K
Anonyme
Bonjour je m'appelle Houdin krystel,
Oui, j’avoue. Depuis le début, j’ai jamais voulu qu’on construise quelque chose de sain autour de notre fils. Mon but, c’était pas d’être deux pour l’élever, c’était d’avoir le contrôle total. J’ai tout fait pour t’écarter doucement mais sûrement. J’ai imposé mes règles, j’ai décidé seule, j’ai ignoré ton rôle de père. Je voulais que t’aies zéro pouvoir, zéro mot à dire. Juste un figurant dans SA vie.
J’ai raconté ma version à tout le monde, celle où je suis la pauvre mère courage et toi le père absent, instable, dangereux peut-être. Je savais exactement comment me faire passer pour la victime parfaite. Et oui, j’ai manipulé. J’ai menti. J’ai inventé des choses, grossi d’autres. J’ai retourné les gens contre toi, petit à petit. Et ça m’a donné ce que je voulais : du soutien, de la pitié, et surtout, du pouvoir.
Je me suis servie de notre fils pour te faire mal. Chaque fois que j’étais énervée, vexée ou frustrée, je te punissais à travers lui. Je décidais quand tu pouvais le voir, combien de temps, dans quelles conditions. Et si je pouvais annuler à la dernière minute, tant mieux. Je savais que ça te rendait fou, que tu te sentais impuissant. Et c’était le but. Tu voulais jouer ton rôle de père ? Trop tard, fallait y penser avant – c’est ce que je me répétais.
Je voulais qu’il grandisse sans toi, ou du moins avec une image pourrie de toi. Un père qui appelle mais qu’on empêche de répondre. Un père qui aime mais qu’on cache. J’ai fait en sorte qu’il te voie comme un fantôme, un souvenir flou, un truc qui fait mal mais qu’on oublie. Et plus il grandit, plus je renforce ça. Je t’efface de sa mémoire, petit à petit. Et tu sais quoi ? Ça me donne une sensation de puissance.
Et le pire, c’est que j’ai jamais pensé à lui. Pas vraiment. Je dis que je fais tout pour son bien, mais en vrai, je pense à moi. À mon ego, à ma vengeance, à ma haine que j’ai jamais digérée. J’ai jamais pensé aux dégâts que je lui crée. J’ai juste voulu gagner, dominer, contrôler. Qu’il ait une vraie image de son père ? Non. Qu’il ressente de l’amour des deux côtés ? Non plus. Juste qu’il m’écoute moi, qu’il m’aime moi, et qu’il t’oublie toi.
Je sais que ça finira par me retomber dessus. Je sais qu’un jour, il posera des questions, qu’il verra les incohérences, qu’il se demandera pourquoi t’étais si peu présent alors que t’as toujours voulu être là. Et peut-être qu’il me regardera avec ce regard qui juge, qui comprend, qui m’accuse. Et là, je devrai assumer. Mais jusqu’à ce jour, je continue mon jeu. Parce qu’au fond, j’ai pas la force d’avouer que j’ai foutu sa vie en l’air pour régler mes comptes avec toi."**
Oui, j’avoue. Depuis le début, j’ai jamais voulu qu’on construise quelque chose de sain autour de notre fils. Mon but, c’était pas d’être deux pour l’élever, c’était d’avoir le contrôle total. J’ai tout fait pour t’écarter doucement mais sûrement. J’ai imposé mes règles, j’ai décidé seule, j’ai ignoré ton rôle de père. Je voulais que t’aies zéro pouvoir, zéro mot à dire. Juste un figurant dans SA vie.
J’ai raconté ma version à tout le monde, celle où je suis la pauvre mère courage et toi le père absent, instable, dangereux peut-être. Je savais exactement comment me faire passer pour la victime parfaite. Et oui, j’ai manipulé. J’ai menti. J’ai inventé des choses, grossi d’autres. J’ai retourné les gens contre toi, petit à petit. Et ça m’a donné ce que je voulais : du soutien, de la pitié, et surtout, du pouvoir.
Je me suis servie de notre fils pour te faire mal. Chaque fois que j’étais énervée, vexée ou frustrée, je te punissais à travers lui. Je décidais quand tu pouvais le voir, combien de temps, dans quelles conditions. Et si je pouvais annuler à la dernière minute, tant mieux. Je savais que ça te rendait fou, que tu te sentais impuissant. Et c’était le but. Tu voulais jouer ton rôle de père ? Trop tard, fallait y penser avant – c’est ce que je me répétais.
Je voulais qu’il grandisse sans toi, ou du moins avec une image pourrie de toi. Un père qui appelle mais qu’on empêche de répondre. Un père qui aime mais qu’on cache. J’ai fait en sorte qu’il te voie comme un fantôme, un souvenir flou, un truc qui fait mal mais qu’on oublie. Et plus il grandit, plus je renforce ça. Je t’efface de sa mémoire, petit à petit. Et tu sais quoi ? Ça me donne une sensation de puissance.
Et le pire, c’est que j’ai jamais pensé à lui. Pas vraiment. Je dis que je fais tout pour son bien, mais en vrai, je pense à moi. À mon ego, à ma vengeance, à ma haine que j’ai jamais digérée. J’ai jamais pensé aux dégâts que je lui crée. J’ai juste voulu gagner, dominer, contrôler. Qu’il ait une vraie image de son père ? Non. Qu’il ressente de l’amour des deux côtés ? Non plus. Juste qu’il m’écoute moi, qu’il m’aime moi, et qu’il t’oublie toi.
Je sais que ça finira par me retomber dessus. Je sais qu’un jour, il posera des questions, qu’il verra les incohérences, qu’il se demandera pourquoi t’étais si peu présent alors que t’as toujours voulu être là. Et peut-être qu’il me regardera avec ce regard qui juge, qui comprend, qui m’accuse. Et là, je devrai assumer. Mais jusqu’à ce jour, je continue mon jeu. Parce qu’au fond, j’ai pas la force d’avouer que j’ai foutu sa vie en l’air pour régler mes comptes avec toi."**