L
Anonyme
TOUT CE QUE J'ECRIS M'APPARTIENT ET N'EST PAS TOTALEMENT FINI, TOUS DROITS RESERVES (ETC ETC đ)
merci pour vos commentaires encourageants
Le marché était situé un peu plus loin de la place et il fallut deux minutes pour y arriver.
Il y avait plein dâobjets diffĂ©rents au marchĂ© ambulant. Des vĂȘtements, des jouets, des livres, de la nourriture et encore beaucoup de chosesâŠ
-Oh mon dieu ! sâexclama OcĂ©ane. Je ne me rappelais plus que câĂ©tait aussi grand lâannĂ©e derniĂšre.
-Moi non plus, ajouta Ginny. Il me semble mĂȘme quâil y avait moins de stands.
-Moi, je nâĂ©tais pas lĂ lâannĂ©e derniĂšre, intervint rĂȘveusement Luna. JâĂ©tais en France pour jouer avec des Ănormus Ă Babilles. La France en est remplie, mais on nâen a pas trouvĂ© un seul !
-Ah ? Ce nâest pas de cela dont ton pĂšre parlait dans son avant-dernier numĂ©ro du Chicaneur ?
-Si.
-Quâest-ce que le Chicaneur ?
-Une revue dirigée par mon pÚre, répondit fiÚrement Luna.
-Comment se fait-il que je nâen aie jamais entendu parler ?
-Câest une revue publiĂ©e dans le monde des sorciers, lâĂ©claira Ginny.
-Ah, je comprends, répondit Océane. Et elle parle de quoi ?
-Des crĂ©atures dont la plupart des gens ignorent lâexistence, des Boullus Goulus, par exemple. Et des nouvelles quotidiennes sur ce qui se passe que le ministĂšre cacheâŠ
-Il faudra que jâen lise un, un jour !
-Si tu veux, je peux tâen fournir un, proposa Luna.
-Volontiers, accepta Océane.
-On achĂšte quoi ? demanda Ginny.
-Je propose un de ces gĂąteaux qui ont lâair dĂ©licieux, et trois pulls comme ça, dit OcĂ©ane en dĂ©signant des pulls Ă©pais et doux orange et bleu.
-Ăa me va, et toi, Luna ?
Elle fit volte-face et répéta :
-Luna ?
Mais personne ne lui rĂ©pondit. Elle Ă©changea un regard avec Ginny. Elles se comprirent. Ginny alla vers la droite tandis quâOcĂ©ane courut sur la gauche.
-Luna ? Luna, oĂč es-tu ?
Mais elle nâeut pas besoin de poser encore une fois la question car, assez prĂšs, elle entendit :
-Et il y a les Ravegourdes dont on peut faire une infusion.
-TrĂšs intĂ©ressant, lui rĂ©pondit une voix dâhomme, mais je crois que cette jeune fille te cherche, remarqua-t-il en voyant une OcĂ©ane aux joues rougies par le froid, Ă bout de souffle.
-Ah, Océane !
-Luna ! quâest-ce que tu faisais ? lui demanda-t-elle, essoufflĂ©e dâavoir couru.
-Oh, je me balade⊠dit-elle.
-Viens, on a trouvé de chouettes pulls tout doux et des gùteaux chocolatés.
-Ah, on va se régaler !
-Ginny ! Cria OcĂ©ane. Câest bon ! Elle est ici !
OcĂ©ane vit dâabord une chevelure rousse flamboyante puis le reste de son visage puis son corps. Elle semblait elle aussi essoufflĂ©e.
-Oh, tu mâas fait une peur bleue ! ne refais plus cela !
-Et alors, ces pulls ? Demanda rĂȘveusement Luna en regardant le ciel sombre et parsemĂ© dâĂ©toiles.
OcĂ©ane et Ginny partageaient la mĂȘme pensĂ©e et sourirent.
Décidément, Luna ne changerait jamais.
Elles retournĂšrent donc vers le stand des pulls et en prirent un chacun. Elles voulurent le mettre, mais la tempĂ©rature Ă©tait si froide quâelles ne purent pas enlever leurs vestes.
-Allons chez moi, proposa OcĂ©ane. Câest Ă deux pas dâici.
Les filles allĂšrent donc chez OcĂ©ane. Elles allĂšrent dans le salon pour monter lâescalier qui dĂ©boucha sur un couloir. Ă leur droite se trouvait une salle de bains et la chambre des parents dâOcĂ©ane. Elles continuĂšrent et OcĂ©ane dĂ©signa du menton la fenĂȘtre. Ginny lâexamina.
-Eh, il y a du sang !
-Quoi ? Des Nargols en sang ? Demanda Luna depuis la piĂšce voisine.
-Non, du sang⊠Sur la fenĂȘtre !
-Câest la fenĂȘtre, rĂ©pondit OcĂ©ane en insistant sur le dĂ©terminant et en levant sa main blessĂ©e.
-Ah, je comprends.
-Ma chambre est ici.
Depuis la fenĂȘtre situĂ©e derriĂšre le bureau bien organisĂ©, on avait une vue sur la place du village et le marchĂ©. Les lueurs au loin paraissaient magiques. Elles enfilĂšrent leurs pulls.
-Oh, comme ça te va bien ! Remarqua Océane en regardant Luna qui virevoltait devant le miroir.
-Oui, jâai trouvĂ© aussi. Mais cela manque de motifs.
Océane se tourna vers Ginny. La partie bleue était en haut et elle mettait en valeur ses longs cheveux roux.
-Mais ! On a oublié quelque chose !
Ginny sursauta et Luna sâencoubla contre le tapis ornĂ© de constellations Ă cĂŽtĂ© du lit.
-Les gĂąteaux !
-Oh, oui, câest le plus important ! Approuva Luna, enthousiaste. AprĂšs vous et la famille, bien sĂ»r.
Elles retournÚrent dehors. La température avait encore baissé. Mais les Fondants au Chocolat étaient délicieux. Il leur restait £1 chacune pour Luna et Océane. Elles mirent en commun et achetÚrent⊠Un autre Fondant.
-Miam ! Châest crĂšs bon, essaya de dire Luna la bouche pleine.
-Oui, je trouve aussi, dit Océane la bouche vide, puis elle la remplit à nouveau de gùteau.
Elles finirent leur gourmandise et partirent en direction de la place. Le marchant de pulls les salua.
Cinq garçons de carrure assez forte surgirent de nulle part. Ils avaient lâair dâavoir entre seize et dix-huit ans. OcĂ©ane vit Ginny se cramponner Ă son sac rouge et Luna lever les yeux au ciel :
-Et il fallait que ça arrive le jour de Noël !
Le chef de la bande prit la parole de sa voix grave.
-Vous savez de quoi vous avez lâair ? De gens qui vont faire des courses. Et pour faire des courses, il faut quoi ?
La bande sâexclama en chĆur :
-De lâargent !
-Passe-nous ton sac, toi, la rouquine.
Ginny tremblait un peu, mais de froid ou de peur ?
-Passe le nous, jâai dit.
Les autres se mirent en cercle pour les cerner. OcĂ©ane rĂ©flĂ©chissait Ă toute vitesse⊠Une phrase de son roman lui revint en tĂȘte :
« Eh, oh, le balourd ! Est-ce que ta maman tâa permis de faire ça ? »
Sans savoir pourquoi, elle demanda Ă la bande :
-Et vous nâavez que ça Ă faire, dâattaquer les gens, ou vous ĂȘtes juste bĂȘtes ?
Le chef, qui tenait Ginny, tourna la tĂȘte. Ginny, elle, avait compris. Elle le gifla. Il hurla. OcĂ©ane sentit quâon lâempoignait. Elle tourna la tĂȘte et vit Luna aux prises avec un « Troll » assez fort.
-Fais ton truc, Ginny ! Sauve le sac !
-Ok ! Vas-y, envole-toi, envole-toiâŠ
Mais la peur semblait clouer le sac dans les mains de Ginny. Elle essaya de le lancer mais il retomba mollement dans les mains de sa propriĂ©taire. La bande devait la croire folle. On frappa simultanĂ©ment Ginny, Luna et OcĂ©ane. Le garçon qui tenait OcĂ©ane entreprit de fouiller ses pochesâŠ
La photo. La photo. La photo quâelles avaient prise toutes les trois. Elle Ă©tait dans sa poche. Il ne fallait pas quâils la prennentâŠ
Une sensation dâĂ©lectricitĂ© et dâĂ©nergie, ni froide ni chaude, se rĂ©pandit dans son corps. Elle regarda ses pieds. Ils ne touchaient plus le sol.
OcĂ©ane sâĂ©levait dans les airs Ă©lĂ©gamment. Bizarrement, elle nâavait pas le vertige. Ses cheveux flottaient autour de sa tĂȘte et elle se sentait libre. Elle sâarrĂȘta Ă cinq mĂštres au-dessus du sol et regarda en bas. Les Trolls avaient lĂąchĂ© Luna et Ginny. Les bras tendus vers le haut, une perle de lumiĂšre dans ses paumes tournĂ©es vers le ciel, elle cria Ă ses amies :
-Terre !
Ginny reçut le message et attrapa Luna pour la projeter à terre juste à temps. Océane sembla exploser. Une bulle de lumiÚre grandissante éjecta les Trolls qui atterrirent deux mÚtres plus loin. Effrayés, ils détalÚrent maladroitement. Océane retourna doucement vers le sol.
-CâĂ©tait⊠CâĂ©tait quoi, ça ? Demanda-t-elle.
Puis le noir complet.
Elle ouvrit les yeux.
-Océane ?
Elle referma les yeux.
-Océane ?
Elle rouvrit ses yeux marron. Tout Ă©tait flou. Tout Ă©tait chaud, aussi. Elle les referma.
Elle était à la maison. Elle remua. Le canapé. En cuir. Non, pas dans sa maison. Le canapé était en tissu dans sa maison. Dans quelle maison, alors ? Celle de Ginny. Le canapé brun. En cuir.
-Océane !
Elle rouvrit les yeux. Ginny se tenait Ă la droite de sa mĂšre. Les deux paraissaient inquiĂštes.
-OĂč est Luna ?
Molly dĂ©signa un fauteuil oĂč Luna Ă©tait profondĂ©ment endormie. Ginny alla rĂ©veiller son occupante.
-Oh, Luna !
Ginny secouait Luna, mais elle était trop profondément endormie.
-Attends, je vais tâaider.
-Non, ne bouge pas ! Tu as besoin de repos.
-Je nâai pas besoin de bouger. Oh, Luna, un Nargol essaie de te prendre ta veste sur la chaise !
Luna se leva dâun bond et se mit en position de combat. Elle tourna la tĂȘte dans tous les sens puis regarda OcĂ©ane, ses poings fermĂ©s Ă hauteur de ses Ă©paules.
-OĂč ça ?
-Mais non, je disais cela pour te réveiller !
-Ah. Tu aurais pu me secouer, ou me dire « Luna, OcĂ©ane a repris conscience ». Ce nâest pas un rĂ©veil agrĂ©able de me dire des mensonges.
Ginny, Molly et Océane échangÚrent un regard amusé.
-Quoi ? Quâest-ce quâil y a ?
-Rien. Câest entre nous.
-Mais est-ce que vous vous moquez ?
-Non, ne tâinquiĂšte pas.
-Ah.
-Que sâest-il passĂ© ? Jâai lâimpression⊠Jâai lâimpression que⊠Que jâai tout oubliĂ© ce quâil sâest passĂ©. On est quel jour ?
-Le vingt-six.
-Ah bon, déjà ?
-Nous sommes sorties assez tard, vers dix à onze heures du soir. Le temps que tu reprennes connaissance, la nuit avait filé.
-Il est quelle heure ? Demanda Océane en se redressant sur ses coussins.
Elle regarda une horloge inutilement, car celle-ci indiquait non pas lâheure mais la position des membres de la famille. Elle lut « Ă lâĂ©cole », « Au travail », « En dĂ©placement », « Ă la maison » mais aussi « En danger de mort ». Elle frissonna en voyant la petite plaquette qui Ă©tait Ă la place du numĂ©ro douze et espĂ©rait quâaucune aiguille ne sâarrĂȘterait jamais dessus.
Comment sait-elle oĂč sont les gens ? Se demanda-t-elle en la contemplant. Puis une image de Ginny accompagnĂ©e de sa voix lui revint en tĂȘte :
-Je suis une sorciĂšre.
-Mais tes parents aussi ?
-Oui.
-Ils peuvent faire apparaĂźtre de lâargent, alors !
Lâimage sembla tourbillonner dans sa tĂȘte et elle revint Ă lâinstant prĂ©sent. Molly regarda lâhorloge.
-Ah, non, elle ne donne pas lâheure. Il est⊠Sept heures douze du matin, prĂ©cisa-t-elle en consultant la montre quâelle portait au poignet gauche.
Elle avait donc Ă©tĂ© inconsciente tout ce temps ! Elle prit conscience de ce qui lâentourait. Elle Ă©tait dans un salon-salle Ă manger. Du feu crĂ©pitait dans la cheminĂ©e. La table Ă©tait mise pour le petit dĂ©jeuner. Bacon, Ćufs brouillĂ©s, toasts. La vaisselle se faisait toute seule dans le lavabo. Molly suivit son regard et lui bloqua la vue.
-Elle sait, maman.
-De toutes façons, au point oĂč on en estâŠ
-Oui. Elle est une sorciĂšre, jâen suis convaincue.
-Moi aussi.
-Donc⊠Elle ira en mĂȘme temps que moi Ă lâĂ©cole ?
-Oui, normalement.
-Oh, cool !
-OcĂ©ane, reprit Molly, quelquâun de lâĂ©cole devrait venir tâexpliquer prochainement ce quâest Poudlard et tout cela.
-Qui ?
-GĂ©nĂ©ralement, des professeurs comme McGonagall ou le garde-chasse Hagrid sâen chargent, mais des fois, Albus Dumbledore lui-mĂȘme sâen charge.
-Si tu as de la chance.
-Ou du malheur, dit Ginny. Fred a dit queâŠ
Molly la fusilla du regard et Ginny sâinterrompit.
-Bon, ce nâest pas tout ça, mais moi, jâai faim ! annonça OcĂ©ane pour changer de sujet et dĂ©tendre lâatmosphĂšre. Molly se radoucit.
-Oui, nous allons manger. Que veux-tu ?
-Cela mâest Ă©gal.
Un souvenir de ses parents dansant sous un lampion bleu revint tout Ă coup. Elle jeta un regard interrogatif Ă Ginny.
-Non, tes parents ne savent rien. Mais ils ont étés affectés par ton explosion, répondit-elle à sa question muette.
Molly continua :
-Ils vont bien, mais ils sont un peu secouĂ©s. Ils Ă©taient partis Ă ta recherche, car cela faisait vingt minutes quâils ne tâavaient plus revue. Ils ont vu la lumiĂšre dâassez loin, environ dix mĂštres, mais⊠On leur a fait subir un sortilĂšge dâoubli ainsi quâun de confusion. Puis on les a ramenĂ©s en transplanage dâescorte⊠Tu ne comprends rien Ă ce que je dis ?
OcĂ©ane hocha indĂ©cisĂ©ment la tĂȘte. Elle nâavait pas compris lâhistoire du « trans-plaquage dâAise morte ».
-Au pire, on lui fait aussi subir un sortilĂšge dâamnĂ©sie et comme ça câest plus simple, intervint Ginny.
-Mais non, ne dis pas de bĂȘtises.
-Je ne dis pas deâŠ
-ArrĂȘte ça, câest tout. Et ne parle pas la bouche pleine.
-Désolée.
Un grand garçon roux Ă lâair malin arriva et dit :
-On devrait lui faire subir un sortilĂšge dâAmnĂ©sie pour effacer la bĂȘtise de Ginny.
-Non, la bĂȘtise de Georges, remarqua un autre garçon identique.
Océane se frotta les yeux. Il y avait bien des garçons identiques.
-OcĂ©ane je te prĂ©sente GeorgesâŠ
Le premier fit un signe de main à Océane
-âŠet Fred, dit-elle en dĂ©signant le deuxiĂšme garçon qui agita lui aussi la main.
-Ceux qui font du bruit dans leur chambre ?
-Exactement, dit Fred.
Les jumeaux sâadressĂšrent un clin dâĆil malicieux avant de demander dâune mĂȘme voix :
-Et puis sinon, qui est cette charmante demoiselle ?
-Euh, OcĂ©ane, OcĂ©ane Warren, jâhabite⊠Au village.
-Enchanté, dit Fred.
-Enchanté de faire ta connaissance, dit Georges.
-Euh, pareillement, répondit maladroitement Océane.
-On peut manger ?
-Ben, oui. Tu croyais que jâai mis la table pour quoi, pour faire joli pour toi et Fred ?
-Non, en fait, je suis Fred.
-Ah, bon ben pour ton frĂšre Georges et toi ?
-Non, en fait je me paye ta baguette. Je suis Georges.
-Peu importe ! Mangez et en silence ! ordonna Molly en insistant bien sur le mot silence. Oh, Georges, euh, Fred, non, Georges, ... Enfin, toi, lĂ , va chercher le courrier. dit-elle en dĂ©signant celui qui pouvait ĂȘtre Georges.
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Chapitre trois
Explosion au marché
Explosion au marché
Le marché était situé un peu plus loin de la place et il fallut deux minutes pour y arriver.
Il y avait plein dâobjets diffĂ©rents au marchĂ© ambulant. Des vĂȘtements, des jouets, des livres, de la nourriture et encore beaucoup de chosesâŠ
-Oh mon dieu ! sâexclama OcĂ©ane. Je ne me rappelais plus que câĂ©tait aussi grand lâannĂ©e derniĂšre.
-Moi non plus, ajouta Ginny. Il me semble mĂȘme quâil y avait moins de stands.
-Moi, je nâĂ©tais pas lĂ lâannĂ©e derniĂšre, intervint rĂȘveusement Luna. JâĂ©tais en France pour jouer avec des Ănormus Ă Babilles. La France en est remplie, mais on nâen a pas trouvĂ© un seul !
-Ah ? Ce nâest pas de cela dont ton pĂšre parlait dans son avant-dernier numĂ©ro du Chicaneur ?
-Si.
-Quâest-ce que le Chicaneur ?
-Une revue dirigée par mon pÚre, répondit fiÚrement Luna.
-Comment se fait-il que je nâen aie jamais entendu parler ?
-Câest une revue publiĂ©e dans le monde des sorciers, lâĂ©claira Ginny.
-Ah, je comprends, répondit Océane. Et elle parle de quoi ?
-Des crĂ©atures dont la plupart des gens ignorent lâexistence, des Boullus Goulus, par exemple. Et des nouvelles quotidiennes sur ce qui se passe que le ministĂšre cacheâŠ
-Il faudra que jâen lise un, un jour !
-Si tu veux, je peux tâen fournir un, proposa Luna.
-Volontiers, accepta Océane.
-On achĂšte quoi ? demanda Ginny.
-Je propose un de ces gĂąteaux qui ont lâair dĂ©licieux, et trois pulls comme ça, dit OcĂ©ane en dĂ©signant des pulls Ă©pais et doux orange et bleu.
-Ăa me va, et toi, Luna ?
Elle fit volte-face et répéta :
-Luna ?
Mais personne ne lui rĂ©pondit. Elle Ă©changea un regard avec Ginny. Elles se comprirent. Ginny alla vers la droite tandis quâOcĂ©ane courut sur la gauche.
-Luna ? Luna, oĂč es-tu ?
Mais elle nâeut pas besoin de poser encore une fois la question car, assez prĂšs, elle entendit :
-Et il y a les Ravegourdes dont on peut faire une infusion.
-TrĂšs intĂ©ressant, lui rĂ©pondit une voix dâhomme, mais je crois que cette jeune fille te cherche, remarqua-t-il en voyant une OcĂ©ane aux joues rougies par le froid, Ă bout de souffle.
-Ah, Océane !
-Luna ! quâest-ce que tu faisais ? lui demanda-t-elle, essoufflĂ©e dâavoir couru.
-Oh, je me balade⊠dit-elle.
-Viens, on a trouvé de chouettes pulls tout doux et des gùteaux chocolatés.
-Ah, on va se régaler !
-Ginny ! Cria OcĂ©ane. Câest bon ! Elle est ici !
OcĂ©ane vit dâabord une chevelure rousse flamboyante puis le reste de son visage puis son corps. Elle semblait elle aussi essoufflĂ©e.
-Oh, tu mâas fait une peur bleue ! ne refais plus cela !
-Et alors, ces pulls ? Demanda rĂȘveusement Luna en regardant le ciel sombre et parsemĂ© dâĂ©toiles.
OcĂ©ane et Ginny partageaient la mĂȘme pensĂ©e et sourirent.
Décidément, Luna ne changerait jamais.
Elles retournĂšrent donc vers le stand des pulls et en prirent un chacun. Elles voulurent le mettre, mais la tempĂ©rature Ă©tait si froide quâelles ne purent pas enlever leurs vestes.
-Allons chez moi, proposa OcĂ©ane. Câest Ă deux pas dâici.
Les filles allĂšrent donc chez OcĂ©ane. Elles allĂšrent dans le salon pour monter lâescalier qui dĂ©boucha sur un couloir. Ă leur droite se trouvait une salle de bains et la chambre des parents dâOcĂ©ane. Elles continuĂšrent et OcĂ©ane dĂ©signa du menton la fenĂȘtre. Ginny lâexamina.
-Eh, il y a du sang !
-Quoi ? Des Nargols en sang ? Demanda Luna depuis la piĂšce voisine.
-Non, du sang⊠Sur la fenĂȘtre !
-Câest la fenĂȘtre, rĂ©pondit OcĂ©ane en insistant sur le dĂ©terminant et en levant sa main blessĂ©e.
-Ah, je comprends.
-Ma chambre est ici.
Depuis la fenĂȘtre situĂ©e derriĂšre le bureau bien organisĂ©, on avait une vue sur la place du village et le marchĂ©. Les lueurs au loin paraissaient magiques. Elles enfilĂšrent leurs pulls.
-Oh, comme ça te va bien ! Remarqua Océane en regardant Luna qui virevoltait devant le miroir.
-Oui, jâai trouvĂ© aussi. Mais cela manque de motifs.
Océane se tourna vers Ginny. La partie bleue était en haut et elle mettait en valeur ses longs cheveux roux.
-Mais ! On a oublié quelque chose !
Ginny sursauta et Luna sâencoubla contre le tapis ornĂ© de constellations Ă cĂŽtĂ© du lit.
-Les gĂąteaux !
-Oh, oui, câest le plus important ! Approuva Luna, enthousiaste. AprĂšs vous et la famille, bien sĂ»r.
Elles retournÚrent dehors. La température avait encore baissé. Mais les Fondants au Chocolat étaient délicieux. Il leur restait £1 chacune pour Luna et Océane. Elles mirent en commun et achetÚrent⊠Un autre Fondant.
-Miam ! Châest crĂšs bon, essaya de dire Luna la bouche pleine.
-Oui, je trouve aussi, dit Océane la bouche vide, puis elle la remplit à nouveau de gùteau.
Elles finirent leur gourmandise et partirent en direction de la place. Le marchant de pulls les salua.
Cinq garçons de carrure assez forte surgirent de nulle part. Ils avaient lâair dâavoir entre seize et dix-huit ans. OcĂ©ane vit Ginny se cramponner Ă son sac rouge et Luna lever les yeux au ciel :
-Et il fallait que ça arrive le jour de Noël !
Le chef de la bande prit la parole de sa voix grave.
-Vous savez de quoi vous avez lâair ? De gens qui vont faire des courses. Et pour faire des courses, il faut quoi ?
La bande sâexclama en chĆur :
-De lâargent !
-Passe-nous ton sac, toi, la rouquine.
Ginny tremblait un peu, mais de froid ou de peur ?
-Passe le nous, jâai dit.
Les autres se mirent en cercle pour les cerner. OcĂ©ane rĂ©flĂ©chissait Ă toute vitesse⊠Une phrase de son roman lui revint en tĂȘte :
« Eh, oh, le balourd ! Est-ce que ta maman tâa permis de faire ça ? »
Sans savoir pourquoi, elle demanda Ă la bande :
-Et vous nâavez que ça Ă faire, dâattaquer les gens, ou vous ĂȘtes juste bĂȘtes ?
Le chef, qui tenait Ginny, tourna la tĂȘte. Ginny, elle, avait compris. Elle le gifla. Il hurla. OcĂ©ane sentit quâon lâempoignait. Elle tourna la tĂȘte et vit Luna aux prises avec un « Troll » assez fort.
-Fais ton truc, Ginny ! Sauve le sac !
-Ok ! Vas-y, envole-toi, envole-toiâŠ
Mais la peur semblait clouer le sac dans les mains de Ginny. Elle essaya de le lancer mais il retomba mollement dans les mains de sa propriĂ©taire. La bande devait la croire folle. On frappa simultanĂ©ment Ginny, Luna et OcĂ©ane. Le garçon qui tenait OcĂ©ane entreprit de fouiller ses pochesâŠ
La photo. La photo. La photo quâelles avaient prise toutes les trois. Elle Ă©tait dans sa poche. Il ne fallait pas quâils la prennentâŠ
Une sensation dâĂ©lectricitĂ© et dâĂ©nergie, ni froide ni chaude, se rĂ©pandit dans son corps. Elle regarda ses pieds. Ils ne touchaient plus le sol.
OcĂ©ane sâĂ©levait dans les airs Ă©lĂ©gamment. Bizarrement, elle nâavait pas le vertige. Ses cheveux flottaient autour de sa tĂȘte et elle se sentait libre. Elle sâarrĂȘta Ă cinq mĂštres au-dessus du sol et regarda en bas. Les Trolls avaient lĂąchĂ© Luna et Ginny. Les bras tendus vers le haut, une perle de lumiĂšre dans ses paumes tournĂ©es vers le ciel, elle cria Ă ses amies :
-Terre !
Ginny reçut le message et attrapa Luna pour la projeter à terre juste à temps. Océane sembla exploser. Une bulle de lumiÚre grandissante éjecta les Trolls qui atterrirent deux mÚtres plus loin. Effrayés, ils détalÚrent maladroitement. Océane retourna doucement vers le sol.
-CâĂ©tait⊠CâĂ©tait quoi, ça ? Demanda-t-elle.
Puis le noir complet.
Elle ouvrit les yeux.
-Océane ?
Elle referma les yeux.
-Océane ?
Elle rouvrit ses yeux marron. Tout Ă©tait flou. Tout Ă©tait chaud, aussi. Elle les referma.
Elle était à la maison. Elle remua. Le canapé. En cuir. Non, pas dans sa maison. Le canapé était en tissu dans sa maison. Dans quelle maison, alors ? Celle de Ginny. Le canapé brun. En cuir.
-Océane !
Elle rouvrit les yeux. Ginny se tenait Ă la droite de sa mĂšre. Les deux paraissaient inquiĂštes.
-OĂč est Luna ?
Molly dĂ©signa un fauteuil oĂč Luna Ă©tait profondĂ©ment endormie. Ginny alla rĂ©veiller son occupante.
-Oh, Luna !
Ginny secouait Luna, mais elle était trop profondément endormie.
-Attends, je vais tâaider.
-Non, ne bouge pas ! Tu as besoin de repos.
-Je nâai pas besoin de bouger. Oh, Luna, un Nargol essaie de te prendre ta veste sur la chaise !
Luna se leva dâun bond et se mit en position de combat. Elle tourna la tĂȘte dans tous les sens puis regarda OcĂ©ane, ses poings fermĂ©s Ă hauteur de ses Ă©paules.
-OĂč ça ?
-Mais non, je disais cela pour te réveiller !
-Ah. Tu aurais pu me secouer, ou me dire « Luna, OcĂ©ane a repris conscience ». Ce nâest pas un rĂ©veil agrĂ©able de me dire des mensonges.
Ginny, Molly et Océane échangÚrent un regard amusé.
-Quoi ? Quâest-ce quâil y a ?
-Rien. Câest entre nous.
-Mais est-ce que vous vous moquez ?
-Non, ne tâinquiĂšte pas.
-Ah.
-Que sâest-il passĂ© ? Jâai lâimpression⊠Jâai lâimpression que⊠Que jâai tout oubliĂ© ce quâil sâest passĂ©. On est quel jour ?
-Le vingt-six.
-Ah bon, déjà ?
-Nous sommes sorties assez tard, vers dix à onze heures du soir. Le temps que tu reprennes connaissance, la nuit avait filé.
-Il est quelle heure ? Demanda Océane en se redressant sur ses coussins.
Elle regarda une horloge inutilement, car celle-ci indiquait non pas lâheure mais la position des membres de la famille. Elle lut « Ă lâĂ©cole », « Au travail », « En dĂ©placement », « Ă la maison » mais aussi « En danger de mort ». Elle frissonna en voyant la petite plaquette qui Ă©tait Ă la place du numĂ©ro douze et espĂ©rait quâaucune aiguille ne sâarrĂȘterait jamais dessus.
Comment sait-elle oĂč sont les gens ? Se demanda-t-elle en la contemplant. Puis une image de Ginny accompagnĂ©e de sa voix lui revint en tĂȘte :
-Je suis une sorciĂšre.
-Mais tes parents aussi ?
-Oui.
-Ils peuvent faire apparaĂźtre de lâargent, alors !
Lâimage sembla tourbillonner dans sa tĂȘte et elle revint Ă lâinstant prĂ©sent. Molly regarda lâhorloge.
-Ah, non, elle ne donne pas lâheure. Il est⊠Sept heures douze du matin, prĂ©cisa-t-elle en consultant la montre quâelle portait au poignet gauche.
Elle avait donc Ă©tĂ© inconsciente tout ce temps ! Elle prit conscience de ce qui lâentourait. Elle Ă©tait dans un salon-salle Ă manger. Du feu crĂ©pitait dans la cheminĂ©e. La table Ă©tait mise pour le petit dĂ©jeuner. Bacon, Ćufs brouillĂ©s, toasts. La vaisselle se faisait toute seule dans le lavabo. Molly suivit son regard et lui bloqua la vue.
-Elle sait, maman.
-De toutes façons, au point oĂč on en estâŠ
-Oui. Elle est une sorciĂšre, jâen suis convaincue.
-Moi aussi.
-Donc⊠Elle ira en mĂȘme temps que moi Ă lâĂ©cole ?
-Oui, normalement.
-Oh, cool !
-OcĂ©ane, reprit Molly, quelquâun de lâĂ©cole devrait venir tâexpliquer prochainement ce quâest Poudlard et tout cela.
-Qui ?
-GĂ©nĂ©ralement, des professeurs comme McGonagall ou le garde-chasse Hagrid sâen chargent, mais des fois, Albus Dumbledore lui-mĂȘme sâen charge.
-Si tu as de la chance.
-Ou du malheur, dit Ginny. Fred a dit queâŠ
Molly la fusilla du regard et Ginny sâinterrompit.
-Bon, ce nâest pas tout ça, mais moi, jâai faim ! annonça OcĂ©ane pour changer de sujet et dĂ©tendre lâatmosphĂšre. Molly se radoucit.
-Oui, nous allons manger. Que veux-tu ?
-Cela mâest Ă©gal.
Un souvenir de ses parents dansant sous un lampion bleu revint tout Ă coup. Elle jeta un regard interrogatif Ă Ginny.
-Non, tes parents ne savent rien. Mais ils ont étés affectés par ton explosion, répondit-elle à sa question muette.
Molly continua :
-Ils vont bien, mais ils sont un peu secouĂ©s. Ils Ă©taient partis Ă ta recherche, car cela faisait vingt minutes quâils ne tâavaient plus revue. Ils ont vu la lumiĂšre dâassez loin, environ dix mĂštres, mais⊠On leur a fait subir un sortilĂšge dâoubli ainsi quâun de confusion. Puis on les a ramenĂ©s en transplanage dâescorte⊠Tu ne comprends rien Ă ce que je dis ?
OcĂ©ane hocha indĂ©cisĂ©ment la tĂȘte. Elle nâavait pas compris lâhistoire du « trans-plaquage dâAise morte ».
-Au pire, on lui fait aussi subir un sortilĂšge dâamnĂ©sie et comme ça câest plus simple, intervint Ginny.
-Mais non, ne dis pas de bĂȘtises.
-Je ne dis pas deâŠ
-ArrĂȘte ça, câest tout. Et ne parle pas la bouche pleine.
-Désolée.
Un grand garçon roux Ă lâair malin arriva et dit :
-On devrait lui faire subir un sortilĂšge dâAmnĂ©sie pour effacer la bĂȘtise de Ginny.
-Non, la bĂȘtise de Georges, remarqua un autre garçon identique.
Océane se frotta les yeux. Il y avait bien des garçons identiques.
-OcĂ©ane je te prĂ©sente GeorgesâŠ
Le premier fit un signe de main à Océane
-âŠet Fred, dit-elle en dĂ©signant le deuxiĂšme garçon qui agita lui aussi la main.
-Ceux qui font du bruit dans leur chambre ?
-Exactement, dit Fred.
Les jumeaux sâadressĂšrent un clin dâĆil malicieux avant de demander dâune mĂȘme voix :
-Et puis sinon, qui est cette charmante demoiselle ?
-Euh, OcĂ©ane, OcĂ©ane Warren, jâhabite⊠Au village.
-Enchanté, dit Fred.
-Enchanté de faire ta connaissance, dit Georges.
-Euh, pareillement, répondit maladroitement Océane.
-On peut manger ?
-Ben, oui. Tu croyais que jâai mis la table pour quoi, pour faire joli pour toi et Fred ?
-Non, en fait, je suis Fred.
-Ah, bon ben pour ton frĂšre Georges et toi ?
-Non, en fait je me paye ta baguette. Je suis Georges.
-Peu importe ! Mangez et en silence ! ordonna Molly en insistant bien sur le mot silence. Oh, Georges, euh, Fred, non, Georges, ... Enfin, toi, lĂ , va chercher le courrier. dit-elle en dĂ©signant celui qui pouvait ĂȘtre Georges.