Le plaisir d'être vue
Première expérience délibérée
Une semaine a passé depuis ce "choc" émotionnel. Je n'ai cessé d'y penser. Surtout le soir, après mes devoirs et mes préparations. Je suis une excellente élève. Je tiens à le rester. Je privilégie donc toujours mes études. J'aime l'ambiance du lycée et les cours me passionnent. Je suis adorée de mes professeurs. Je sais faire le nécessaire et entretenir ces relations de professeurs à l'élève studieuse que je suis. Le plaisir des sens n'emporte jamais la victoire sur ma volonté.
Je suis à bicyclette cette fois. Un bon VTC qui m'emporte à travers la magnifique campagne dans laquelle je vis depuis toujours. Je reviens bien évidemment sur les lieux où j'ai découvert de nouveaux frissons. L'étang des trois chênes. Il fait beau. J'ai emmené de quoi réviser. L'ultime épreuve de mon DNB a lieu demain matin. Cette fin d'après-midi de juin est tellement agréable. Il est 18 h. J'ai une petite heure à moi et je ne suis qu'à trois kilomètres de la maison.
Mais c'est une autre idée que j'ai derrière la tête. Mes cours sont parfaitement révisés. Je suis affutée pour l'épreuve finale demain matin. Le cahier de notes et les deux livres que je tire de mon petit sac à dos ne sont que dérisoires prétextes. Il n'y a personne. Je scrute scrupuleusement les environs avec ma petite paire de jumelles. Là-bas, un pêcheur. Je ne l'avais pas vu. Leurs accoutrements paramilitaires les dissimulent à la vue. Quelle idée saugrenue !
Cette fois, je suis bien décidée à revivre mes émotions de la semaine dernière. Je sais qu'elles seront supérieures car souhaitées. Je retire ma culotte. Je suis dans les fourrés. Mon téléphone dans une main, au cas où... Ma bicyclette tournée vers le sentier. Je suis prête à filer à la moindre alerte. Je suis d'une prudence de Sioux. Rien ne doit échapper à mon contrôle total. Je tiens à vivre les instants qui vont venir dans la quiétude et la sérénité. Je maîtrise toujours tout.
Je regarde avec les jumelles. Les pêcheurs sont le plus souvent des hommes d'âges mûrs. Celui-là est un sénior vautré dans son fauteuil pliant et à dossier. Il est à une cinquantaine de mètres. Il lève rarement les yeux. Il allume un cigare. Il observe le flotteur de sa canne à pêche. Je me concentre. Je respire plusieurs fois à fond. Je sens les picotements de sueur dans mon dos. L'excitation me gagne. Je retiens mon souffle. Je quitte ma cachette. Je viens au bord de l'eau.
Je m'accroupis. J'ai mes lunettes noires de soleil. Mes cheveux défaits qui masquent mon visage. Je me sais dissimulée derrière un anonymat total. Je reste ainsi, jambes serrées. Il me faut un second courage. Je me concentre. Je louche derrière les verres fumés de mes lunettes. L'homme m'a vu. Je suis couverte de frissons. J'ai l'impression qu'un profond silence vient de s'installer sur l'étang et ses environs. Enveloppant mes délicieux frissons. Ce sentiment de honte me gagne.
Ce sentiment que j'ai tant souhaité pour revivre ces sensations uniques et incomparables. Il me faut faire preuve d'un nouveau courage. Celui d'écarter mes cuisses. C'est une intention délibérée. Je veux être vue. C'est ma volonté. Je mords ma lèvre inférieure afin de faire cesser les tremblements de ma mâchoire. J'écarte les cuisses. Mon Dieu. Quelle émotion. J'en ai des vertiges. Je vais m'évanouir. Je dois me retenir d'une main au tronc de l'acacias à ma droite. Je reste ainsi, immobile.
Je peux sentir mon cœur battre la chamade. Jusque dans mes tempes. Je sens la sueur ruisseler dans mon dos, entre mes seins minuscules. Ça me picote le nez, les joues. Je vais perdre connaissance. C'est trop bon. L'intensité de ce moment restera à jamais gravé en moi. Impossible de faire pipi. Ce serait pourtant tellement bien. Je me moque éperdument de ce que cet inconnu peut ressentir à cet instant. Seul compte mon plaisir. Mes sensations, Mes émotions. Le reste m'importe très peu. Je ne désire rien d'autre.
Il y a soudain des voix. Là-bas, plus loin, c'est un couple qui arrive par ici. Ils se tiennent par la main, s'arrêtent pour se faire des bisous. Je me redresse prestement. Ma culotte pend au guidon de mon vélo. Je n'ai pas le temps de l'enfiler. Je monte sur ma bicyclette. Je déteste le contact de la selle contre mon sexe trempé. Ça glisse en plus. C'est détestable. Les amoureux me font un beau sourire sans se douter de rien. Je m'arrête un peu plus loin pour remettre ma culotte.
Je rentre à la maison toute contente d'avoir réalisé mon souhait. Nous mangeons pour 19 h15...
Bisou