Les humains ont des fonctions naturelles, tels les cinq sens qui lui sont attribués, toutefois il ne faut pas oublier que ces mêmes êtres dissimulent d’autres instructions.
Certes, très peu cultivent cette recherche, pour autant quelques-uns dont je fais partie se sont vus doter d’une fonction de médiumnité.
En ouvrant les pages de ce livre, je souhaite partager les visions de mes nombreuses vies passées afin de donner l’espoir que nous ne sommes pas simplement des êtres de chair destinés à une fin tragique.
Sans entrer dans des explications compliquées, j’aborde plusieurs histoires sous forme de récit et vous transmets du mieux possible mes balades dans ce monde inconnu.
Visionner ses vies antérieures ne coïncide pas à regarder un film à la télé avec une suite logique dans le déroulement des actions, les mémoires du passé nous abordent d’une façon très particulière, elle se fiche des détails sans aucune importance et bondit dans le temps avec une certaine aisance, l’important étant de comprendre ce qu’il s’est passé dans le vif du sujet.
Ces écrits ne sont à aucun moment livrés dans une forme imaginaire, tout est bien réel, vécu dans la profondeur de mon ressenti et certains passages résonnent encore de leurs vibrations dans mon être.
Cette faculté de redescendre dans les vies se nomme régression.
Vous allez découvrir une multitude de facette pour retrouver ses vies.
Une vie sur les mers.
Depuis un certain temps j’avais déserté les bienfaits de la relaxation et en ce bel après-midi d’un mois de juin je décidais de remettre un peu d’ouvrage à cette instruction.
Ainsi, étalé sur un canapé de jardin en tresses plastifiées de couleur havane, mon être venait épouser les doux coussins blancs !
Prendre place aux côtés de mon âme était devenu une fonction habituelle et il n’avait fallu qu’une simple mesure de temps pour me rallier à l’immensité de l’univers !
Il faisait bon, c’était calme et j’avais l’agréable sensation de mon corps qui naviguait sereinement aux frontières des mondes, je croisais de temps en temps des êtres non incarnés mais j’avais décidé ce jour-là de ne pas engager de conversation, juste l’idée de me laisser porter aux grés de mes visions et de n’être qu’un discret observateur !
Je saisissais volontiers ces instants qui me déchaînaient de la vie harassante que nous attribue mesquinement notre société, quant au beau milieu de la promenade je me sentis expédier dans une cavité à une vitesse extraordinaire, l’image des nuages cessait comme pour m’obliger à venir rejoindre le monde des vivants.
Rien de tout cela, d’un coup et d’un seul, je venais d’atterrir sur une plage.
Je distinguais deux enfants, une petite fille et un jeune garçon, leur âge réceptif se situait aux environs de huit et dix ans, plus encore dans l’exploration du lieu je scrutais les parages et je devinais que cette plage se situait en Angleterre et dans ce même moment une date dégringola dans le filtre de mon esprit, l’époque gravait le dix-septième siècle, année approximative 1640.
Je revenais enfin sur mes deux chérubins, quand soudain, la mémoire de mon âme m’indiqua l’identité des garnements, c’était tout innocemment ma compagne et moi- même, je retrouvais une fois encore une de mes vies passées.
Les deux gamins jouaient pratiquement tous les jours sur cette plage et quand ils regardaient la mer, ils déclaraient haut et fort que leur vie se consommerait sur les océans.
Le garçon qui se prénommait Jessy, se devinait en capitaine de la navale anglaise, quand à la fillette qui s’appelait Cecily rêvait d’écumer les flots en habits de pirate, ils passaient des heures et des heures à construire un avenir malgré leur adolescence.
Les pères respectifs des enfants étaient amis de longue date, ils avaient tous deux guerroyé dans la marine puis étaient devenus de simples pêcheurs.
Pour autant, les connaissances qu’ils avaient gardées dans le milieu marin allaient donner à Jessy le droit d’entrée dans la marine royale pour lui permettre d’accomplir son plus grand souhait, apprendre à faire naviguer un bateau.
Cecily quant à elle, restera dans le village pour grandir au milieu des marins d’eau douce.
Le petit garçon était devenu un homme, il avait réussi son apprentissage et s’identifiait en qualité de Capitaine, ses classes avaient été remarquables et la navigation s’était transformée en une seconde nature, pourtant une malheureuse coïncidence allait orienter son existence à une toute autre affaire.
En effet, une discorde interposée avec un autre capitaine moquera son honneur personnel, le commandement d’un des plus grands navires lui avait été réservé mais son homologue avait saisi une haute hiérarchie pour défaire ce pauvre Jessy de ce qu’il pensait être son plus beau trésor.
Rien à faire, même ses excellentes capacités n’étaient pas parvenues à recaler son rival.
L’histoire de l’armée se termina donc sur cette anecdote.
Pendant ce temps, Cecily n’avait pas vraiment réalisé ses objectifs de devenir pirate, elle vagabondait d’un bar à l’autre, côtoyait certains pillards de bas étages et assistait essentiellement son père dans le métier de marin pêcheur.
Elle était bien partie réaliser cinq ou six sorties en mer avec une poignée de brigands, mais rien de bien majestueux.
Quand un jour, avec une agréable surprise elle croisa, dans un vieux troqué, son ami d’enfance, Jessy qui était revenu sur ses terres natales après ses déboires au sein de l’armée.
-Hé Jess, s’écriait Cecily, c’est bien toi !
-Ho, mon dieu, la petite fillette a bien grandi, tu es devenue une jeune femme maintenant.
-Toi aussi tu as changé, le garçonnet s’est transformé en homme.
Mais dis-moi, quel bon vent te ressuscite dans notre village ?
-C’est une longue histoire, disons qu’après avoir touché la gloire, la malchance s’est infiltrée sur le chemin de mon existence et une altercation c’est assez mal terminée, puis sur un coup de tête j’ai estimé que mon rêve n’était plus qu’une illusion.
Et toi, es-tu devenue le grand pirate de tous les océans, lançait-il d’un large sourire.
-Ne te moque pas de moi ainsi, Jessy, un jour viendra peut-être accomplir mon rêve.
Les retrouvailles allaient se terminer assez tard dans la soirée, accompagnées d’une flopée de verre servis les uns après les autres, tous deux allaient reprendre leurs histoires de navigateurs là où ils les avaient laissées dans leur tendre enfance.
De jour en jour, d’histoire en histoire, Jessy commençait à en avoir marre de ne plus rien faire, depuis son retour il aidait aussi son père à amasser les poissons, mais dans son cœur il ne percevait pas la mer comme un simple rôle de pêcheur, lui qui avait la fibre d’un commandant de bord, se résignait maintenant à cette fonction serait à ses yeux un manque d’enthousiasme et surtout la perte de ses songes.
La vie a ses aléas divers, cependant une circonstance allait permettre à Jess d’envisager l’avenir différemment.
Par une soirée ordinaire, dans une taverne, un vieil homme accaparait l’espace de sa voix, il narrait ses exploits de piraterie au travers des mers et des océans, il détaillait les actions de son bateau qui avait dissout aux grappins une multitude de navires marchands. Il est toutefois important de souligner que dans les tavernes, les hommes manifestaient souvent des récits de haute mer.
Mais ce marin était différent, pas de superflu, il s’exprimait sans aboiements et ses mots paraissaient décrire une authenticité de mouvements, Jess quant à lui, écoutait avec attention les épisodes de l’auteur.
Ce n’est que bien plus tard, dans la nuit, qu’il osa enfin aborder le patriarche.
-Hello mon bon ami, j’écoutais avec attention les morceaux de votre vie en mer et je dois avouer étant moi-même capitaine que vos histoires enchantent mes pensées car pour moi, ma vie est faite pour naviguer sur les eaux.
-Hello capitaine, capitaine comment ?
-Jessy, capitaine Jessy.
-Alors hello capitaine Jessy, je suis ravie de saisir les idées d’un homme qui comprend ce que je raconte, nous avons beau être dans un port, les hommes d’ici sont de petites personnes qui ne s’éloignent jamais trop loin des côtes, si ce n’est pour une meilleure pêche les jours de disette.
Dis-moi, que fais-tu les pieds à terre mon capitaine !
Jessy lui raconta donc toute son histoire, ainsi que les incidents de parcours et la cause pour laquelle il était revenu sur les terres de son père.
Suite à cela, le vieil homme lui expliqua que la marine faisait état d’individu de haut rang et qu’il devait déjà être heureux d’avoir pu monter les grades sans trop d’encombres.
Les deux hommes se retrouvaient souvent, de cette proximité répétée le patriarche allait inviter Jess à voguer à ses côtés, lui laissant ainsi deux bonnes semaines de réflexion, le temps compté de la prochaine embarcation.
Depuis son retour, Jessy avait également renoué une grande affinité avec Cecily, plus que des camarades d’enfance ils s’étaient tous deux attachés pour être pour ainsi dire jamais l’un sans l’autre.
Alors quand Jess annonça à Cecily que le vieux pirate lui avait revendiqué le souhait de l’accueillir en mer, elle sauta de joie, enfin la liberté, les grands espaces, les flots pour compagnons de tous les jours, sa gaieté était exaltante car elle savait très bien que Jess ne partirait jamais sans elle.
Les deux semaines qui restaient avant le départ furent très intense en dialogue, la projection de la vie sur les vagues harponnant des rafiots de tous rangs renvoyait cette attente encore plus agitée, finalement, les jours s’égrainèrent jusqu’au moment fatidique.
Pour une première embarcation de cet acabit, Cecily s’était vêtue tel un pirate, Jess lui, avait encore la coutume de la navale et s’était accoutré d’une veste rouge aux centaines de boutons dorés, le patriarche costumé de ses haillons habituels qu’il portait, quant au reste de la flotte, les mines patibulaires laissaient deviner les derniers verres d’alcool ingurgités.
Jess, qui n‘avait pas pour usage d’embarquer des guenilles, cachait son regard de la meute et se retenait à livrer ses pensées.
Tant bien que mal, dans cette assemblée multi face, le bateau largua les amarres et des heures plus tard, ne distinguant plus les côtes, l’aventure commença véritablement.
Le deuxième jour pointé son nez, il ne s’était rien passé de cocasse et Cecily aborda alors une discussion avec Jess.
-Crois-tu que nous allons attaquer un navire Jess, le vieux me semble assez rouillé, il a plus l’air de vadrouiller les mers que de préparer une stratégie de combat !
-Nous venons à peine de jeter l’ancre Cecily, les espaces sont immenses ici, pour piller un bateau il faut avoir des informations et connaitre qui tu as à attaquer, tu n’es pas à la pêche, crois bien que le poisson n’est pas le même !
Effectivement, pendant leurs discours le capitaine avait mis la barre en direction de la terre, de l’horizon l’équipage distinguait les côtes à quelques miles.
-Nous mettons déjà les pieds à terre, s’interrogeait la jeune femme !
-Oui, ma belle, répliquait le commandant du navire.
Nous devons faire une halte à cet endroit, ici c’est un lieu de vieux briscards où toutes les sources orientées sur la navigation des marchands sont cloisonnées dans le repère des pirates, une taverne des contrebandiers en quelques sortes.
Tout compte fait, dans l’esprit de la jeune femme cet arrêt devenait plutôt florissant que retardataire.
Effectivement la taverne fourmillait de drôles de pirates, il y avait toutes sortes de personnages, l’atmosphère stockait une belle non confiance des uns aux autres et pourtant c’était bien le repère idéal qui entassait un nombre incalculable d’informations.
Après quelques heures passaient dans cette ambiance d’arôme alcoolisé, notre capitaine avait semble-t-il obtenu un renseignement alléchant, sa mine réjouit d’un sourire qui lui montait jusqu’à l’œil nous faisait comprendre en hochant la tête qu’il était temps de quitter les lieux.
De retour sur le navire il rassembla la totalité de l’équipage et entama son discours.
Un ami de longue date m’a transmis une confidence, un bateau marchand aux soutes garnies passera demain à quelques miles d’ici, je vous informe que nous allons l’aborder pour lui soustraire sa richesse, nous naviguerons toute la journée afin de se rentre sur le lieu avant lui et préparer ainsi notre attaque le long des côtes qu’il devrait suivre.
Reposez-vous le plus possible et n’abusez pas trop d’alcool afin d'être dans les meilleures conditions d’abordage possible.
Le chef avait était bref, si bien, qu’aussitôt son discours terminé, il disparut dans sa cabine.
Cecily était aux anges, sa première piraterie semblait la rendre encore plus joyeuse, elle ne tenait plus en place sur le pont et allait de la poupe à la proue sans aucun but défini, l’impatience rongeait son corps qui ne demandait qu’à se défouler.
La journée fut calme aucun marin ne parlait, tous semblaient être concentrés sur la bataille à mener le lendemain, sans dire que les mines étaient défaites, l’annonce avait figée l’équipage.
Le jour enfin arrivé, notre navire était en place, camouflé sur le flan d’une falaise d’où nous pouvions voir devant nous l’horizon lointain de la route maritime, des bateaux de marchandises.
Dans l'attente le temps semble toujours plus long mais notre impatience n’était pas simplement dû aux accords des heures, c’était aussi la peur que notre bateau tant attendu ne passe pas à l’endroit précis.
Quand deux ou trois pirates de notre embarcation se mirent à gesticuler dans tous les sens, une voile rouge et blanche pointa son mat en face de nous, déjà prêt depuis longtemps, quelques secondes suffirent pour prendre en chasse notre voilier.
Il nous fallu trois heures pour mettre le grappin sur l’adversaire, sachant qu’ils étaient meilleurs navigateurs que guerriers, le peu de défenses qu’ils avaient furent vite maitrisées, ainsi la moitié de nos gars transportèrent le butin vers notre flotte, pendant que les autres tenaient en armes l’équipage adverse.
Pour une première expérience de piraterie j’avais réalisé que ce n’était pas si compliqué de voler autrui, l’idée que j'avais alors du combat ne correspondait pas le moins du monde à ma formation dans la haute armée, pour cause ces bateaux marchands ne disposaient pas d’escarmoucheurs aguerris et tant mieux car ainsi la tâche en serait que plus aisée.
Une fois le pillage effectué Cecily était encore dans l’exercice de l’épée, toute seule en bout de navire elle reproduisait la bataille, ses bras fendaient l’air de toutes parts comme si elle trucidait une horde invisible, cela me faisait échapper un léger sourire de la voir heureuse.
Notre premier magot avait été établi au beau milieu du navire faisant maintenant l’attraction de l’équipage, le capitaine était fier et semblait poser devant cette récolte comme un chasseur venant de tuer un lion dans l’Afrique sauvage.
Pour ma part, excepté quelques pièces d’or je ne voyais pas comment être comblé du reste.
Il y avait une quantité astronomique de tissus, une abondance de cuves de vin et des babioles de tout genre, certes très joli mais comment échanger cette moisson en monnaie puisque nous n’étions pas des marchands.
Le capitaine sectionna vite mes interrogations et nous expliqua que notre pillage était réussi.
-Je suis fier de vous rétorqua notre chef, ce butin vaut son pesant d’or croyez-moi, voyez-vous ce tissu, il est très prisé par les revendeurs, dans la piraterie chacun porte ses fonctions, nous pillons et d’autre rachètent, il suffit juste de savoir à qui le vendre.
Derrière ce premier acte de piraterie allait sans suivre des dizaines et des dizaines, notre filiation dura environs six ans entremêlée chaque année d’une permutation de certains pirates souvent laissés dans les ruelles d’un port et d’autres recueillis dans les murs de taverne.
Notre capitaine prenait de l’âge, au bout de ces années il commença à vouloir lâcher un peu de lest et désira profondément rester à terre, autant d’heures passées ensemble avait créé des liens plus qu’amicaux, de plus dans ce genre d’exercice l’amitié c’était convertie en une belle fraternité.
Le jour fut arrivé où le vieillard me laissa les commandes de son navire, je devins enfin capitaine, tout en regardant s’effacer mes souhaits d’amiral dans la marine Anglaise.
Je ne voyais pas non plus notre nouveau métier exactement de la même façon que notre ancien bougre, j’avais depuis longtemps dans un endroit de mon cerveau une idée bien précise, j’envisageais maintenant que le gouvernail était mien, d’aborder un galion.
Attention ce navire n’était pas marchand, c’était un bateau de guerre tenu par les conquistadors espagnols, la manœuvre ne serait pas aisée mais mon désir était plus fort que ma raison.
Il me fallut préparer soigneusement cette opération, pour cela je devais évincer un grand nombre de mes unités alcoolisées et enrôler une flotte digne de ce nom.
Sans être un secret, j’en avais chuchoté trois mots à Cecily ainsi qu’aux quelques membres qui me suivaient depuis le début de l’aventure et dont je connaissais leurs capacités.
Il nous fallu quelques mois, des vingtaines de tavernes, des dizaines de ports mais maintenant mon équipage ressemblait à une véritable embarcation de pur corsaire, il ne restait plus qu’à croiser un galion pour que mon ambition soit accompli.
Et la chance allait nous sourire un bel après-midi en haute mer.
Il est vrai que nous croisions souvent des navires marchands, mais mon obstination d’accaparer du conquistador désertait l’attention de ces personnages, heureusement pour le moral de mes hommes un galion était enfin en vue, non seulement c’était un magnifique bateau espagnol mais de plus il se composait, comme par magie, que de la moitié d’un équipage normal.
L’occasion était trop délicieuse, cependant comme je le présentais la bataille fut rude, ces hommes étaient affutés au combat et même si nous remportions cet assaut le carnage avait été aussi dans mes rangs, quand un pirate s’engage il sait ce que la vie peut lui réserver, malgré cela il n’est jamais facile d’assister à ces événements, pourtant seul la suite restera conservée.
Un galion imposant, d’où les hauts mats érigent de majestueuses voiles gonflées par le vent, j’assistai ainsi à la naissance de mon rêve.
Les décennies qui s’en suivirent furent des moments d’allégresses pour des pirates, avec un tel naviguant il était simple de s’associer aux meilleurs bataillons, besogner sur les océans devenait un chemin d’existence, avec nos moissons de plus en plus étoffées Cecily et Jessy étaient devenu deux personnages considérés, ils avaient établi un repère sur une ile esseulée où toutes leurs richesses étaient conservées.
La vision de cette vie coule des jours heureux pendant cette période, elle aurait surement continuée dans ce sens si malheureusement un jour leur destin allez prendre fin.
Cecily voulu absolument allez au repère, je ne savais pas trop pourquoi elle insistait constamment, à d’autre instant que celui-ci j’aurais certainement levé l’ancre sans hésitation mais à cette période j’étais méfiant, j’avais observé depuis quelques semaines des individus qui semblaient me pister, je n’en savais pas la raison mais mon caractère de méfiant sentait des ombres pas très bénéfiques.
Cecily était tout pour moi, alors malgré mes soupçons je lui accordais de naviguer jusqu’à notre île.
Arrivés près des côtes de notre tanière nous mouillons l’ancre, puis avec une demi-douzaine d’équipage dans la barque d’arrimage nous filâmes vers la terre.
Sans le savoir, un autre navire pirate nous avait poursuivi et pendant notre halte mon galion se fit massacrer, c’est à notre retour vers la barque que nous subirent tous le même sort, malgré l’expérience et une défense ardue le nombre adverse nous ôtait la vie.
Comme diraient certains historiens, quand on est guerrier il faut s’attendre à mourir un jour, mais de cette vie que je partage avec vous l’essentiel est d’avoir retrouvé une existence heureuse, les grands espaces, la liberté ainsi qu’un amour au sens le plus profond, de plus si je n’étais pas mort je ne pourrais vous narrer cette histoire.
Maintenant vous pourrez vous faire une idée plus précise quand vous entendrez un sujet sur la réincarnation, ce sont des moments bien détaillés tout en enjambant les années passées, l’exercice ne garde que le nécessaire afin de comprendre les faits d’une vie.
Certes, très peu cultivent cette recherche, pour autant quelques-uns dont je fais partie se sont vus doter d’une fonction de médiumnité.
En ouvrant les pages de ce livre, je souhaite partager les visions de mes nombreuses vies passées afin de donner l’espoir que nous ne sommes pas simplement des êtres de chair destinés à une fin tragique.
Sans entrer dans des explications compliquées, j’aborde plusieurs histoires sous forme de récit et vous transmets du mieux possible mes balades dans ce monde inconnu.
Visionner ses vies antérieures ne coïncide pas à regarder un film à la télé avec une suite logique dans le déroulement des actions, les mémoires du passé nous abordent d’une façon très particulière, elle se fiche des détails sans aucune importance et bondit dans le temps avec une certaine aisance, l’important étant de comprendre ce qu’il s’est passé dans le vif du sujet.
Ces écrits ne sont à aucun moment livrés dans une forme imaginaire, tout est bien réel, vécu dans la profondeur de mon ressenti et certains passages résonnent encore de leurs vibrations dans mon être.
Cette faculté de redescendre dans les vies se nomme régression.
Vous allez découvrir une multitude de facette pour retrouver ses vies.
Une vie sur les mers.
Depuis un certain temps j’avais déserté les bienfaits de la relaxation et en ce bel après-midi d’un mois de juin je décidais de remettre un peu d’ouvrage à cette instruction.
Ainsi, étalé sur un canapé de jardin en tresses plastifiées de couleur havane, mon être venait épouser les doux coussins blancs !
Prendre place aux côtés de mon âme était devenu une fonction habituelle et il n’avait fallu qu’une simple mesure de temps pour me rallier à l’immensité de l’univers !
Il faisait bon, c’était calme et j’avais l’agréable sensation de mon corps qui naviguait sereinement aux frontières des mondes, je croisais de temps en temps des êtres non incarnés mais j’avais décidé ce jour-là de ne pas engager de conversation, juste l’idée de me laisser porter aux grés de mes visions et de n’être qu’un discret observateur !
Je saisissais volontiers ces instants qui me déchaînaient de la vie harassante que nous attribue mesquinement notre société, quant au beau milieu de la promenade je me sentis expédier dans une cavité à une vitesse extraordinaire, l’image des nuages cessait comme pour m’obliger à venir rejoindre le monde des vivants.
Rien de tout cela, d’un coup et d’un seul, je venais d’atterrir sur une plage.
Je distinguais deux enfants, une petite fille et un jeune garçon, leur âge réceptif se situait aux environs de huit et dix ans, plus encore dans l’exploration du lieu je scrutais les parages et je devinais que cette plage se situait en Angleterre et dans ce même moment une date dégringola dans le filtre de mon esprit, l’époque gravait le dix-septième siècle, année approximative 1640.
Je revenais enfin sur mes deux chérubins, quand soudain, la mémoire de mon âme m’indiqua l’identité des garnements, c’était tout innocemment ma compagne et moi- même, je retrouvais une fois encore une de mes vies passées.
Les deux gamins jouaient pratiquement tous les jours sur cette plage et quand ils regardaient la mer, ils déclaraient haut et fort que leur vie se consommerait sur les océans.
Le garçon qui se prénommait Jessy, se devinait en capitaine de la navale anglaise, quand à la fillette qui s’appelait Cecily rêvait d’écumer les flots en habits de pirate, ils passaient des heures et des heures à construire un avenir malgré leur adolescence.
Les pères respectifs des enfants étaient amis de longue date, ils avaient tous deux guerroyé dans la marine puis étaient devenus de simples pêcheurs.
Pour autant, les connaissances qu’ils avaient gardées dans le milieu marin allaient donner à Jessy le droit d’entrée dans la marine royale pour lui permettre d’accomplir son plus grand souhait, apprendre à faire naviguer un bateau.
Cecily quant à elle, restera dans le village pour grandir au milieu des marins d’eau douce.
Le petit garçon était devenu un homme, il avait réussi son apprentissage et s’identifiait en qualité de Capitaine, ses classes avaient été remarquables et la navigation s’était transformée en une seconde nature, pourtant une malheureuse coïncidence allait orienter son existence à une toute autre affaire.
En effet, une discorde interposée avec un autre capitaine moquera son honneur personnel, le commandement d’un des plus grands navires lui avait été réservé mais son homologue avait saisi une haute hiérarchie pour défaire ce pauvre Jessy de ce qu’il pensait être son plus beau trésor.
Rien à faire, même ses excellentes capacités n’étaient pas parvenues à recaler son rival.
L’histoire de l’armée se termina donc sur cette anecdote.
Pendant ce temps, Cecily n’avait pas vraiment réalisé ses objectifs de devenir pirate, elle vagabondait d’un bar à l’autre, côtoyait certains pillards de bas étages et assistait essentiellement son père dans le métier de marin pêcheur.
Elle était bien partie réaliser cinq ou six sorties en mer avec une poignée de brigands, mais rien de bien majestueux.
Quand un jour, avec une agréable surprise elle croisa, dans un vieux troqué, son ami d’enfance, Jessy qui était revenu sur ses terres natales après ses déboires au sein de l’armée.
-Hé Jess, s’écriait Cecily, c’est bien toi !
-Ho, mon dieu, la petite fillette a bien grandi, tu es devenue une jeune femme maintenant.
-Toi aussi tu as changé, le garçonnet s’est transformé en homme.
Mais dis-moi, quel bon vent te ressuscite dans notre village ?
-C’est une longue histoire, disons qu’après avoir touché la gloire, la malchance s’est infiltrée sur le chemin de mon existence et une altercation c’est assez mal terminée, puis sur un coup de tête j’ai estimé que mon rêve n’était plus qu’une illusion.
Et toi, es-tu devenue le grand pirate de tous les océans, lançait-il d’un large sourire.
-Ne te moque pas de moi ainsi, Jessy, un jour viendra peut-être accomplir mon rêve.
Les retrouvailles allaient se terminer assez tard dans la soirée, accompagnées d’une flopée de verre servis les uns après les autres, tous deux allaient reprendre leurs histoires de navigateurs là où ils les avaient laissées dans leur tendre enfance.
De jour en jour, d’histoire en histoire, Jessy commençait à en avoir marre de ne plus rien faire, depuis son retour il aidait aussi son père à amasser les poissons, mais dans son cœur il ne percevait pas la mer comme un simple rôle de pêcheur, lui qui avait la fibre d’un commandant de bord, se résignait maintenant à cette fonction serait à ses yeux un manque d’enthousiasme et surtout la perte de ses songes.
La vie a ses aléas divers, cependant une circonstance allait permettre à Jess d’envisager l’avenir différemment.
Par une soirée ordinaire, dans une taverne, un vieil homme accaparait l’espace de sa voix, il narrait ses exploits de piraterie au travers des mers et des océans, il détaillait les actions de son bateau qui avait dissout aux grappins une multitude de navires marchands. Il est toutefois important de souligner que dans les tavernes, les hommes manifestaient souvent des récits de haute mer.
Mais ce marin était différent, pas de superflu, il s’exprimait sans aboiements et ses mots paraissaient décrire une authenticité de mouvements, Jess quant à lui, écoutait avec attention les épisodes de l’auteur.
Ce n’est que bien plus tard, dans la nuit, qu’il osa enfin aborder le patriarche.
-Hello mon bon ami, j’écoutais avec attention les morceaux de votre vie en mer et je dois avouer étant moi-même capitaine que vos histoires enchantent mes pensées car pour moi, ma vie est faite pour naviguer sur les eaux.
-Hello capitaine, capitaine comment ?
-Jessy, capitaine Jessy.
-Alors hello capitaine Jessy, je suis ravie de saisir les idées d’un homme qui comprend ce que je raconte, nous avons beau être dans un port, les hommes d’ici sont de petites personnes qui ne s’éloignent jamais trop loin des côtes, si ce n’est pour une meilleure pêche les jours de disette.
Dis-moi, que fais-tu les pieds à terre mon capitaine !
Jessy lui raconta donc toute son histoire, ainsi que les incidents de parcours et la cause pour laquelle il était revenu sur les terres de son père.
Suite à cela, le vieil homme lui expliqua que la marine faisait état d’individu de haut rang et qu’il devait déjà être heureux d’avoir pu monter les grades sans trop d’encombres.
Les deux hommes se retrouvaient souvent, de cette proximité répétée le patriarche allait inviter Jess à voguer à ses côtés, lui laissant ainsi deux bonnes semaines de réflexion, le temps compté de la prochaine embarcation.
Depuis son retour, Jessy avait également renoué une grande affinité avec Cecily, plus que des camarades d’enfance ils s’étaient tous deux attachés pour être pour ainsi dire jamais l’un sans l’autre.
Alors quand Jess annonça à Cecily que le vieux pirate lui avait revendiqué le souhait de l’accueillir en mer, elle sauta de joie, enfin la liberté, les grands espaces, les flots pour compagnons de tous les jours, sa gaieté était exaltante car elle savait très bien que Jess ne partirait jamais sans elle.
Les deux semaines qui restaient avant le départ furent très intense en dialogue, la projection de la vie sur les vagues harponnant des rafiots de tous rangs renvoyait cette attente encore plus agitée, finalement, les jours s’égrainèrent jusqu’au moment fatidique.
Pour une première embarcation de cet acabit, Cecily s’était vêtue tel un pirate, Jess lui, avait encore la coutume de la navale et s’était accoutré d’une veste rouge aux centaines de boutons dorés, le patriarche costumé de ses haillons habituels qu’il portait, quant au reste de la flotte, les mines patibulaires laissaient deviner les derniers verres d’alcool ingurgités.
Jess, qui n‘avait pas pour usage d’embarquer des guenilles, cachait son regard de la meute et se retenait à livrer ses pensées.
Tant bien que mal, dans cette assemblée multi face, le bateau largua les amarres et des heures plus tard, ne distinguant plus les côtes, l’aventure commença véritablement.
Le deuxième jour pointé son nez, il ne s’était rien passé de cocasse et Cecily aborda alors une discussion avec Jess.
-Crois-tu que nous allons attaquer un navire Jess, le vieux me semble assez rouillé, il a plus l’air de vadrouiller les mers que de préparer une stratégie de combat !
-Nous venons à peine de jeter l’ancre Cecily, les espaces sont immenses ici, pour piller un bateau il faut avoir des informations et connaitre qui tu as à attaquer, tu n’es pas à la pêche, crois bien que le poisson n’est pas le même !
Effectivement, pendant leurs discours le capitaine avait mis la barre en direction de la terre, de l’horizon l’équipage distinguait les côtes à quelques miles.
-Nous mettons déjà les pieds à terre, s’interrogeait la jeune femme !
-Oui, ma belle, répliquait le commandant du navire.
Nous devons faire une halte à cet endroit, ici c’est un lieu de vieux briscards où toutes les sources orientées sur la navigation des marchands sont cloisonnées dans le repère des pirates, une taverne des contrebandiers en quelques sortes.
Tout compte fait, dans l’esprit de la jeune femme cet arrêt devenait plutôt florissant que retardataire.
Effectivement la taverne fourmillait de drôles de pirates, il y avait toutes sortes de personnages, l’atmosphère stockait une belle non confiance des uns aux autres et pourtant c’était bien le repère idéal qui entassait un nombre incalculable d’informations.
Après quelques heures passaient dans cette ambiance d’arôme alcoolisé, notre capitaine avait semble-t-il obtenu un renseignement alléchant, sa mine réjouit d’un sourire qui lui montait jusqu’à l’œil nous faisait comprendre en hochant la tête qu’il était temps de quitter les lieux.
De retour sur le navire il rassembla la totalité de l’équipage et entama son discours.
Un ami de longue date m’a transmis une confidence, un bateau marchand aux soutes garnies passera demain à quelques miles d’ici, je vous informe que nous allons l’aborder pour lui soustraire sa richesse, nous naviguerons toute la journée afin de se rentre sur le lieu avant lui et préparer ainsi notre attaque le long des côtes qu’il devrait suivre.
Reposez-vous le plus possible et n’abusez pas trop d’alcool afin d'être dans les meilleures conditions d’abordage possible.
Le chef avait était bref, si bien, qu’aussitôt son discours terminé, il disparut dans sa cabine.
Cecily était aux anges, sa première piraterie semblait la rendre encore plus joyeuse, elle ne tenait plus en place sur le pont et allait de la poupe à la proue sans aucun but défini, l’impatience rongeait son corps qui ne demandait qu’à se défouler.
La journée fut calme aucun marin ne parlait, tous semblaient être concentrés sur la bataille à mener le lendemain, sans dire que les mines étaient défaites, l’annonce avait figée l’équipage.
Le jour enfin arrivé, notre navire était en place, camouflé sur le flan d’une falaise d’où nous pouvions voir devant nous l’horizon lointain de la route maritime, des bateaux de marchandises.
Dans l'attente le temps semble toujours plus long mais notre impatience n’était pas simplement dû aux accords des heures, c’était aussi la peur que notre bateau tant attendu ne passe pas à l’endroit précis.
Quand deux ou trois pirates de notre embarcation se mirent à gesticuler dans tous les sens, une voile rouge et blanche pointa son mat en face de nous, déjà prêt depuis longtemps, quelques secondes suffirent pour prendre en chasse notre voilier.
Il nous fallu trois heures pour mettre le grappin sur l’adversaire, sachant qu’ils étaient meilleurs navigateurs que guerriers, le peu de défenses qu’ils avaient furent vite maitrisées, ainsi la moitié de nos gars transportèrent le butin vers notre flotte, pendant que les autres tenaient en armes l’équipage adverse.
Pour une première expérience de piraterie j’avais réalisé que ce n’était pas si compliqué de voler autrui, l’idée que j'avais alors du combat ne correspondait pas le moins du monde à ma formation dans la haute armée, pour cause ces bateaux marchands ne disposaient pas d’escarmoucheurs aguerris et tant mieux car ainsi la tâche en serait que plus aisée.
Une fois le pillage effectué Cecily était encore dans l’exercice de l’épée, toute seule en bout de navire elle reproduisait la bataille, ses bras fendaient l’air de toutes parts comme si elle trucidait une horde invisible, cela me faisait échapper un léger sourire de la voir heureuse.
Notre premier magot avait été établi au beau milieu du navire faisant maintenant l’attraction de l’équipage, le capitaine était fier et semblait poser devant cette récolte comme un chasseur venant de tuer un lion dans l’Afrique sauvage.
Pour ma part, excepté quelques pièces d’or je ne voyais pas comment être comblé du reste.
Il y avait une quantité astronomique de tissus, une abondance de cuves de vin et des babioles de tout genre, certes très joli mais comment échanger cette moisson en monnaie puisque nous n’étions pas des marchands.
Le capitaine sectionna vite mes interrogations et nous expliqua que notre pillage était réussi.
-Je suis fier de vous rétorqua notre chef, ce butin vaut son pesant d’or croyez-moi, voyez-vous ce tissu, il est très prisé par les revendeurs, dans la piraterie chacun porte ses fonctions, nous pillons et d’autre rachètent, il suffit juste de savoir à qui le vendre.
Derrière ce premier acte de piraterie allait sans suivre des dizaines et des dizaines, notre filiation dura environs six ans entremêlée chaque année d’une permutation de certains pirates souvent laissés dans les ruelles d’un port et d’autres recueillis dans les murs de taverne.
Notre capitaine prenait de l’âge, au bout de ces années il commença à vouloir lâcher un peu de lest et désira profondément rester à terre, autant d’heures passées ensemble avait créé des liens plus qu’amicaux, de plus dans ce genre d’exercice l’amitié c’était convertie en une belle fraternité.
Le jour fut arrivé où le vieillard me laissa les commandes de son navire, je devins enfin capitaine, tout en regardant s’effacer mes souhaits d’amiral dans la marine Anglaise.
Je ne voyais pas non plus notre nouveau métier exactement de la même façon que notre ancien bougre, j’avais depuis longtemps dans un endroit de mon cerveau une idée bien précise, j’envisageais maintenant que le gouvernail était mien, d’aborder un galion.
Attention ce navire n’était pas marchand, c’était un bateau de guerre tenu par les conquistadors espagnols, la manœuvre ne serait pas aisée mais mon désir était plus fort que ma raison.
Il me fallut préparer soigneusement cette opération, pour cela je devais évincer un grand nombre de mes unités alcoolisées et enrôler une flotte digne de ce nom.
Sans être un secret, j’en avais chuchoté trois mots à Cecily ainsi qu’aux quelques membres qui me suivaient depuis le début de l’aventure et dont je connaissais leurs capacités.
Il nous fallu quelques mois, des vingtaines de tavernes, des dizaines de ports mais maintenant mon équipage ressemblait à une véritable embarcation de pur corsaire, il ne restait plus qu’à croiser un galion pour que mon ambition soit accompli.
Et la chance allait nous sourire un bel après-midi en haute mer.
Il est vrai que nous croisions souvent des navires marchands, mais mon obstination d’accaparer du conquistador désertait l’attention de ces personnages, heureusement pour le moral de mes hommes un galion était enfin en vue, non seulement c’était un magnifique bateau espagnol mais de plus il se composait, comme par magie, que de la moitié d’un équipage normal.
L’occasion était trop délicieuse, cependant comme je le présentais la bataille fut rude, ces hommes étaient affutés au combat et même si nous remportions cet assaut le carnage avait été aussi dans mes rangs, quand un pirate s’engage il sait ce que la vie peut lui réserver, malgré cela il n’est jamais facile d’assister à ces événements, pourtant seul la suite restera conservée.
Un galion imposant, d’où les hauts mats érigent de majestueuses voiles gonflées par le vent, j’assistai ainsi à la naissance de mon rêve.
Les décennies qui s’en suivirent furent des moments d’allégresses pour des pirates, avec un tel naviguant il était simple de s’associer aux meilleurs bataillons, besogner sur les océans devenait un chemin d’existence, avec nos moissons de plus en plus étoffées Cecily et Jessy étaient devenu deux personnages considérés, ils avaient établi un repère sur une ile esseulée où toutes leurs richesses étaient conservées.
La vision de cette vie coule des jours heureux pendant cette période, elle aurait surement continuée dans ce sens si malheureusement un jour leur destin allez prendre fin.
Cecily voulu absolument allez au repère, je ne savais pas trop pourquoi elle insistait constamment, à d’autre instant que celui-ci j’aurais certainement levé l’ancre sans hésitation mais à cette période j’étais méfiant, j’avais observé depuis quelques semaines des individus qui semblaient me pister, je n’en savais pas la raison mais mon caractère de méfiant sentait des ombres pas très bénéfiques.
Cecily était tout pour moi, alors malgré mes soupçons je lui accordais de naviguer jusqu’à notre île.
Arrivés près des côtes de notre tanière nous mouillons l’ancre, puis avec une demi-douzaine d’équipage dans la barque d’arrimage nous filâmes vers la terre.
Sans le savoir, un autre navire pirate nous avait poursuivi et pendant notre halte mon galion se fit massacrer, c’est à notre retour vers la barque que nous subirent tous le même sort, malgré l’expérience et une défense ardue le nombre adverse nous ôtait la vie.
Comme diraient certains historiens, quand on est guerrier il faut s’attendre à mourir un jour, mais de cette vie que je partage avec vous l’essentiel est d’avoir retrouvé une existence heureuse, les grands espaces, la liberté ainsi qu’un amour au sens le plus profond, de plus si je n’étais pas mort je ne pourrais vous narrer cette histoire.
Maintenant vous pourrez vous faire une idée plus précise quand vous entendrez un sujet sur la réincarnation, ce sont des moments bien détaillés tout en enjambant les années passées, l’exercice ne garde que le nécessaire afin de comprendre les faits d’une vie.