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Yurdernan
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Oyé oyé gentes dames,

J'ai fait court ce matin et en ce début de semaine

Une tite citation

Je suis entouré d'amis qui ne sont pas mes amis, et de connaissances qui ne me connaissent pas. J'ai froid à l'âme ; je ne sais comment m'emmitoufler. Pour le froid de l'âme il n'y a ni cape ni manteau.

Bonne journée
 
Yurdernan
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Bonjour,

Quelque si doux espoir où ma raison s'appuie,
Un mal si découvert ne se saurait cacher ;
J'emporte malheureux, quelque part où je fuie,
Un trait qu'aucun secours ne me peut arracher.

Je viens dans un désert mes larmes épancher,
Où la terre languit, où le Soleil s'ennuie,
Et d'un torrent de pleurs qu'on ne peut étancher
Couvre l'air de vapeurs et la terre de pluie.

Parmi ces tristes lieux traînant mes longs regrets,
Je me promène seul dans l'horreur des forêts,
Où le funeste orfraie et le hibou se perchent.

Là le seul réconfort qui peut m'entretenir,
C'est de ne craindre point que les vivants me cherchent
Où le flambeau du jour n'osa jamais venir.

Bonne journée
 
Yurdernan
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Bonjour les filles

Oh ! respectons la femme : elle nous a fait naître.
Pour l'aimer à son prix, il faut la bien connaître :
Fleur printanière, elle a pour parfum la bonté.
Sans parfum il faudrait la respecter encore,
Car la femme a ce qui plaît et ce qui la décore,
Ce double don du ciel : la grâce et la beauté !

Dans les jours de malheur, c'est elle qui relève,
C'est elle qui console ; après un mauvais rêve,
Elle est le doux réveil qui vient nous secourir.
Quand on souffre, abattu par le mal ou par l'âge,
C'est elle qui guérit, ou, du moins, qui soulage...
Car il est des douleurs dont on ne peut guérir !

Souvent seule ici-bas elle sait nous comprendre,
Seule elle nous soutient, compatissante et tendre :
En partageant les maux, on peut les soulager.
Ainsi qu'elle prend part à toutes nos souffrances,
Elle partage aussi nos douces espérances ;
Et c'est doubler l'espoir que de le partager.

La femme, c'est l'avis d'une voix innocente,
L'inépuisable don d'une main bienfaisante,
L'amour tranquille et pur, le calme du foyer,
Le centre bienveillant des paisibles pensées,
Le confident des maux et des peines passées,
L'ami discret à qui l'on peut tout confier.

Son cœur s'ouvre toujours à l'amant infidèle
Qui se repent ; sans crainte il peut aller vers elle :
Il est sûr d'y trouver la paix et le pardon.
Dans les cruels moments où l'on maudit la vie,
Auprès d'elle on est bien, auprès d'elle on oublie,
Auprès d'elle on est brave, auprès d'elle on est bon.

L'homme construit, détruit, reconstruit, ensemence
Et moissonne sans cesse ; il lutte, il crée, il pense ;
Son esprit inquiet s'agite nuit et jour.
La femme aime ; puissante et noble créatrice,
C'est elle qui soutient nos efforts dans la lice :
Car ce qui fait la force, ici-bas, c'est l'amour.

Quand le génie à bas dans le repos sommeille,
C'est la femme qui l'excite, elle qui le réveille ;
Et, loin de le tenir servile à ses genoux,
C'est elle qui le pousse, et, lui rendant ses ailes,
Le fait monter, superbe, aux sphères éternelles,
D'où, lumineux et grand, il va planer sur nous !

Bonne journée
 
Yurdernan
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Bonjour,

Un peu de lecture aujourd'hui

Vous avez pris pitié de sa longue douleur !
Vous me rendez le jour, Dieu que l'amour implore !
Déjà mon front couvert d'une molle pâleur,
Des teintes de la vie à ses yeux se colore ;
Déjà dans tout mon être une douce chaleur
Circule avec mon sang, remonte dans mon coeur
Je renais pour aimer encore !

Mais la nature aussi se réveille en ce jour !
Au doux soleil de mai nous la voyons renaître ;
Les oiseaux de Vénus autour de ma fenêtre
Du plus chéri des mois proclament le retour !
Guidez mes premiers pas dans nos vertes campagnes !
Conduis-moi, chère Elvire, et soutiens ton amant :
Je veux voir le soleil s'élever lentement,
Précipiter son char du haut de nos montagnes,
Jusqu'à l'heure où dans l'onde il ira s'engloutir,
Et cédera les airs au nocturne zéphyr !
Viens ! que crains-tu pour moi ? Le ciel est sans nuage !
Ce plus beau de nos jours passera sans orage ;
Et c'est l'heure où déjà sur les gazons en fleurs
Dorment près des troupeaux les paisibles pasteurs !

Dieu ! que les airs sont doux ! que la lumière est pure !
Tu règnes en vainqueur sur toute la nature,
Ô soleil ! et des cieux, où ton char est porté,
Tu lui verses la vie et la fécondité !
Le jour où, séparant la nuit de la lumière,
L'éternel te lança dans ta vaste carrière,
L'univers tout entier te reconnut pour roi !
Et l'homme, en t'adorant, s'inclina devant toi !
De ce jour, poursuivant ta carrière enflammée,
Tu décris sans repos ta route accoutumée ;
L'éclat de tes rayons ne s'est point affaibli,
Et sous la main des temps ton front n'a point pâli !

Quand la voix du matin vient réveiller l'aurore,
L'Indien, prosterné, te bénit et t'adore !
Et moi, quand le midi de ses feux bienfaisants
Ranime par degrés mes membres languissants,
Il me semble qu'un Dieu, dans tes rayons de flamme,
En échauffant mon sein, pénètre dans mon âme !
Et je sens de ses fers mon esprit détaché,
Comme si du Très-Haut le bras m'avait touché !
Mais ton sublime auteur défend-il de le croire ?
N'es-tu point, ô soleil ! un rayon de sa gloire ?
Quand tu vas mesurant l'immensité des cieux,
Ô soleil ! n'es-tu point un regard de ses yeux ?

Ah ! si j'ai quelquefois, aux jours de l'infortune,
Blasphémé du soleil la lumière importune ;
Si j'ai maudit les dons que j'ai reçus de toi,
Dieu, qui lis dans les coeurs, ô Dieu ! pardonne-moi !
Je n'avais pas goûté la volupté suprême
De revoir la nature auprès de ce que j'aime,
De sentir dans mon coeur, aux rayons d'un beau jour,
Redescendre à la fois et la vie et l'amour !
Insensé ! j'ignorais tout le prix de la vie !
Mais ce jour me l'apprend, et je te glorifie !

Bonne journée
 
Diane88
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Bonjour,

Un peu de lecture aujourd'hui

Vous avez pris pitié de sa longue douleur !
Vous me rendez le jour, Dieu que l'amour implore !
Déjà mon front couvert d'une molle pâleur,
Des teintes de la vie à ses yeux se colore ;
Déjà dans tout mon être une douce chaleur
Circule avec mon sang, remonte dans mon coeur
Je renais pour aimer encore !

Mais la nature aussi se réveille en ce jour !
Au doux soleil de mai nous la voyons renaître ;
Les oiseaux de Vénus autour de ma fenêtre
Du plus chéri des mois proclament le retour !
Guidez mes premiers pas dans nos vertes campagnes !
Conduis-moi, chère Elvire, et soutiens ton amant :
Je veux voir le soleil s'élever lentement,
Précipiter son char du haut de nos montagnes,
Jusqu'à l'heure où dans l'onde il ira s'engloutir,
Et cédera les airs au nocturne zéphyr !
Viens ! que crains-tu pour moi ? Le ciel est sans nuage !
Ce plus beau de nos jours passera sans orage ;
Et c'est l'heure où déjà sur les gazons en fleurs
Dorment près des troupeaux les paisibles pasteurs !

Dieu ! que les airs sont doux ! que la lumière est pure !
Tu règnes en vainqueur sur toute la nature,
Ô soleil ! et des cieux, où ton char est porté,
Tu lui verses la vie et la fécondité !
Le jour où, séparant la nuit de la lumière,
L'éternel te lança dans ta vaste carrière,
L'univers tout entier te reconnut pour roi !
Et l'homme, en t'adorant, s'inclina devant toi !
De ce jour, poursuivant ta carrière enflammée,
Tu décris sans repos ta route accoutumée ;
L'éclat de tes rayons ne s'est point affaibli,
Et sous la main des temps ton front n'a point pâli !

Quand la voix du matin vient réveiller l'aurore,
L'Indien, prosterné, te bénit et t'adore !
Et moi, quand le midi de ses feux bienfaisants
Ranime par degrés mes membres languissants,
Il me semble qu'un Dieu, dans tes rayons de flamme,
En échauffant mon sein, pénètre dans mon âme !
Et je sens de ses fers mon esprit détaché,
Comme si du Très-Haut le bras m'avait touché !
Mais ton sublime auteur défend-il de le croire ?
N'es-tu point, ô soleil ! un rayon de sa gloire ?
Quand tu vas mesurant l'immensité des cieux,
Ô soleil ! n'es-tu point un regard de ses yeux ?

Ah ! si j'ai quelquefois, aux jours de l'infortune,
Blasphémé du soleil la lumière importune ;
Si j'ai maudit les dons que j'ai reçus de toi,
Dieu, qui lis dans les coeurs, ô Dieu ! pardonne-moi !
Je n'avais pas goûté la volupté suprême
De revoir la nature auprès de ce que j'aime,
De sentir dans mon coeur, aux rayons d'un beau jour,
Redescendre à la fois et la vie et l'amour !
Insensé ! j'ignorais tout le prix de la vie !
Mais ce jour me l'apprend, et je te glorifie !

Bonne journée
Bonjour à effectivement longue lecture aujourd'hui...
Merci
Belle journée à toi
 
Yurdernan
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Bonjour,

Encore un peu de courage c'est bientôt le week end

L'amitié est la forme spécifique de l'amour qui a pour objet un être que l'on apprécie et qui, d'un point de vue éthique, se conduit correctement.

Bonne journée
 
Yurdernan
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Bonjour,

La tendresse maternelle est peut-être la plus belle prérogative de la femme : elle contribue à la rendre plus chère à l'homme, qui, témoin quotidien de l'exercice du cœur, entre aisément en partage, et par là voit augmenter son bonheur.

Bonne journée
 
Yurdernan
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Hello les filles

Il est une âme enfin que comprend et devine
Mon âme ranimée, échappant aux ennuis ;
Car mes regards ont vu cette femme divine
Que j'avais tant rêvée en mes plus belles nuits.
Petits oiseaux, venez près d'elle
Et par vos chants et vos baisers,
Par vos doux frémissements d'aile
Et vos désirs inapaisés,
Petits oiseaux, couple fidèle,
Portez le trouble en ses pensées.

Ses yeux purs et charmants ont un éclat si tendre
Et sa voix pénétrante a des accents si doux,
Que les anges du ciel, pour la voir et l'entendre,
Descendent empressés et remontent jaloux.
Étoile qui fuis dans l'espace,
Si tu la surprends quelque soir,
Plus rêveuse suivant ta trace
De son œil langoureux et noir,
Dis-lui que je l'aime, et de grâce
Pour moi demande un peu d'espoir.

Pour avoir contemplé sa pâleur éclatante
Mon front en gardera le reflet désormais ;
Et pourtant je sais bien, languissant dans l'attente,
Que son cœur tout à Dieu ne m'aimera jamais.
Ô cher objet de mon envie,
Au nom si doux à révéler
Qu'il est sur ma bouche ravie
Sans cesse prêt à s'envoler,
Je me tairai toute ma vie,
Mais laisse mes yeux te parler.

Bon dimanche
 
Diane88
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Hello les filles

Il est une âme enfin que comprend et devine
Mon âme ranimée, échappant aux ennuis ;
Car mes regards ont vu cette femme divine
Que j'avais tant rêvée en mes plus belles nuits.
Petits oiseaux, venez près d'elle
Et par vos chants et vos baisers,
Par vos doux frémissements d'aile
Et vos désirs inapaisés,
Petits oiseaux, couple fidèle,
Portez le trouble en ses pensées.

Ses yeux purs et charmants ont un éclat si tendre
Et sa voix pénétrante a des accents si doux,
Que les anges du ciel, pour la voir et l'entendre,
Descendent empressés et remontent jaloux.
Étoile qui fuis dans l'espace,
Si tu la surprends quelque soir,
Plus rêveuse suivant ta trace
De son œil langoureux et noir,
Dis-lui que je l'aime, et de grâce
Pour moi demande un peu d'espoir.

Pour avoir contemplé sa pâleur éclatante
Mon front en gardera le reflet désormais ;
Et pourtant je sais bien, languissant dans l'attente,
Que son cœur tout à Dieu ne m'aimera jamais.
Ô cher objet de mon envie,
Au nom si doux à révéler
Qu'il est sur ma bouche ravie
Sans cesse prêt à s'envoler,
Je me tairai toute ma vie,
Mais laisse mes yeux te parler.

Bon dimanche
Magnifique
Merci 👍 et bon dimanche également
 
Yurdernan
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Bonjour les filles,

Bon celui ci il est balaise mais c'est pour vous mettre en forme le lundi main

Amis, accueillez-moi, j'arrive dans la vie.
Dépensons l'existence au gré de notre envie :
Vivre, c'est être libre, et pouvoir à loisir
Abandonner son âme à l'attrait du plaisir ;
C'est chanter, s'enivrer des cieux, des bois, de l'onde,
Ou, parmi les tilleuls, suivre une vierge blonde !
— C'est bien là le discours d'un enfant. Écoutez :
Vous avez de l'esprit. — Trop bon. — Et méritez
Qu'un ami plus mûr vienne, en cette circonstance,
D'un utile conseil vous prêter l'assistance.
Il ne faut pas se faire illusion ici ;
Avant d'être poète, et de livrer ainsi
Votre âme à tout le feu de l'ardeur qui l'emporte.
Avez-vous de l'argent ? — Que sais-je ?et que m'importe ?
— Il importe beaucoup ; et c'est précisément
Ce qu'il faut, avant tout, considérer. — Vraiment ?
— S'il fut des jours heureux, où la voix des poètes
Enchaînait à son gré les nations muettes,
Ces jours-là ne sont plus, et depuis bien longtemps :
Est-ce un bien, est-ce un mal, je l'ignore, et n'entends
Que vous prouver un fait, et vous faire comprendre
Que si le monde est tel, tel il faut bien le prendre.
Le poète n'est plus l'enfant des immortels,
A qui l'homme à genoux élevait des autels ;
Ce culte d'un autre âge est perdu dans le nôtre,
Et c'est tout simplement un homme comme un autre.
Si donc vous n'avez rien, travaillez pour avoir ;
Embrassez un état : le tout est de savoir
Choisir, et sans jamais regarder en arrière,
D'un pas ferme et hardi poursuivre sa carrière.
— Et ce monde idéal que je me figurais !
Et ces accents lointains du cor dans les forêts !
Et ce bel avenir, et ces chants d'innocence !
Et ces rêves dorés de mon adolescence !
Et ces lacs, et ces mers, et ces champs émaillés,
Et ces grands peupliers, et ces fleurs ! — Travaillez.
Apprenez donc un peu, jeune homme, à vous connaître :
Vous croyez que l'on n'a que la peine de naître,
Et qu'on est ici-bas pour dormir, se lever,
Passer, les bras croisés, tout le jour à rêver ;
C'est ainsi qu'on se perd, c'est ainsi qu'on végète :
Pauvre, inutile à tous, le monde vous rejette :
Contre la faim, le froid, on lutte, on se débat
Quelque temps, et l'on va mourir sur un grabat.
Ce tableau n'est pas gai, ce discours n'est pas tendre.
C'est vrai ; mais j'ai voulu vous faire bien entendre,
Par amitié pour vous, et dans votre intérêt,
Où votre poésie un jour vous conduirait.

Cet homme avait raison, au fait : j'ai dû me taire.
Je me croyais poète, et me voici notaire.
J'ai suivi ses conseils, et j'ai, sans m'effrayer,
Subi le lourd fardeau d'une charge à payer.
Je dois être content : c'est un très bel office ;
C'est magnifique, à part même le bénéfice.
On a bonne maison, on reçoit les jeudis ;
On a des clercs, qu'on loge en haut, dans un taudis.
Il est vrai que l'état n'est pas fort poétique.
Et rien n'est positif comme l'acte authentique.
Mais il faut pourtant bien se faire une raison,
Et tous ces contes bleus ne sont plus de saison :
Il faut que le notaire, homme d'exactitude,
D'un travail assidu se fasse l'habitude ;
Va, malheureux ! et si quelquefois il advient
Qu'un riant souvenir d'enfance vous revient,
Si vous vous rappelez que la voix des génies
Vous berçait, tout petit, de vagues harmonies ;
Si, poursuivant encor un bonheur qu'il rêva.
L'esprit vers d'autres temps veut se retourner : Va !
Est-ce avec tout cela qu'on mène son affaire ?
N'as-tu pas ce matin un testament à faire ?
Le client est fort mal, et serait en état,
Si tu tardais encor, de mourir intestat.

Mais j'ai trente-deux ans accomplis ; à mon âge
Il faut songer pourtant à se mettre en ménage ;
Il faut faire une fin, tôt ou tard. Dans le temps.
J'y songeais bien aussi, quand j'avais dix-huit ans.
Je voyais chaque nuit, de la voûte étoilée,
Descendre sur ma couche une vierge voilée ;
Je la sentais, craintive, et cédant à mes vœux.
D'un souffle caressant effleurer mes cheveux ;
Et cette vision que j'avais tant rêvée.
Sur la terre, une fois, je l'avais retrouvée.
Oh ! qui me les rendra ces rapides instants,
Et ces illusions d'un amour de vingt ans !
L'automne à la campagne, et ses longues soirées,
Les mères, dans un coin du salon retirées,
Ces regards pleins de feu, ces gestes si connus,
Et ces airs si touchants que j'ai tous retenus ?
Tout à coup une voix d'en haut l'a rappelée :
Cette vie est si triste ! elle s'en est allée ;
Elle a fermé les yeux, sans crainte, sans remords ;
Mais pensent-ils encore à nous ceux qui sont morts ?

Il s'agit bien ici d'un amour platonique !
Me voici marié : ma femme est fille unique ;
Son père est épicier-droguiste retiré,
Et riche, qui plus est : je le trouve à mon gré.
Il n'est correspondant d'aucune académie.
C'est vrai ; mais il est rond, et plein de bonhomie :
Et puis j'aime ma femme, et je crois en effet,
En demandant sa main, avoir sagement fait.
Est-il un sort plus doux, et plus digne d'envie ?
On passe, au coin du feu, tranquillement sa vie :
On boit, on mange, on dort, et l'on voit arriver
Des enfants qu'il faut mettre en nourrice, élever,
Puis établir enfin : puis viennent les années,
Les rides au visage et les couleurs fanées,
Puis les maux, puis la goutte. On vit comme cela
Cinquante ou soixante ans, et puis on meurt. Voilà.

Bonne journée
 
Yurdernan
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Bonjour,

L'un t'éclaire avec son ardeur,
L'autre en toi met son deuil, Nature !
Ce qui dit à l'un : Sépulture !
Dit à l'autre : Vie et splendeur !

Hermès inconnu qui m'assistes
Et qui toujours m'intimidas,
Tu me rends l'égal de Midas,
Le plus triste des alchimistes ;

Par toi je change l'or en fer
Et le paradis en enfer ;
Dans le suaire des nuages

Je découvre un cadavre cher,
Et sur les célestes rivages
Je bâtis de grands sarcophages.

Bonne journée
 
Diane88
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Bonjour les filles,

Bon celui ci il est balaise mais c'est pour vous mettre en forme le lundi main

Amis, accueillez-moi, j'arrive dans la vie.
Dépensons l'existence au gré de notre envie :
Vivre, c'est être libre, et pouvoir à loisir
Abandonner son âme à l'attrait du plaisir ;
C'est chanter, s'enivrer des cieux, des bois, de l'onde,
Ou, parmi les tilleuls, suivre une vierge blonde !
— C'est bien là le discours d'un enfant. Écoutez :
Vous avez de l'esprit. — Trop bon. — Et méritez
Qu'un ami plus mûr vienne, en cette circonstance,
D'un utile conseil vous prêter l'assistance.
Il ne faut pas se faire illusion ici ;
Avant d'être poète, et de livrer ainsi
Votre âme à tout le feu de l'ardeur qui l'emporte.
Avez-vous de l'argent ? — Que sais-je ?et que m'importe ?
— Il importe beaucoup ; et c'est précisément
Ce qu'il faut, avant tout, considérer. — Vraiment ?
— S'il fut des jours heureux, où la voix des poètes
Enchaînait à son gré les nations muettes,
Ces jours-là ne sont plus, et depuis bien longtemps :
Est-ce un bien, est-ce un mal, je l'ignore, et n'entends
Que vous prouver un fait, et vous faire comprendre
Que si le monde est tel, tel il faut bien le prendre.
Le poète n'est plus l'enfant des immortels,
A qui l'homme à genoux élevait des autels ;
Ce culte d'un autre âge est perdu dans le nôtre,
Et c'est tout simplement un homme comme un autre.
Si donc vous n'avez rien, travaillez pour avoir ;
Embrassez un état : le tout est de savoir
Choisir, et sans jamais regarder en arrière,
D'un pas ferme et hardi poursuivre sa carrière.
— Et ce monde idéal que je me figurais !
Et ces accents lointains du cor dans les forêts !
Et ce bel avenir, et ces chants d'innocence !
Et ces rêves dorés de mon adolescence !
Et ces lacs, et ces mers, et ces champs émaillés,
Et ces grands peupliers, et ces fleurs ! — Travaillez.
Apprenez donc un peu, jeune homme, à vous connaître :
Vous croyez que l'on n'a que la peine de naître,
Et qu'on est ici-bas pour dormir, se lever,
Passer, les bras croisés, tout le jour à rêver ;
C'est ainsi qu'on se perd, c'est ainsi qu'on végète :
Pauvre, inutile à tous, le monde vous rejette :
Contre la faim, le froid, on lutte, on se débat
Quelque temps, et l'on va mourir sur un grabat.
Ce tableau n'est pas gai, ce discours n'est pas tendre.
C'est vrai ; mais j'ai voulu vous faire bien entendre,
Par amitié pour vous, et dans votre intérêt,
Où votre poésie un jour vous conduirait.

Cet homme avait raison, au fait : j'ai dû me taire.
Je me croyais poète, et me voici notaire.
J'ai suivi ses conseils, et j'ai, sans m'effrayer,
Subi le lourd fardeau d'une charge à payer.
Je dois être content : c'est un très bel office ;
C'est magnifique, à part même le bénéfice.
On a bonne maison, on reçoit les jeudis ;
On a des clercs, qu'on loge en haut, dans un taudis.
Il est vrai que l'état n'est pas fort poétique.
Et rien n'est positif comme l'acte authentique.
Mais il faut pourtant bien se faire une raison,
Et tous ces contes bleus ne sont plus de saison :
Il faut que le notaire, homme d'exactitude,
D'un travail assidu se fasse l'habitude ;
Va, malheureux ! et si quelquefois il advient
Qu'un riant souvenir d'enfance vous revient,
Si vous vous rappelez que la voix des génies
Vous berçait, tout petit, de vagues harmonies ;
Si, poursuivant encor un bonheur qu'il rêva.
L'esprit vers d'autres temps veut se retourner : Va !
Est-ce avec tout cela qu'on mène son affaire ?
N'as-tu pas ce matin un testament à faire ?
Le client est fort mal, et serait en état,
Si tu tardais encor, de mourir intestat.

Mais j'ai trente-deux ans accomplis ; à mon âge
Il faut songer pourtant à se mettre en ménage ;
Il faut faire une fin, tôt ou tard. Dans le temps.
J'y songeais bien aussi, quand j'avais dix-huit ans.
Je voyais chaque nuit, de la voûte étoilée,
Descendre sur ma couche une vierge voilée ;
Je la sentais, craintive, et cédant à mes vœux.
D'un souffle caressant effleurer mes cheveux ;
Et cette vision que j'avais tant rêvée.
Sur la terre, une fois, je l'avais retrouvée.
Oh ! qui me les rendra ces rapides instants,
Et ces illusions d'un amour de vingt ans !
L'automne à la campagne, et ses longues soirées,
Les mères, dans un coin du salon retirées,
Ces regards pleins de feu, ces gestes si connus,
Et ces airs si touchants que j'ai tous retenus ?
Tout à coup une voix d'en haut l'a rappelée :
Cette vie est si triste ! elle s'en est allée ;
Elle a fermé les yeux, sans crainte, sans remords ;
Mais pensent-ils encore à nous ceux qui sont morts ?

Il s'agit bien ici d'un amour platonique !
Me voici marié : ma femme est fille unique ;
Son père est épicier-droguiste retiré,
Et riche, qui plus est : je le trouve à mon gré.
Il n'est correspondant d'aucune académie.
C'est vrai ; mais il est rond, et plein de bonhomie :
Et puis j'aime ma femme, et je crois en effet,
En demandant sa main, avoir sagement fait.
Est-il un sort plus doux, et plus digne d'envie ?
On passe, au coin du feu, tranquillement sa vie :
On boit, on mange, on dort, et l'on voit arriver
Des enfants qu'il faut mettre en nourrice, élever,
Puis établir enfin : puis viennent les années,
Les rides au visage et les couleurs fanées,
Puis les maux, puis la goutte. On vit comme cela
Cinquante ou soixante ans, et puis on meurt. Voilà.

Bonne journée
....effectivement....costaud...
 
Yurdernan
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Bonjour,

Se voir le plus possible et s'aimer seulement,
Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge,
Sans qu'un désir nous trompe, ou qu'un remords nous ronge,
Vivre à deux et donner son cœur à tout moment ;

Respecter sa pensée aussi loin qu'on y plonge,
Faire de son amour un jour au lieu d'un songe,
Et dans cette clarté respirer librement -
Ainsi respirait Laure et chantait son amant.

Vous dont chaque pas touche à la grâce suprême,
C'est vous, la tête en fleurs, qu'on croirait sans souci,
C'est vous qui me disiez qu'il faut aimer ainsi.

Et c'est moi, vieil enfant du doute et du blasphème,
Qui vous écoute, et pense, et vous réponds ceci :
Oui, l'on vit autrement, mais c'est ainsi qu'on aime.

Bonne journée
 
Yurdernan
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Bonjour,

Fatigué des laideurs mesquines de la terre,
De la haine sanglante et du crime impuni,
Abandonnant ses bords impurs, triste banni,
J'ai fui, sur mon esquif, vers l'Océan austère.

Je viens revoir la mer profonde, son mystère,
Et saturer mes yeux de l'immense infini,
Tremper dans ses flots purs mon esprit rajeuni,
Méditer, faible humain, sa grandeur solitaire.

Et j'aime à me bercer sous les firmaments bleus,
Je contemple, rêveur, l'Océan merveilleux,
Embrassant tout autour les horizons limpides.

Je ne vois que le vert des mers, l'azur du ciel,
Comme deux yeux charmants, splendides,
Toujours se regardant d'un amour éternel.

Bonne journée