_Les deux amis qui se nommaient Hodja et Namane découvrirent que le sous-sol regorgeait de minerais en l’analysant. Namane tout excité voulu avertir sa famille, mais Hodja qui ne voulait rien partager, tira sur son ami pour garder jalousement le secret ! Dans le même temps, malheureusement pour lui, il détériora le poste de pilotage de la navette avec son arme ! Or seul Namane avait les compétences pour réparer et entretenir le vaisseau !
_Qu’est-ce qu’il est devenu alors ?
_Eh bien il réalisa qu’il était pris au piège et ne pouvait ni partir, ni avertir qui que se soit ! Après avoir épuisé les maigres réserves d’eau de la navette, il mourut de soif. Aujourd’hui Akéronne est exploitée pour ses matières premières, et la mégapole où tu vis maintenant a été baptisée de leurs noms pour leur rendre hommage.
_Chen-Line, il faut rentrer, il est tard !
_Tu as raison, on y va !
Ils se levèrent et quittèrent le restaurant puis Chen-Line s’agrippa à son bras. David la raccompagna devant sa chambre et ils s’embrassèrent.
Il n’éteignit pas tout de suite la lumière car il se perdit dans ses pensées. Le peu d’informations qu’Horvina lui révéla le tourmentait. Trois petits coups frappés à sa porte le sortirent de ces méditations.
_Oui ? répondit-il.
_C’est moi ! fit Chen-Line, je peux entrer ?
_Bien sûr !
Elle s’approcha avec prudence du lit de Callagan vêtue d’une simple chemise de nuit.
_J’ai envie d’être avec toi…
Alors elle déboutonna son chemisier, le laissa glisser le long de son corps nu jusqu’à ses chevilles. Puis elle se glissa dans le lit de Callagan pour se blottir contre lui…
Au petit matin lorsque David se réveilla, Chen-Line se rapprocha de lui tendrement et posa sa tête sur son torse. Il lui caressa ces longs cheveux blonds avec douceur tout en repensant aux péripéties de la journée d’hier : d’abord les divulgations qu’Horvina lui avaient faites et ensuite Chen-Line lui tombant dans les bras ! Décidément la vie était pleine de surprises !
_Bonjour ! fit-elle souriante, avec une petite voix.
David pour toute réponse lui apposa un baiser sur son front. Puis par habitude, regarda l’heure. Malgré qu’il se sente bien dans les bras de sa petite amie, il fallait qu’il se lève afin de poursuivre son apprentissage de l’art du combat. Pendant qu’il se douchait, elle prépara le petit déjeuner. Elle ne vit pas Gordannah, car il avait dû partir tôt ce matin, comme souvent. Peu après lorsque David fut sur le point de partir chez Noviganni, elle sauta à son cou et l’embrassa.
_Je t’aime ! lança-t-elle.
_Je t’aime aussi.
_David ! appela-t-elle.
Il fut ravi d’entendre qu’elle le nomma par son prénom.
_Tu es la première à m’appeler par mon prénom ici et ça me fait plaisir !
_Je viens te chercher ce soir, tu veux bien ?
_Evidemment !
Puis il la quitta.
4
Quelque part, dans l’un des nombreux districts pauvres d’Hodja-Namane, Aldènne jeune femme de 22 ans, s’apprêtait à rejoindre le lieu de son labeur. Elle n’était pas vilaine physiquement mais pas très bien arrangée, due à l’extrême pauvreté de la condition de son existence. Ses vêtements élimés n’avaient rien de féminins. Seuls ses longs cheveux et son visage fin permettaient de ne pas la confondre avec un homme ! L’eau étant précieuse et hors de prix pour la plupart des habitants, il fallait l’économiser le plus possible. La priorité incontestable était destinée à la consommation, vitale pour vivre. La famille d’Aldènne, tous en bonne santé travaillaient dans les mines, des enfants aux Grands Parents, ce qui leurs procuraient plus de nourritures et surtout davantage d’eau. Cela leurs accréditaient également de maintenir au minimum leurs propretés corporelles en se lavant avec la même eau à tour de rôle. Tous n’avaient pas cette chance. En effet les mines ont attiré bien plus de gens par rapport à leurs capacités de fournir du travail. Et beaucoup d’entre eux ou tombent dans la délinquance afin de survivre pour les plus forts, ou pour les plus faibles, meurent de soif et de faim dans l’indifférence totale. Aldènne quitta le logis la première pour aller travailler, en prenant des petites ruelles. De temps à autre, elle faisait des signes de la main à ses voisins en passant devant leurs masures. Ici, point de grandes avenues, ni de beaux immeubles ! Encore moins de technologie d’ailleurs. Les habitations étaient fabriquées avec des matériaux bons marchés comme les métaux, abondants sur la planète mais elles étaient dénuées de tout confort. Il n’y avait ni portes ni fenêtres de façon à créer des courant d’airs car bien entendu il n’y avait pas d’isolations et encore moins de climatisations. Après une demi-heure de marche, Aldènne fut en vue de la mine : Il y avait une grande carrière à ciel ouvert où d’énormes excavatrices et foreuses s’activaient en contrebas. Le hangar où elle se rendait, avait une architecture moderne. La mine appartenait à un dénommé Ratlingen, un milliardaire qui faisait venir l’eau directement de Thenalys. Les ouvriers qui ne l’avaient jamais vu, le détestaient car il exploitait la misère des gens en sachant la dépendance qu’ils avaient vis-à-vis de l’eau, à des fins d’enrichissement personnel. Aldènne passa un portique électronique et s‘enregistra au moyen d’une carte magnétique. Après avoir revêtit une tenue réglementaire, elle gagna son poste de travail en compagnie de son amie Léna. Leur job consistait à trier les pierres selon leurs tailles, qui arrivaient par un tapis roulant afin que celles-ci puissent parvenir dans les fourneaux, pour en extraire le métal en les chauffant à très haute température. Sur les autres tapis, des femmes et des enfants faisaient de même. Quant aux hommes, ils avaient les travaux les plus pénibles : Ils se retrouvaient à plusieurs kilomètres de profondeur, à creuser là où les machines n’avaient pas accès. Aldènne œuvrait douze heures par jour et le seul avantage qu’elle trouvait, hormis le fait de pouvoir vivre, c’était que l’usine était climatisée. Au moins, elle échappait à la chaleur insupportable d’Akéronne dans la journée. Il y avait tant de travail que personne ne parlait, de toute façon les contremaîtres veillaient au silence. L’un d’eux interpella la jeune femme :
_Aldènne ! Va apporter de l’eau aux ouvriers de la galerie 8 !
_Tout de suite chef ! répliqua-t-elle.
On lui remit un petit chariot motorisé et elle s’empressa de prendre l’ascenseur qui la conduisit à trois mille cinq cents mètres sous la surface. Les hommes attendaient avec impatience leurs rations et s’emparèrent du conteneur pour commencer la distribution.
Au fond d’une petite galerie, un vieillard qui creusait sentit des vibrations, faibles au début mais qui semblaient se rapprocher. Il cessa son travail et s’écartât légèrement pour pouvoir sentir les tremblements qui parvenaient à ses pieds. Alors un gardien le rappela à l’ordre.
_Regagne ton poste, la journée n’est pas finie !
_Y’a quelque chose qui bouge dans le sol, répondit le vieux.
_Je veux pas le savoir !
Soudain, toute la galerie trembla, manquant de déséquilibrer les hommes à proximité. Puis tout s’écroula dans un fracas épouvantable. Un énorme animal sortit des entrailles de la terre et fondit sur le vieillard en le saisissant.
_Un Sertaan ! brailla le gardien.
Le vieil homme prisonnier de la gueule du monstre, hurlait de douleur. Les dents acérées de l’animal le transperçaient de toute part. La bête d’une longueur de dix mètres ressemblait à un serpent, dont le corps était muni d’écailles et de pointes osseuses. La tête avait une gueule profilée et étudiée pour pouvoir creuser la terre. Le Sertaan coupa en deux le malheureux ouvrier dans une gerbe de sang. Puis il poussa un rugissement avant de fondre sur le gardien tétanisé. Un de ses collègues était parti chercher en urgence de quoi se défendre et tira une décharge de fusil automatique au moment ou le monstre s’attaquait à sa nouvelle proie. Les balles l’atteignirent en pleine tête, le blessant à peine mais qui eut pour effet de le faire reculer, néanmoins il ne renonça pas. Le gardien armé finalement vida le chargeur en poussant un cri de guerre, comme s’il voulait effrayer l’animal. Le Sertaan pour échapper au déluge de feu s’enfonça dans la terre et disparut. Il posa son fusil et s’occupa de son camarade qui déglutit aussitôt en voyant les deux moitiés de corps sanguinolents, dont les viscères s’étaient répandus. Tous les ouvriers cessèrent le travail dans la galerie.
_Tant que vous ne sécurisez pas les lieux face aux Sertaans, on ne reprend pas le travail, fit l’un d’eux.
_Ouais, il a raison ! ajouta un autre.
_Au lieu de dire des conneries, vous feriez mieux de reprendre le boulot ! Sinon vous serez privés d’eau ! dit le gardien.
_Eh bien, on préfère mourir de soif plutôt que de se faire bouffer par ces monstres ! Déjà qu’on se tue à la tâche, on veut pas risquer en plus davantage nos vies !
Sentant un vent de révolte gronder, les deux gardiens abdiquèrent et rendirent compte de la situation à leurs chefs.
Non loin de la mine, se dressait un building à l’allure majestueuse. Celui-ci possédait au dernier étage une serre où étaient cultivés un grand nombre de plantes et de fleurs. Seul les grandes fortunes de la planète pouvaient s’offrir un tel luxe : d’abord parce que la climatisation coûte très cher en raison du climat désertique d’Akéronne, ensuite par la nécessité de posséder de l’eau en abondance. Parmi les plantes, un homme s’en occupait méticuleusement, voire avec amour ! Le sas de la serre s’ouvrit et un individu entra avec empressement !
_Monsieur le directeur ! s’écria-t-il.
L’homme ne prit même pas le soin de se tourner vers son employé.
_J’avais pourtant dis de ne jamais venir me déranger lorsque je m’occupe de mes plantes !
_C’est important, Monsieur le directeur ! Nous avons une émeute !
_Que se passe-t-il ? répondit-il calmement toujours sans se retourner.
_Un gardien vient de me rendre compte qu’un ouvrier a été tué par un Sertaan !
_La belle affaire ! Et alors ?
_Ils cessent le travail tant que l’on n’assurera pas leur sécurité !
_Et qu’avez vous répondu ?
_Rien ! Ils étaient menaçants.
Ratlingen humait le parfum d’une fleur munie de pétales bicolores.
_elles sont magnifiques n’est-ce pas ? pointant du doigt un massif floral.
_Que dois-je faire, Monsieur ?
_Que devez vous faire ? dit-il en haussant le ton. Mais les remettre au travail tout simplement ! C’est pour ça que je vous paye, non ?
Ratlingen fatigué de devoir s’occuper de se genre de détail appela le chef de la sécurité.
_Dering ! Donnez-moi des précisions à propos de la révolte !
_Monsieur, ils ont quitté leurs postes !
_bien, je vous remercie. Et il raccrocha.
_Quels sont vos directives, Monsieur ?
_Vous virez tous ceux qui ont pris part à la sédition ! lança sans émotion Ratlingen.
_Comment ? Mais ils ont des familles à faire vivre !
_Si cela vous pose un problème, c’est vous qui vous vous retrouverez à la rue !
_A vos ordres Monsieur !
Sur ce, l’employé sortit dépité.
La fin de journée approchait et David s’entraînait avec application. Ses muscles étaient un peu douloureux, signe d’intenses efforts. Le Lieutenant Noviganni était satisfait de la bonne volonté de son élève, de plus celui-ci lui avait été confié par son ami Gordannah et il ne voulait pas décevoir ce dernier. En outre, parvenir à faire de Callagan un guerrier apte à survivre quelques soient les situations, était une grande responsabilité.
_C’est bon pour aujourd’hui, tu as bien travaillé, je suis fier de toi ! dit Noviganni. Il reste moins de deux heures pour l’initiation suivante.
_Avec Estalie ! s’enthousiasma David.
_Oui, et je te prie de te focaliser sur les exercices qu’elle va t’enseigner, lança-t-il goguenard.
_Cela ne va pas être facile !
_Vas dans la salle 5, je vous rejoins tout à l’heure.
David prit d’abord une douche, puis se dirigea vers la pièce ou l’attendait la fiancée de Noviganni. Il frappa poliment à la porte et attendit une réponse avant d’entrer.
_Entre Callagan, fit-elle. Estalie se trouvait en position de tailleur au milieu de la salle. Prend la même position que moi, s’il te plait !
David fit de même que la jeune femme, mais par manque de pratique ne trouvait pas la position très confortable.
_Quel est la suite du programme ? questionna David.
_C’est simple, tu vas essayer de vider ton esprit, de ne penser à rien. C’est un exercice difficile ! Alors concentre-toi au maximum.
David adopta la même position qu’elle.
_Fais comme moi, respire profondément, continua-t-elle. Relâche tous tes muscles et ferme les yeux. Maintenant, je vais me lever, mais toi, tu restes en place surtout !
A ces mots, elle se plaça derrière lui et mit ses mains sur ses tempes. David sentit comme un fluide traverser sa tête, puis se répandant dans tout le corps. Le bien-être était évidant, néanmoins des forces ataviques lui donnèrent un sentiment de malaise : en effet les brides d’images qu’il entrevoyait n’étaient que peur, destructions et chaos. Des images de guerriers faits pour le combat se répandirent dans son esprit, comme si c’était naturel. Soudain, il rouvrit les yeux avec stupeur et retira les mains d’Estalie de son visage.
_Que m’avez-vous fait ? demanda-t-il inquiet tout en se relevant.
_Rien sinon de révéler des instincts en toi !
_Que voulez-vous dire ?
Estalie soupira ne sachant pas comment s’y prendre pour lui expliquer. C’est cet instant que choisit Noviganni pour entrer et donner quelques explications :
_Tu fais parti d’un peuple très ancien qui a des qualités guerrières remarquables ! Estalie et moi sommes là pour t’en faire prendre conscience et développer tes pouvoirs.
_Comment savez-vous que j’ai des pouvoirs ? questionna David.