du flexible : il n’avait pas un grand diamètre pour la simple et bonne raison que l’espace était prioritaire pour contenir les cuves dans la navette, aussi elle était vulnérable le temps du transfert, mais comme le danger n’existait pas, le temps passé à décharger n’avait aucune importance. Une fois les opérations terminées, elle rentra vers la station orbitale, laissant les occupants de l’immeuble œuvrer pour traiter et stoker le chargement. Kurt-Rand, le chef de la sécurité surveillait les manœuvres lors de tous les ravitaillements, en plus de veiller à la sécurité de la marchandise et d’empêcher toutes intrusions dans le bâtiment. Kurt-Rand était un grand gaillard, mesurant un mètre quatre-vingt-dix pour quatre-vingt-dix kilos. Il avait une peau noire, un visage doux munie d’une expression laissant échapper une certaine bonhomie, et était très respecté par ses hommes. Il faut ajouter qu’en plus de sa gentillesse, son efficacité n’avait d’égale que sa probité. Cela faisait dix-sept années qu’il travaillait ici, commençant par le bas de la hiérarchie, où il gravit un à un tous les échelons pour finir par diriger toute la sécurité. Kurt-Rand, n’échangerai pour rien au monde sa situation. Il avait aujourd’hui trente-sept ans, ce que beaucoup, le connaissant le lui rappelait en lançant un « bon anniversaire chef !», en le croisant dans les couloirs. Il ne dissimulait pas ses sentiments en souriant et se dirigea vers la salle de repos. Il ouvrit le sas, mais fut étonné que la pièce reste dans le noir, sachant que l’éclairage était automatique. Il chercha à remédier au problème, mais la lumière ne vint toujours pas. Tout d’un coup, l’électricité revint comme par enchantement, et tous ses hommes étaient regroupés un verre à la main, chantant tous en cœur :

_Bon anniversaire chef !

Il fut ému et on lui servit une coupe généreusement remplie, et tous levèrent leurs verres en son honneur. Pour l’occasion, plusieurs gâteaux garnissaient une table spécialement dressée pour que la fête surprise fût réussie. Kurt-Rand remercia chaleureusement tous les participants et son second, Nattenz remit tout le monde au travail, car ils n’étaient pas payés pour s’amuser. Le chef regagna son poste, et passant à proximité des archives, là ou étaient stockés toutes les données de la sécurité de la tour, il remarqua que le sas n’était pas complètement fermé, l’intriguant au plus haut point : il essaya de l’ouvrir mais le mécanisme ne répondant pas, il dut composer un code secret connu de lui seul afin de pouvoir l’ouvrir manuellement. Malgré toute sa force, il eut du mal à faire coulisser la porte, et au prix d’un ultime effort parvint à la déplacer suffisamment pour pouvoir se glisser à l’intérieur. Un capteur détecta sa présence et la lumière apparut : rien ne semblait avoir été bouleversé dans la pièce, néanmoins une porte hautement sécurisée entre ouverte avait de quoi suscité des soupçons. Quelqu’un avait dû certainement pirater des informations vitales sur la sécurité de l’édifice, en plus ils étaient peu nombreux à avoir accès aux archives. Pour Kurt-Rand, le choix était vite fait : ils n’étaient que trois à posséder un pass, et il ne fit aucune recherche sur les ordinateurs afin de savoir quels informations avaient été prélevées pour le moment, de façon à ne pas alerter le pirate, puis remit le système de fermeture du sas en route, comme si de rien n’était. Finalement, il décida de rester silencieux en menant une enquête en toute discrétion de son côté, afin de mieux confondre le traître.





Il était très tôt le matin lorsque Gordannah quitta l’appartement, Chen-Line et Callagan n’étant même pas encore réveillés. Il prit sa voiture et roula vers le centre ville, afin de rallier le Palais du Gouvernement dans l’espoir de rencontrer Karadess. Il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour se rendre là bas, car à cette heure-ci, il y avait peu de circulation. Il quitta la voie rapide et pris un embranchement qui débouchait directement au dessus du Palais. Mais avant de pouvoir aller plus loin, il devait insérer sa carte magnétique dans un portique électronique afin d’obtenir l’autorisation de se garer dans les sous-sols de la place gouvernementale. Une fois la permission accordée, un puissant laser d’un bleu clair, occupant tout l’espace de la voierie tubulaire s’éteignit et Gordannah put alors s’engager. La voiture stoppa ensuite sur un énorme monte charge, et un mécanisme de sécurité se plaça au niveau des jantes de façon à immobiliser le véhicule pendant la descente. L’ascenseur s’approcha lentement du sol, pour finir par s’enfoncer dans les entrailles de l’esplanade. Ensuite une fois le monte charge arrivé à destination, Gordannah quitta la plateforme en manoeuvrant habilement et suivit les indications sur le sol, lui intimant la direction à prendre afin de rejoindre la place que l’on avait réservée à son égard. Une fois qu’il descendit de son véhicule, des bras mécaniques le saisir par les roues pour le parquer en hauteur verticalement, tandis que Gordannah s’acheminait vers la sortie. Il fallait de nouveau sortir le pass pour pouvoir prendre l’ascenseur et gagner le parvis. La sortie s’effectuait en débouchant par la sculpture de la planète Akéronne toute en verre et fidèlement représentée. Enfin une fois sur le parvis, il pouvait accéder à l’unique bâtiment, objet de sa venue. C’était la première fois qu’il foulait la zone présidentielle, et il était assez impressionné par le luxe et la taille de l’édifice. L’esplanade étant très grande, il hâta le pas et se présenta devant l’immense entrée ; il franchit une double porte coulissante faisant bien quatre mètres de haut, s’écartant à son passage et à peine Gordannah fit quelques pas, qu’un gardien vint à lui et demanda son laissez- passer. Le Commandant lui présenta sa carte et l’homme la vérifia aussitôt en l’encastrant dans sa ceinture. Un dispositif optique s’abaissa devant son œil gauche, ainsi il put contrôler que l’autorisation était parfaitement valide. Le gardien le laissa passer et l’invita à se diriger vers le bureau d’accueil. Dans l’immense hall, des plantes vertes culminaient à une hauteur de cinq mètres d’où de grandes fleurs bleues émergeaient : elles avaient la taille respectable d’un mètre de diamètre environ et semblaient surveiller les occupants à leurs pieds. Gordannah qui n’en avait jamais vu, s’approcha de l’une d’elles afin de l’examiner d’un peu plus près : le tronc tortueux, en raison de la taille de la plante était gros et rigide ; de grandes feuilles formées de deux lobes en forme de goutte effilée pendaient vers le bas, ornant le tronc aléatoirement jusque dans les cimes. Les feuilles augmentaient leurs tailles graduellement en approchant le sommet, une particularité dans le but de pouvoir capter la lumière en plus grande quantité, nécessaire à sa croissance. Ce qui fascinait le plus Gordannah, c’était que les feuilles étaient translucides et en regardant de plus près, il vit des nervures où la sève circulait de manière distincte. Il s’apprêta à couper une feuille en deux lorsqu’une voix féminine l’en dissuada :
 
𝑪𝑨𝑷𝑰𝑻𝑨𝑰𝑵𝑬 𝑱𝑨𝑪𝑲
Fofoanimateur
Donateur 🤲
🥇 Top contributeur
Messages
42 818
Fofocoins
176 514
Don à Foforum
Virement de 100€ 💸
Virement de 100€ 💸
Virement de 50€
Genre
Homme
_Je vous déconseille vivement de toucher les feuilles, Monsieur Gordannah !

L’officier se retourna et vit une femme élancée, à la fois classique et élégante. Il la trouvait à son goût mais son visage quoique agréable était un peu sévère.

_Et pourquoi donc ? demanda-t-il.

_Cette plante renferme un puissant poison pour se défendre face à ses prédateurs, et il est mortel !

_Elle est impressionnante ! D’où vient-elle ?

_C’est une Ordra-cinus et elle pousse dans les jungles de Thénalys où elle est très rare. Mais vous n’êtes pas venus pour discuter botanique, je suppose ?

_On ne peut rien vous cacher ! Mademoiselle… ?

_Argane ! répondit-elle.

_ J’aimerais rencontrer le Gouverneur, c’est important !

_Bien je vous en prie, asseyez-vous, je l’appelle pour savoir s’il peut vous recevoir.

Gordannah prit place dans un petit salon et regarda Arganne s’éloigner, ce qui était sa seule distraction dans l’immédiat. Puis une fois qu’elle se soustrayait à sa vue, il jeta son dévolu sur un groupe de personnes : pas très loin des ascenseurs, des diplomates ne faisaient que passer, circulants dans les différentes parties du palais. Ils étaient tout de blancs vêtus et semblaient ne même pas faire attention à ce qu’il y avait autour d’eux. Il ne les aimait pas beaucoup car ceux-ci ignoraient totalement les conditions de vie de la plupart des habitants d’Akéronne, limitant leurs horizons au seul secteur d’Aruna, ce qui était loin d’être représentatif de la population globale. Enfin ! Les politiques n’étaient pas vraiment sa préoccupation première, mais il était obligé de les côtoyer. Sa rêverie fut interrompue par le retour d’Argane un quart d’heure plus tard, venue lui annoncer que le gouverneur allait le recevoir.

_Veuillez-me suivre, s’il vous plait, dit-elle.

Tout d’eux empruntèrent un des ascenseurs pour rejoindre le dixième et dernier étage du palais. De là, Gordannah pouvait admirer la vue de tout le hall et de surplomber les plantes géantes. Arrivés à destination, ils s’engagèrent dans un couloir au bout duquel il n’y avait qu’une unique porte. Argane enclencha une sonnerie stridente et le sas coulissa. Elle invita Gordannah à y entrer avant de se retirer. Karadess l’accueillit chaleureusement et lui proposa de s’asseoir.

_Que me vaut l’honneur de la visite d’un officier de l’armée ?

_J’ai besoin de votre aide pour l’acquisition de nouveaux matériels prévus pour la police.

_Cela va être compliqué car je manque de crédits !

_Pourtant, l’heure est grave ! répliqua Gordannah.

_Vous noircissez le tableau ! Ces attaques ne sont le fait que de quelques groupuscules certes mieux armés qu’avant, mais pas aussi dangereux que tout le monde l’affirme !

_Je n’en suis pas aussi sûr que vous ! En plus, il y a de fortes chances que des Henndalis soient derrière tout ça !

_Vous êtes sérieux ? demanda Karadess.

_Ai-je l’air de plaisanter ?

Le Gouverneur chercha la vérité à travers les yeux du Commandant, et comme son expression restait grave, Karadess n’essaya pas de le mettre en doute davantage.

_Dans ce cas, quels sont vos sources ? reprit-il.

_Aucunes, malheureusement !

_Mais il me faut des preuves ! s’écria le Gouverneur, élevant brusquement le ton. Je ne peux pas prendre en considération vos allégations sur de simples présomptions !

_J’en suis conscient ! Néanmoins le danger est réel. Et il vaudrait mieux réagir avant qu’il ne soit trop tard !

_De surcroît, quels seraient les intérêts des Henndalis de faire du trafic ici ?
 
𝑪𝑨𝑷𝑰𝑻𝑨𝑰𝑵𝑬 𝑱𝑨𝑪𝑲
Fofoanimateur
Donateur 🤲
🥇 Top contributeur
Messages
42 818
Fofocoins
176 514
Don à Foforum
Virement de 100€ 💸
Virement de 100€ 💸
Virement de 50€
Genre
Homme
_C’est ce que je vais essayer de découvrir, Gouverneur ! Mais vous-même, vous savez de quoi ils sont capables pour les avoir combattus lors de la grande guerre. Et vous savez aussi bien que moi que la police ne pourra rien contre eux avec de l’équipement dépassé !

_Vous avez certainement raison, cependant je pense que l’éventualité que des Henndalis nous attaquent soit peu probable ! En attendant, trouvez-moi des arguments et après, je verrais ce que je pourrais faire, pour convaincre ces messieurs de la nécessité d’acquérir un nouvel armement.

Gordannah esquissa un petit sourire uniquement par courtoisie, puis Karadess raccompagna son hôte vers la sortie, et se figea après au milieu de la pièce, contrarié. Les assertions du militaire concernant le peuple d’Henndal le préoccupaient énormément. Et si les Henndalis cherchaient à avoir une revanche contre les Alviniens ? Si tel était le cas, personne ne serait en sécurité ! songea-t-il.

Gordannah avait quitté le bâtiment sans traîner pour rejoindre sa voiture. Une fois au poste de conduite, il repensa aux réponses peu convaincantes de Karadess ; il était presque certain qu’il y avait assez d’argent pour fournir des blindés récents à la police, mais à savoir pourquoi le Gouverneur bloquait la transaction, restait un mystère. Qu’avait-il à y gagner ? Après tout, cela ne pouvait que le desservir car la violence explosait depuis que les policiers ne mettaient plus les pieds dans la plupart des quartiers pauvres, faisant la part belle aux trafiquants en tout genre. De plus la population pourrait lui demander des comptes. Son enquête étant au point mort, seul l’informateur à qui il avait fait appel serait susceptible de le relancer. D’un autre côté, Karadess a sans doute raison, je m’alarme peut-être pour rien ! Je vois des Henndalis partout, et pourtant depuis près d’un mois que Callagan est avec nous, il n’y a eu aucuns signes d’eux ! Et s’ils avaient vraiment laissé tomber ? Ça me parait impossible, mais pourquoi pas ? Après tout, les pirates ne sont probablement que de simples Alviniens ! Reste le mystère de l’invisibilité de leurs vaisseaux. Je ne crois pas qu’un Henndali fournisse cette technologie de pointe à un peuple qui les a vaincu…songea-t-il. Enfin, il cessa de se torturer l’esprit, car il avait une autre idée en tête. Il interrogea à distance le puissant ordinateur des archives de la ville afin de connaître l’adresse d’un certain Deveny, de manière à pouvoir lui rendre une petite visite amicale. Une fois l’adresse de celui-ci trouvée, il s’aperçu qu’il n’était pas dans le bon sens, et comme les voies tubulaires ne permettaient pas de faire demi-tour, il fallait rallier le prochain building. Peu après, il pénétra dans la bonne tour et se gara précautionneusement, puis ensuite, prit un ascenseur qui atterrit directement dans un hall. Devant un sas, un homme montait la garde. Le plan de Gordannah était simple : profiter de l’effet de surprise pour pouvoir assommer le type sans alerter les occupants de l’appartement. Il se dirigea tranquillement vers l’homme d’un pas déterminé et avant qu’il ne se pose des questions, l’assomma de deux coups de poings. Il activa ensuite l’ouverture de la porte et s’engagea à l’intérieur en dégainant son revolver. Il regarda chaque pièce rencontrée d’une façon prudente et méthodique avant de tomber sur ce qu’il cherchait : une pièce isolée des autres. Il respira un bon coup, puis se décida à entrer. Deveny semblait fort occupé, assis derrière son bureau, aussi lorsque Gordannah fit irruption, il ne prit même pas la peine de lever les yeux.

_Jenkins, je t’avais pourtant bien dit de ne pas me déranger !

Comme il ne reçu pas de réponse, il jeta un coup d’œil pour s’apercevoir qu’il ne s’agissait pas de son garde du corps, et reconnu instantanément Gordannah. Son premier réflexe fut de plonger sa main dans un tiroir, mais Gordannah avait d’ores et déjà anticipé son geste et se précipita sur lui pour le refermer violemment, lui écrasant sa main, lui arrachant un hurlement de souffrance. Puis il approcha le canon de son arme près de sa tête.

_Ah p***ain, tu m’as cassé la main ! hurla le jeune.

Gordannah ouvrit le tiroir et en retira un pistolet, qu’il jeta à l’autre bout de la pièce. Enfin, il s’adressa à l’individu qui retira sa main, la maintenant, crispé par la douleur lancinante:
 
𝑪𝑨𝑷𝑰𝑻𝑨𝑰𝑵𝑬 𝑱𝑨𝑪𝑲
Fofoanimateur
Donateur 🤲
🥇 Top contributeur
Messages
42 818
Fofocoins
176 514
Don à Foforum
Virement de 100€ 💸
Virement de 100€ 💸
Virement de 50€
Genre
Homme
_Je suppose que tu sais pourquoi je suis là ? dit-il calmement.

Pour toute réponse, Deveny se mit à appeler à pleins poumons son gardien.

_Ne te fatigue pas, ton gorille dort comme un bébé ! poursuivit-il. Personne ne peut t’aider, espèce de lâche ! La prochaine fois que tu touches à Chen-Line, je te tue, c’est clair ?

Deveny ne broncha pas et tremblait de tous ces membres, c’est pourquoi le Commandant fut le plus radical possible dans sa mise en garde ; pour être certain qu’il avait bien compris, il répéta clairement ses menaces :

_Si tu touches un seul de ses cheveux de nouveau, où que tu ailles, je partirai à ta recherche et je te ferai la peau ! Me suis-je bien fais comprendre ?

Deveny acquiesça de la tête en guise de réponse.

_C’est plus facile de s’attaquer à une jeune femme sans défense, n’est-ce pas !

Gordannah satisfait, repartit aussi vite qu’il était venu. Il savait que son intervention était efficace et que Deveny la laisserait en paix dorénavant, du moins il l’espérait. Il n’avait plus grand-chose à faire pour aujourd’hui, donc il décida de rentrer à la station.





Pendant ce temps-là, David poursuivait sa formation. Il dégommait des cibles factices une à une avec une relative facilité, en plus il maniait sa nouvelle arme. Son torse nu était bardé de capteurs de façon à pouvoir suivre sur ordinateur ses pulsations cardiaques, en direct. Une caméra thermique permettait également de mesurer la répartition de la chaleur de son organisme, que Noviganni surveillait constamment. Toutes les données informaient le Lieutenant sur l’état de maîtrise de son élève, lui prodiguant des conseils afin qu’il améliore son flegme, notamment. Il lui demandait de respirer profondément lorsque les cibles apparaissaient à intervalles réguliers et espacés et à contrario, devait retenir son souffle quand une série de cibles concentrées se mouvaient avec une plus grande vitesse : en effet, en retenant sa respiration, cela facilitait la précision des tirs et la vélocité par la même occasion. Le but de l’exercice au fil des semaines, était pour David d’arriver à faire un sans faute au tir. Cependant qu’il continuait à faire un carton, il perçut un danger au dessus de sa tête d’abord vague puis de plus en plus précis, comme si quelque chose s’approchait vers lui. Il eut le temps de terminer de détruire sa série de cibles avant de se retourner et d’attraper au vol l’objet mystérieux, avant qu’il ne s’écrase sur son crâne. Sa première réaction fut de regarder la direction d’où celui-ci provenait. Il leva les yeux vers la passerelle et vit Estalie postée au bord, catastrophée :

_Excuse-moi Callagan ! Elle m’a échappée des mains. En tout cas, quel réflexe !

Il regarda l’objet avec attention et découvrit qu’il s’agissait d’une simple tasse ; alors il la lança avec précision vers Estalie qui la rattrapa en le remerciant et il se re-concentra de nouveau sur ses exercices, sans se poser de questions. La jeune femme fixa du regard Noviganni et lui fit un clin d’œil. Derrière sa baie vitrée, il fit signe à sa fiancée de le rejoindre dans la pièce. Estalie posa ses bras autour du coup du Lieutenant qui resta impassible, se focalisant uniquement sur les performances de son élève.

_Il est incroyable hein ? C’est bien un Guerrier de niveau trois !

_Il n’y a plus aucun doute là-dessus, répondit Noviganni. Il a réussi à détecter la tasse que tu lui as lancée alors qu’il se canalisait sur son initiation. Peu de Guerriers sont capables de réaliser cette performance.

Il se frotta le menton perplexe avant d’ajouter :

_Il est bel et bien plus fort que moi ! Comment développer au mieux ses capacités ?

_Si Gordannah a fait appel à toi, c’est que tu es le plus compétent ! fit-elle. Je suis confiante, tu vas réussir.

Noviganni lança un regard bienveillant envers Estalie, puis brancha le micro afin de s’adresser directement à son élève :
 
𝑪𝑨𝑷𝑰𝑻𝑨𝑰𝑵𝑬 𝑱𝑨𝑪𝑲
Fofoanimateur
Donateur 🤲
🥇 Top contributeur
Messages
42 818
Fofocoins
176 514
Don à Foforum
Virement de 100€ 💸
Virement de 100€ 💸
Virement de 50€
Genre
Homme
_Tu peux enlever les capteurs et te rhabiller, les tests sont suffisants ! Je te rejoins dans une minute.

David rengaina son arme, enleva son casque anti-bruit et se débarrassa de ses électrodes qui lui étaient désagréables au contact de la peau. Il remit son vêtement et saisit une bouteille d’eau qui était à portée de main et se désaltéra ; tout en buvant il leva les yeux et vit Noviganni se diriger vers l’escalier. Le fait de pouvoir souffler un peu lui permettait de penser à Chen-Line, cherchant à se rassurer en espérant qu’elle aille bien, malgré l’agression dont ils avaient été victimes. Il se sentait coupable de n’avoir pas pu intervenir efficacement et protéger celle qu’il aime. Et ce, nonobstant toutes les qualités qu’on lui prêtait, car être un grand espoir est une chose mais confirmer en est une autre ! Et cela faisait toute la différence. Ce triste évènement avait au moins le mérite de le ramener à la réalité. A ce moment là, Noviganni pénétra dans le stand et David se précipita vers lui.

_Je ne vaux rien, car je n’ai pas su défendre Chen-Line ! constata-t-il.

_Ne sois pas aussi sévère avec toi-même ! répondit le Lieutenant. Tes possibilités sont énormes et les tests que tu viens de passer tendent à le prouver ! Sois patient, aucun Guerrier d’Henndal, aussi doué soit-il, ne peut accroître ses aptitudes sans un long apprentissage.

Noviganni s’approcha de David et posa ses mains sur ses épaules amicalement.

_Tu sais, poursuivit-il, pour te rassurer, tu fais parti des meilleurs et crois en mon expérience, certains acquièrent tes capacités qu’au bout d’une année d’entraînement !

Le Lieutenant croisa ses bras et continua son discours :

_Néanmoins, la chose la plus importante que tu dois encrer dans ton esprit, c’est de ne jamais mésestimer l’adversaire, même si tu te sens supérieur ! L’humilité est la meilleure façon de procéder pour vaincre facilement tes ennemis, ne l’oublie jamais ! Bien, maintenant tu vas me suivre, on va rejoindre Ornano, un vieil ami spécialiste du combat à mains nues.

Les deux hommes quittèrent le stand pour aller dans une autre salle non loin de là. Lorsqu’ils arrivèrent sur place, David s’attendait à rencontrer quelqu’un de plutôt trapu, genre armoire à glace, mais pas un homme de sa taille ! Ornano devait avoir approximativement quarante, quarante-cinq ans, avait un visage agréable, des yeux verts –mais rien avoir avec les Henndalis–, des cheveux bruns mi-longs et il était vêtu d’habits amples certainement dans le but de pouvoir laisser une grande liberté de mouvement à ses membres. Après avoir fait connaissance avec Callagan, il voulut immédiatement éprouver ses compétences afin de corriger ses mauvaises habitudes si besoin, et de le perfectionner par la suite au combat. Il lui fit revêtir une tenue appropriée ainsi que les protections obligatoires au torse et à la tête, pour ne pas se blesser.

_Je n’ai jamais appris à me battre, s’exclama David.

_Peu importe ! répondit Ornano. Fais ce que tu peux et essaie de me toucher.

David se précipita vers lui et tenta de lui décocher un coup de poing à la figure, mais l’instructeur l’évita facilement. Comme il fut emporté par son élan, il sentit un grand coup de coude dans le dos qui l’envoya au tapis. Il se releva rapidement et à peine se trouva-t-il dans le giron de son adversaire qu’il se retrouva une nouvelle fois par terre, car celui-ci avait fait pivoter sa jambe au ras du sol, balayant ses membres inférieurs, lui faisant perdre irrémédiablement l’équilibre. Ornano lui prit sa main pour l’aider à se relever.

_Bien maintenant frappe-moi au niveau du torse le plus fort que tu peux ! Ne crains pas d’y aller franchement car je ne sentirai rien avec les protections.

David prit son élan et envoya son poing sur son adversaire. Ornano ne broncha pas.

_C’est nul, hein ? fit David.

_Reste immobile, je vais te montrer !

Au grand étonnement de Callagan, Ornano ne prit aucun élan, par contre le coup qu’il reçu le fit reculer de quelques pas.

_Tu comprends la différence ?

David secoua la tête.

_C’est pourtant simple : le coup est bien plus puissant au départ quand je te l’ai porté, tandis que le tiens, avec trop d’élan et lorsqu’il est arrivé sur moi avait perdu les trois quarts de sa force ! En clair, il ne faut pas trop d’allonge si tu veux obtenir une puissance maximum, ok ?

_D’accord, mais face à une montagne de muscles, on ne peut pas grand-chose !

_C’est faux ! On combat aussi avec sa tête ! De plus je pense que tu as un potentiel en toi bien plus grand que tu ne l’imagines, et dont tu n’as pas encore développé faute de ne pas en avoir acquis plus de confiance ! Maintenant je suis là pour te faire progresser.

Noviganni reçu un appel, puis les pria de bien vouloir l’excuser de devoir s’absenter, bien qu’il voulait assister à la première leçon de Callagan, mais ne pouvait faire autrement. Estalie venait juste de le prévenir qu’un invité de marque allait se présenter dans peu de temps. Il se hâta de rallier ses quartiers ; il monta quatre à quatre les escaliers qui menaient à son bureau, que sa fiancée n’avait pas quitté. Il était rentré depuis moins de cinq minutes, que déjà Gordannah dévoila sa silhouette familière devant la vitre. Le Commandant à peine entré dans la pièce, Estalie vint l’embrasser tendrement, tandis que Noviganni proposa d’aller s’asseoir autour d’un verre. Le salon situé au fond du bureau était petit ; des fauteuils confortables aux lignes épurées étaient aux nombres de deux accompagnés par un petit canapé deux places où Estalie et Noviganni s’installèrent. Le sofa comme les fauteuils avaient une structure en verre dans laquelle étaient incrustés des fibres optiques permettant de distiller une ambiance lumineuse apaisante grâce à de réguliers changements de couleurs. Des coussins blancs ivoire finissaient l’ensemble pour apporter un brin de confort. Au milieu était disposé une petite table basse éclairée de l’intérieure elle aussi, sur laquelle était disposés trois verre remplit d’une boisson alcoolisée. Avant de prendre la parole, Noviganni leva son verre et tous portèrent la coupe aux lèvres pour y déguster le breuvage.

_Comment trouves-tu Callagan après son agression ? demanda inquiet Gordannah.

_Psychologiquement, il n’est pas touché, car ses performances n’ont pas été affectées. Par contre son moral en a prit un coup car il n’a pas su protéger ta fille adoptive, fit le Lieutenant. Visiblement il ne supporte pas cette réalité, c’est pourquoi j’ai décidé de le confier un temps à Ornano pour qu’il puisse progresser avec lui et reprendre confiance.

_Au détriment du tir ? lança Gordannah étonné.

_Oui car il le maîtrise quasiment à la perfection !

_Pour moi l’essentiel est d’amélioré son mental, ajouta Estalie.

_Elle a raison, poursuivit Noviganni. Il commence à intégrer les bons réflexes mais perd ses moyens en situation réelle ! Il reste effectivement du boulot de ce côté-là.

_Es-tu capables de me dire quel est son niveau de combat actuel ? interrogea Gordannah.

_Absolument ! Il est au-delà de toutes espérances ! continua Noviganni.

_C’est à dire ? questionna Gordannah avec une certaine appréhension.

_Il est de niveau 3 ! Il me dépasse largement, répondit son ami.

Le visage du Commandant se ferma aussitôt en entendant la nouvelle. Sa bonne humeur avait disparue derrière une expression préoccupée. On pouvait presque lire de la détresse dans ses yeux.

_Tu crois qu’il est en danger à cause de ses capacités ? lança Noviganni.

_J’en suis même sûr ! Il y a forcément des espions sur Akéronne et les Henndalis doivent savoir dorénavant qu’il est ici à cause du vaccin.

_Si tel était le cas, ils seraient déjà intervenus, non ? fit Estalie, coiffant ses cheveux d’une main.

_Elle a raison ! renchérit son compagnon. Je les aurais sentis depuis longtemps…

_Pas nécessairement car je pense qu’ils sont trop occupés à ériger une base secrète ici même et que Callagan n’est pas leur priorité dans l’immédiat ! Il faudra tôt ou tard qu’il les affronte,
 
𝑪𝑨𝑷𝑰𝑻𝑨𝑰𝑵𝑬 𝑱𝑨𝑪𝑲
Fofoanimateur
Donateur 🤲
🥇 Top contributeur
Messages
42 818
Fofocoins
176 514
Don à Foforum
Virement de 100€ 💸
Virement de 100€ 💸
Virement de 50€
Genre
Homme
c’est pour ça que j’ai fais appel à toi. Mon angoisse est que j’espère que tu auras assez de temps pour le former avant qu’ils ne se manifestent !

_Si besoin est, je me chargerai de sa protection, dit Noviganni.

_C’est hors de question ! s’exclama Gordannah. Lorsque cela arrivera, tu iras te réfugier avec Estalie sur Thénalys, j’y veillerai. S’ils savent que tu as aidé Callagan, ils ne te feront pas de cadeaux ; les guerriers d’Henndal seront sans pitié avec toi ! De plus, tu en as assez fait comme ça ! Tu sais à quoi je fais allusion ?

_De toute manière, ils ne connaissent pas ton adresse ?

_Effectivement, car ceux qui reçoivent le vaccin ont des dossiers confidentiels ! Cependant ils sont capables de tout pour le retrouver !

_Et comment se porte Chen-Line ? s’inquiéta Estalie, changeant de conversation.

_Elle est un peu choquée, surtout d’avoir revu son tortionnaire !

_Je comprends, avec tout ce qu’elle a vécu il y a quelques années la pauvre ! dit-elle complaisante.

_Gordannah, on va aller chercher ton protégé car son cours est sur le point de se terminer, fit Noviganni.

Tout le monde se leva d’un coup, et Gordannah suivit son ami après avoir salué la jeune femme. Ils descendirent au niveau des salles d’entraînements avant de gagner la pièce où se trouvaient Ornano et Callagan. L’instructeur lui faisait faire des exercices de souplesses, quand l’irruption des deux amis mit un terme à la leçon. Le premier réflexe de David fut de regarder si Chen-Line n’était pas avec eux, mais dû constater son absence, déçu. Pendant que David se rhabillait, Ornano expliquait aux deux comparses que pour Callagan, se battre était loin d’être naturel mais qu’il était très motivé. L’instructeur en disant ça ignorait que son élève était un Guerrier d’Henndal, sinon il ne tiendrait pas de tels propos. En effet, ceux-ci étaient réputés pour être de redoutables combattants qui inspiraient le respect, si ce n’est la peur. De plus la stimulation pour David d’apprendre à se battre était évidente, désormais. Gordannah était venu le chercher, se sentant obligé, après les récents évènements. Comme David ne décrocha pas un mot, le Commandant le laissa tranquille, quittant le centre de formation silencieusement. Ils montèrent sur le toit au moyen du tube à apesanteur puis s’installèrent à bord de la voiture, afin de rentrer. David avait hâte de retrouver sa fiancée ; il voulait poser également la question à Gordannah sur ce qui lui était arrivée il y a quelques années, mais n’osait pas le lui demander. Pourtant ils n’étaient que tout les deux, un moment idéal qui ne se représenterai pas de si tôt. Il avait beau se ressasser sans cesse la question dans son esprit, à chaque fois qu’il était prêt à se lancer, il se dégonflait. Néanmoins la curiosité étant plus forte que tout, en plus voyant qu’ils étaient pratiquement arrivés, il prit son courage à deux mains et se décida à parler malgré une hésitation évidente :

_J’ai l’impression que Chen-Line a eu une vie difficile, que lui est-il arrivée ? dit-il d’une voix tremblotante.

Gordannah qui s’attendait à cette question, prit sa respiration comme pour mieux se concentrer :

_Elle a perdu ses Parents à l’age de six ans ! Lorsqu’ils sont arrivés sur la planète dans l’espoir de trouver du travail, ils ont été infectés par le virus. Tout l’argent passait dans l’achat de nourriture et surtout de l’eau ! En conséquence ils n’ont jamais pu se payer le vaccin ! Alors ils n’ont pas eu d’autres alternatives que de se sacrifier en vendant leur fille à des gens peu scrupuleux, afin de lui obtenir le remède en échange de l’argent qu’elle rapportait. Ils sont décédés quelques mois plus tard mais avaient sauvé leur petite.

David, en entendant l’histoire avait les larmes aux yeux, qu’il ne put contenir. Gordannah se remémora le jour où il l’avait rencontré cinq années auparavant :
 
𝑪𝑨𝑷𝑰𝑻𝑨𝑰𝑵𝑬 𝑱𝑨𝑪𝑲
Fofoanimateur
Donateur 🤲
🥇 Top contributeur
Messages
42 818
Fofocoins
176 514
Don à Foforum
Virement de 100€ 💸
Virement de 100€ 💸
Virement de 50€
Genre
Homme
Comme chaque fin de semaines, le plaisir de Gordannah était d’aller flâner dans un pub où il buvait souvent seul, tout en se souvenant de celle qu’il aima. C’était sa façon de ne pas l’oublier ; c’est pour ça qu’une fois par semaine il désertait le mess des officiers dû à son rang, se trouvant dans l’enceinte militaire, afin de se changer les idées en ville, pour finalement se réfugier dans ce bar. Il y allait incognito, habiller en civil dans le but de se ressourcer. Comme beaucoup de personnes, il avait perdu un être cher durant cette stupide guerre opposant son peuple aux Henndalis. Bien qu’il n’eût pas participé directement au conflit entre les deux civilisations, il était profondément marqué par la perte de la planète natale et la sauvagerie des affrontements. Il finissait à peine son verre lorsque son attention fut retenue –par la fuite semble-t-il– d’une jeune fille aux cheveux blonds, poursuivie par deux hommes plus âgés qu’elle. Tous les clients avaient bien remarqué la scène, mais que pouvait-on y faire ? se dit-il. Une fois le spectacle passé, Gordannah paya sa consommation et quitta l’établissement afin de rentrer chez lui. Il monta à bord de son véhicule et mit le moteur en route. C’est à ce moment là qu’une petite blondinette ouvrit la porte et s’installa à l’intérieur de la voiture, pleurant et suppliant l’homme de l’aider. Il s’agissait de la jeune fille qui s’était enfuie quelques minutes plus tôt du bar ! Il n’eut pas le temps de prononcer la moindre parole qu’un homme ouvrit la porte et la tira violemment hors du véhicule. Comme elle se débattait vigoureusement, le deuxième homme vint lui prêter main forte. Gordannah qui ne trouvait pas cette situation normale sortit de l’engin.

_Monsieur, aidez-moi s’il vous plait ! le supplia-t-elle.

_Je vous conseille de ne pas vous mêler de ça, fit l’un des deux types.

La jeune fille qui avait des yeux terrorisés, se débattait toujours comme un beau diable, mit un coup de pieds dans le tibia de l’un de ses tortionnaires, qui lâcha prise, ce qui lui permit de s’enfuir.

_Ah la garce ! fit celui qui avait été frappé.

Ils la pourchassèrent illico et Gordannah alla pour se rasseoir, puis réfléchissant, se ravisa. Il trouvait ce comportement révoltant, c’est pourquoi il décida d’intervenir. Il se saisit de son arme qui était placée sous le siège et partit à la poursuite du trio. Gordannah fit son possible pour rattraper le petit groupe rapidement, mais n’avait plus ses jambes de vingt ans ! Malgré sa motivation, il arriva trop tard, ne pouvant empêcher la jeune fille de se faire corriger ; toutefois il était décidé d’arrêter la tragédie en cours.

_ça suffit ! s’exclama-t-il.

Gordannah attira l’attention de tous les protagonistes vers lui, arrêtant momentanément les coups qui pleuvaient sur l’adolescente. Arrivant sur les lieux un peu essoufflé, il aperçu un troisième homme, bien plus jeune que les deux autres, qui semblait avoir un ascendant sur eux. Il fut d’ailleurs surprit par l’intervention soudaine du Commandant qu’il trouvait trop audacieux à son goût ! Deveny n’avait pas l’habitude que l’on contrarie ses plans, car ses moindres désirs avaient toujours été exaucés depuis sa plus tendre enfance, sans limites. De plus, il venait d’une puissante famille à laquelle personne n’osait s’attaquer. Mais Gordannah n’en n’avait cure.

_Passez votre chemin, cela ne vous regarde pas ! s’écria Deveny.

_Je suis justement concerné lorsque l’on me demande de l’aide ! répliqua Gordannah.

_Cette fille m’appartient, je l’ai payée légalement !

_Espèce de pourriture ! fit Gordannah passablement énervé.

Les serviteurs de Deveny s’approchaient du Commandant menaçant. Celui-ci comprit que sa dissuasion était peu efficace, c’est pourquoi il dut avoir recours à la force en sortant son revolver. Apparemment cela ne suffisait pas car les deux hommes continuaient d’avancer sous les encouragements de leur jeune chef qui estimait que l’inconnu bluffait. Pour Gordannah, il n’y avait pas trente-six solutions : il fallait qu’il fasse usage de son arme, sinon il ne serait pas
 

🚫 Alerte AdBlock !

Vous avez activé le mode Ninja, et il cache toutes les pubs ! 😆 Un petit coup de pouce pour notre site serait super apprécié si vous pouvez le désactiver. 🙏

🦸‍♂️ J'ai Désactivé AdBlock !