"Une tragédie évitable ? Retour sur le parcours du suspect de l'attentat d'Arras, surveillé depuis 2021 pour radicalisation islamiste, et sur les failles du système de suivi des individus radicalisés en France."
Date : Jeudi 20 Octobre 2023
L'attentat tragique survenu dans un lycée d'Arras, où Dominique Bernard a perdu la vie, a soulevé des préoccupations quant à la surveillance des individus radicalisés en France. Le ministère de l'Intérieur a confirmé que le principal suspect, Mohammed Mogouchkov, un ressortissant russe originaire d'Ingouchie, était fiché pour radicalisation islamiste depuis février 2021
Le parcours de Mohammed Mogouchkov est désormais sous le feu des projecteurs, mettant en lumière les failles du système de surveillance et de suivi des individus radicalisés en France. Bien que fiché en 2021, il n'a été pris en charge par les services de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) qu'en juillet 2023
Le suivi de Mohammed Mogouchkov est devenu nécessaire après deux signalements émanant du lycée Gambetta d'Arras, où il était précédemment scolarisé. L'histoire de radicalisation de Mogouchkov est étroitement liée à un événement survenu en novembre 2020, lorsque son camarade de classe a agressé verbalement et physiquement une enseignante du lycée. L'enseignante abordait le sujet de la mémoire de Samuel Paty, le professeur assassiné quelques semaines plus tôt. L'élève agresseur, exclu de l'établissement, entretenait des liens avec Mohammed Mogouchkov, ce qui a conduit à un signalement de l'Education nationale
De plus, cette enseignante a déposé une plainte après avoir été harcelée par Mohammed Mogouchkov, qui l'a suivie jusqu'à son domicile et l'a intimidée à plusieurs reprises. Fin décembre 2020, Mogouchkov s'est introduit dans la salle de classe de l'enseignante à la fin de son cours
Ces antécédents inquiétants laissent planer des questions sur l'efficacité de la surveillance des individus radicalisés en France et soulignent l'importance d'améliorer la coordination entre les différents organes de sécurité. Alors que l'enquête se poursuit pour déterminer les circonstances exactes de l'attaque à Arras, les autorités françaises doivent réfléchir à des moyens d'optimiser la détection et la prévention de la radicalisation pour éviter de futurs drames
