En vrai j'y crois pas trop à tout ces bails d'affirmations positives et de manifester l'univers. De base je ne crois pas non plus au karma. De base, moi, depuis 1 ans, mon mindset c'est : "SHUT THE FUCK UP AND GET UP, TRY AGAIN, FALL AGAIN AND GET UP AGAIN". C'est violent, c'est clair, net et c'est ce qui m'allait. C'est ce qui me faisait me sentir puissante. J'aimais me pousser à affronter les choses douloureuses comme ça. C'est devenu une habitude de dire ta gueule à mes émotions et d'y aller. Mais, maintenant, je trouve ça de plus en plus ridicule. Est-ce parce que je trouve toujours ridicule et rabaisse la moi d'il y a 1 an/6 mois, ou est-ce simplement que ce n'est peut-être pas le meilleur mindset. Avec lui, est arrivé ce sentiment de je-m'en-foutiste. Ce sentiment il te sauve de la noyade, il te sauve du bûcher, de la tornade et du tremblement de terre. Ce sentiment est puissant. Et il n'est pas ridicule. Sans lui, je n'en serai pas là. C'est grâce à lui si j'ai gagné en confiance. Mais, et s'il s'estompe, comment on fait ? On s'en fout.
Le problème avec le mindset dont je parle depuis le début c'est qu'il t'autorise à passer aux dessus de tes problèmes (mentaux et physiques). C'est bien, tu avances. Mais, il y a des détails que tu manques, et, à force de survoler les problèmes, tu entasses les anciens, camoufle les traumatismes et il n'y a plus de place pour les problèmes futurs. C'est bien de se sentir puissante, de surmonter les obstacles, mais la vérité c'est que les obstacles tu les évite. C'est bien de refuser de laisser les problèmes te freiner, mais il faut leur faire fasse, sinon, tu ne fais qu'enrichir ta faiblesse.
J'ai vécu des moments douloureux et la douleur ne venait que de l'intérieur. Jamais, jamais de l'extérieur. Cette souffrance elle venait de très profond, je la sentais, comme une épine profondément plantée dans la peau et qu'il faut retirer. Et lorsque que tu la retire cette épine, tu la sens, lentement, douloureusement, s'extirper de ta peau. Mais ce n'est pas fini : le sang coule ensuite et la douleur ne part pas tout de suite. L'épine finira par te laisser une cicatrice, indélébile, elle fera partie de ta peau jusqu'à la fin, même si elle n'est plus là. Tout comme le souvenir amer d'une amitié toxique, d'un événement devenu banal mais destructeur succédant des millions d'autres et précédant de nombreux encore, tout comme l'histoire d'une relation familiale tumultueuse et crochue, tout comme tellement d'autres broutilles. Je la sens cette douleur dans ma poitrine, et plus je la laisse me faire souffrir, plus elle est vive.
C'est peut-être à cause de tous ces gens qui étaient des ami(e)s, qui le sont pour certains, qui sont des membres de ma famille, c'est peut-être à cause d'eux. Mais après tout, c'est à cause de moi. C'est bien moi qui ai décidé de tout recevoir comme ça, de tout enfouir, de tout faire mariner, fermenter, jusqu'à ce que le goût en soit si amer qu'il donne la nausée. C'est bien moi qui ai tout interprété, engendré aussi de nombreuses fois. C'est de ma faute.
Et en même temps pourquoi ça le serait ? En tentant de la manière la plus sincère d'être objective je ne le suis pas du tout. Parce que tout rejeter sur moi-même, excuser la terre entière sauf moi, ça aussi c'est un symptôme de mon intoxication. On m'a appris à prendre du recul, à "regarder les choses de haut, comme un oiseau. Tu vois ce que je veux dire Marine ?". On m'a dit que chacun a ses raisons, et c'est vrai, mais moi j'ai des émotions. Même si Agathe a un père décédé aujourd'hui, dire que la manière dont mon père me parle est détestable, condescendante, juger la relation que j'entretiens avec lui, rentrer comme ça dans mon intimité, ça me fait très mal. Elle a peut-être besoin de combler un manque, de compenser un mal-être, mais moi j'ai eu mal au fond de ma poitrine aujourd'hui, par sa faute.
J'ai cette vision, devant mes yeux : tout est complexe. C'est une affirmation, c'est l'image d'un entremêlement de traits, flous, plus ou moins épais, c'est un soupir qui arrive. C'est une certitude. Ce n'est peut-être pas la vérité. C'est peut-être de la lâcheté, de la flemme de regarder au fond de mon cœur. C'est peut-être de la peur d'y trouver encore plus douloureux, de réveiller d'anciennes brûlures.
Ou peut-être pas.
La vérité aussi c'est que ce qu'Agathe m'a dit, je l'ai su au moment où elle a ouvert sa bouche pour :"donner mon avis franchement" lorsque je n'en avais demandé absolument aucun, ça me trotte dans la tête, ça commence peu à peu à modifier l'image que j'ai de la relation que j'entretiens avec mon père, de l'image que j'ai de mon père, ça commence à tout remettre en question. C'est inutile. Parce qu'on s'en fout de son p***ain d'avis. Mais c'est MOI. C'est ce que je suis : INSECURE. Complètement, entièrement, du bout de chacun de mes orteils jusqu'au sommet de ma tête. Peut-être aussi ce besoin d'objectivité ? Ce besoin de tout prendre en compte, de comparer, d'écouter tout les avis, toutes les versions, toutes les raisons, toutes les backstories.
Au final, je me sens mal. Au final, la seule personne que je blâme c'est moi. Moi, moi, moi et moi.
C'est devenu ma personnalité au fond. C'est si étrange mais tellement familier.
Pourquoi ai-je cette image de moi-même qui me colle à la peau, au coeur et aux neurones ? Qu'est ce qui m'a menée à même mépriser la moi qui n'avait que 6 ans ? À la détester alors qu'elle n'est qu'une petite fille ? Je connais, ou bien je crois connaître, la plupart des causes mais il reste une part d'ombre. Cette part, il se trouve que c'est peut-être même tout le gâteau. Je ne sais pas. En fait, est-ce que je saurai ? Par moi même ? Avec l'aide de quelqu'un ? Est-ce que je mérite cette aide ? Est-ce que tout ça est légitime ? Et au final, est-ce qu'il faut absolument que j'identifie les causes ? Je pense que oui. Je pense qu'il faut comprendre les causes pour comprendre les conséquences et résoudre le problème, aussi complexe soit-il.
Revenons au propos initial. Peut-être est-il sage de changer ce mindset, l'adoucir, s'ouvrir et être moins radicale. Ce mindset il te pousse à chercher la rationalité, à ne surtout pas chipoter, à aller droit au but. Si tu as le malheur d'avoir l'habitude de passer par 56 chemins, tu peux être sûr(e) qu'avec moi le courant ne passera pas. Mais ce mindset, je ne me suis pas dis un beau matin que je voulais l'adopter. Non, c'est venu naturellement, ça s'est développé tranquillement, ça fait partie de moi et de ma personnalité. Et certaines facettes de ce mindset me sont chères.
Ce que je disais au tout début avec les affirmations, etc, sont à l'antipode de ce mindset. De MON mindset, au final. Ce n'est pas rationnel, ça sonne ridicule d'affirmer devant un miroir que je réussi tout ce que je fais, que je m'aime comme je suis et que je suis la meilleure dans mon domaine. D'un autre côté, c'est pas si c*n. Tu formates ton cerveau à croire à tout ça et au final tu le deviens (ou tu vis dans le déni). Comme on dit : "fake it until you make it". Mais moi, ça me donne le sentiment qu'aucun efforts ne sont fournis réellement pour aller mieux.
Le problème avec le mindset dont je parle depuis le début c'est qu'il t'autorise à passer aux dessus de tes problèmes (mentaux et physiques). C'est bien, tu avances. Mais, il y a des détails que tu manques, et, à force de survoler les problèmes, tu entasses les anciens, camoufle les traumatismes et il n'y a plus de place pour les problèmes futurs. C'est bien de se sentir puissante, de surmonter les obstacles, mais la vérité c'est que les obstacles tu les évite. C'est bien de refuser de laisser les problèmes te freiner, mais il faut leur faire fasse, sinon, tu ne fais qu'enrichir ta faiblesse.
J'ai vécu des moments douloureux et la douleur ne venait que de l'intérieur. Jamais, jamais de l'extérieur. Cette souffrance elle venait de très profond, je la sentais, comme une épine profondément plantée dans la peau et qu'il faut retirer. Et lorsque que tu la retire cette épine, tu la sens, lentement, douloureusement, s'extirper de ta peau. Mais ce n'est pas fini : le sang coule ensuite et la douleur ne part pas tout de suite. L'épine finira par te laisser une cicatrice, indélébile, elle fera partie de ta peau jusqu'à la fin, même si elle n'est plus là. Tout comme le souvenir amer d'une amitié toxique, d'un événement devenu banal mais destructeur succédant des millions d'autres et précédant de nombreux encore, tout comme l'histoire d'une relation familiale tumultueuse et crochue, tout comme tellement d'autres broutilles. Je la sens cette douleur dans ma poitrine, et plus je la laisse me faire souffrir, plus elle est vive.
C'est peut-être à cause de tous ces gens qui étaient des ami(e)s, qui le sont pour certains, qui sont des membres de ma famille, c'est peut-être à cause d'eux. Mais après tout, c'est à cause de moi. C'est bien moi qui ai décidé de tout recevoir comme ça, de tout enfouir, de tout faire mariner, fermenter, jusqu'à ce que le goût en soit si amer qu'il donne la nausée. C'est bien moi qui ai tout interprété, engendré aussi de nombreuses fois. C'est de ma faute.
Et en même temps pourquoi ça le serait ? En tentant de la manière la plus sincère d'être objective je ne le suis pas du tout. Parce que tout rejeter sur moi-même, excuser la terre entière sauf moi, ça aussi c'est un symptôme de mon intoxication. On m'a appris à prendre du recul, à "regarder les choses de haut, comme un oiseau. Tu vois ce que je veux dire Marine ?". On m'a dit que chacun a ses raisons, et c'est vrai, mais moi j'ai des émotions. Même si Agathe a un père décédé aujourd'hui, dire que la manière dont mon père me parle est détestable, condescendante, juger la relation que j'entretiens avec lui, rentrer comme ça dans mon intimité, ça me fait très mal. Elle a peut-être besoin de combler un manque, de compenser un mal-être, mais moi j'ai eu mal au fond de ma poitrine aujourd'hui, par sa faute.
J'ai cette vision, devant mes yeux : tout est complexe. C'est une affirmation, c'est l'image d'un entremêlement de traits, flous, plus ou moins épais, c'est un soupir qui arrive. C'est une certitude. Ce n'est peut-être pas la vérité. C'est peut-être de la lâcheté, de la flemme de regarder au fond de mon cœur. C'est peut-être de la peur d'y trouver encore plus douloureux, de réveiller d'anciennes brûlures.
Ou peut-être pas.
La vérité aussi c'est que ce qu'Agathe m'a dit, je l'ai su au moment où elle a ouvert sa bouche pour :"donner mon avis franchement" lorsque je n'en avais demandé absolument aucun, ça me trotte dans la tête, ça commence peu à peu à modifier l'image que j'ai de la relation que j'entretiens avec mon père, de l'image que j'ai de mon père, ça commence à tout remettre en question. C'est inutile. Parce qu'on s'en fout de son p***ain d'avis. Mais c'est MOI. C'est ce que je suis : INSECURE. Complètement, entièrement, du bout de chacun de mes orteils jusqu'au sommet de ma tête. Peut-être aussi ce besoin d'objectivité ? Ce besoin de tout prendre en compte, de comparer, d'écouter tout les avis, toutes les versions, toutes les raisons, toutes les backstories.
Au final, je me sens mal. Au final, la seule personne que je blâme c'est moi. Moi, moi, moi et moi.
C'est devenu ma personnalité au fond. C'est si étrange mais tellement familier.
Pourquoi ai-je cette image de moi-même qui me colle à la peau, au coeur et aux neurones ? Qu'est ce qui m'a menée à même mépriser la moi qui n'avait que 6 ans ? À la détester alors qu'elle n'est qu'une petite fille ? Je connais, ou bien je crois connaître, la plupart des causes mais il reste une part d'ombre. Cette part, il se trouve que c'est peut-être même tout le gâteau. Je ne sais pas. En fait, est-ce que je saurai ? Par moi même ? Avec l'aide de quelqu'un ? Est-ce que je mérite cette aide ? Est-ce que tout ça est légitime ? Et au final, est-ce qu'il faut absolument que j'identifie les causes ? Je pense que oui. Je pense qu'il faut comprendre les causes pour comprendre les conséquences et résoudre le problème, aussi complexe soit-il.
Revenons au propos initial. Peut-être est-il sage de changer ce mindset, l'adoucir, s'ouvrir et être moins radicale. Ce mindset il te pousse à chercher la rationalité, à ne surtout pas chipoter, à aller droit au but. Si tu as le malheur d'avoir l'habitude de passer par 56 chemins, tu peux être sûr(e) qu'avec moi le courant ne passera pas. Mais ce mindset, je ne me suis pas dis un beau matin que je voulais l'adopter. Non, c'est venu naturellement, ça s'est développé tranquillement, ça fait partie de moi et de ma personnalité. Et certaines facettes de ce mindset me sont chères.
Ce que je disais au tout début avec les affirmations, etc, sont à l'antipode de ce mindset. De MON mindset, au final. Ce n'est pas rationnel, ça sonne ridicule d'affirmer devant un miroir que je réussi tout ce que je fais, que je m'aime comme je suis et que je suis la meilleure dans mon domaine. D'un autre côté, c'est pas si c*n. Tu formates ton cerveau à croire à tout ça et au final tu le deviens (ou tu vis dans le déni). Comme on dit : "fake it until you make it". Mais moi, ça me donne le sentiment qu'aucun efforts ne sont fournis réellement pour aller mieux.