
Loin de la canicule c'est la canipull
Hier après-midi, par un ciel voilé mais lumineux, c'est la randonnée vélo prévue. Aucune menace pluvieuse. Il est quatorze heures. La piste cyclable est très fréquentée en ces périodes estivales. Nous pouvons toutefois pédaler le plus souvent côte à côte. Papa à ma gauche, maman à ma droite. Nous bavardons. Il y a un troupeau de moutons qui se balade sur la route. C'est une jeune fille de mon âge accompagnée d'un gros chien, qui tentent de faire rentrer les bovidés dans le pré. Ces derniers semblent beaucoup s'amuser de ses efforts et de ceux du chien. Nous mettons pieds à terre pour assister à cette scène plutôt cocasse. Un groupe de cyclistes commence à se former. Certains, hilares lorsque les moutons viennent nous entourer.
Le vent du large rafraîchit l'atmosphère. Il faut enfiler les K-ways. Souvenons-nous de ces experts de plateaux de télévisions. En juin. Les mêmes experts que pour la pandémie Covid. Les mêmes experts que pour la guerre en Ukraine. Ils venaient affirmer devant les caméras que l'été sera caniculaire. Pour tenter de justifier leurs nouvelles propagandes, les mêmes affirment, sans rire, et avec le plus grand sérieux : << Les météorologues avaient vu juste. Mais c'est le temps qui est imprévisible ! >>. Ces sinistres crétins, experts en assertions mensongères, n'ont hélas pas fini leurs malfaisances. Nous pouvons enfin continuer notre périple cycliste. Il faut pédaler contre le vent. C'est pénible. Il nous poussera au retour. C'est une consolation qui revigore.
Le panier métallique de papa est plein d'une bonne dizaine de melons, de courgettes et d'aubergine. Hier soir, interdiction absolue d'entrer dans la cuisine quand je prépare la surprise du repas du soir. J'ai donc concocté une tourte à la courgette et à l'aubergine. J'entends quelquefois d'étranges bruits derrière la porte. Je regarde par le trou de la serrure. Papa et maman qui tentent, aux odeurs culinaires, de deviner ce que je trame aux fourneaux. Quand la tourte est au four, j'ouvre la porte. Maman, toujours pleine de curiosité, arrive précipitamment. Nous mettons les assiettes et les couverts sur la table de la véranda. Nous allons chercher papa vautré dans sa chaise fauteuil, derrière son bureau. Toujours à peaufiner ses écrits. Mes joues chauffent. Toutes les bises qu'ils me déposent pour me remercier. J'adore les regarder se régaler. Comme le dit mamie : << Ni au lit, ni à table, on ne porte respect ! >>
