"La place Jeanne d'Arc en Proie à un Trafic de Drogue Qui Impacte les Entreprises et la Vie Quotidienne : Les Commerçants Témoignent"
Depuis deux ans, la place Jeanne d'Arc à Toulouse est devenue le théâtre d'un trafic de drogue qui a eu des conséquences dramatiques pour les commerces locaux. La situation s'est aggravée au point que plusieurs établissements, dont McDonald's, ont été contraints de fermer leurs portes. La Ville de Toulouse déclare qu'elle surveille attentivement cette problématique
Le quotidien des commerçants de la place Jeanne d'Arc à Toulouse est devenu lourd et compliqué. Beaucoup d'entre eux ont choisi de rester anonymes pour parler de cette situation alarmante. Un gérant de brasserie déclare : "La situation à Jeanne d'Arc s'est dégradée lorsque la Ville a décidé de réaménager la place Arnaud-Bernard. Les dealers ont alors investi cette place, la rendant dangereuse et inadaptée au commerce."
Dès 10 heures du matin, la place Jeanne d'Arc est le théâtre de trafic de drogue, parfois accompagné de bagarres violentes, d'agressions de clients, et de passants qui hésitent désormais à traverser la place ou à utiliser la station de métro Jeanne d'Arc. Un gérant explique : "Ce sont principalement des jeunes mineurs en difficulté, exploités pour gérer le trafic. Ils occupent la place et étendent leur activité de Jeanne d'Arc jusqu'à Compans-Caffarelli. Le chiffre d'affaires de mon bar a déjà chuté de 50 %. Plusieurs enseignes ont déjà fermé, y compris une chaîne de fast-food et un kebab. McDonald's fermera définitivement ses portes en novembre. C'est une perte considérable pour le quartier."
Un autre restaurateur établi boulevard de Strasbourg renchérit : "Les commerçants se rassemblent pour trouver des solutions. Dès que nous essayons d'attirer des clients avec des initiatives attractives, les trafiquants se positionnent devant nos établissements et sollicitent nos clients. Cette situation découle du réaménagement de la place Arnaud-Bernard, qui a poussé ces trafiquants vers ce quartier. Il est évident que la situation n'a pas été maîtrisée de manière adéquate."
Les résidents sont également inquiets et en colère. Une habitante explique : "J'habite à deux pas du cinéma ABC. Je sors de moins en moins de chez moi. J'ai peur. Est-ce normal ?"
Plusieurs commerçants, y compris le cinéma ABC et McDonald's, ont écrit à la Mairie et à la préfecture pour exprimer leurs préoccupations. Ils soulignent que bien que des patrouilles de police aient été déployées sur place, la situation ne s'est pas améliorée. Ils appellent à une présence policière plus soutenue, affirmant que les interventions actuelles sont trop brèves. La police municipale ne peut agir qu'en uniforme, ce qui complique les constatations nécessaires à des actions judiciaires
La Ville de Toulouse maintient une vigilance constante sur la situation. L'adjoint au maire chargé de la sécurité, Emilion Esnault, déclare que les acheteurs de drogue financent ce trafic illicite, ce qui nuit grandement à la vie des résidents et des commerçants. Il précise que les trafiquants sont principalement des jeunes hommes venant d'Algérie, et souvent sous le coup d'une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQFTF)
En fin 2020, des efforts importants ont été déployés en collaboration avec la Police nationale, la justice et les services de l'État pour endiguer le trafic de drogue à la place Arnaud-Bernard, ce qui a entraîné de nombreuses arrestations et sanctions. Cependant, les nuisances ont été déplacées vers d'autres zones, dont la place Jeanne d'Arc. La Ville a augmenté la présence policière, avec des patrouilles régulières en véhicule, à pied et à vélo. Au cours des douze derniers mois, la police municipale a notifié 434 infractions, dont 174 délits ayant conduit à des poursuites judiciaires. Tout acte répréhensible, qu'il s'agisse de crachats, de vente de tabac, de stupéfiants ou de déchets jetés, est sanctionné. Une caméra 4G a été installée à l'entrée du métro Jeanne d'Arc pour améliorer la surveillance de la zone
Bien que des démarches aient été entreprises pour résoudre la situation, les commerçants estiment que les interventions devraient être plus prolongées, car les trafiquants reviennent rapidement après le départ de la police. Il est également souligné qu'il y a un besoin accru d'effectifs policiers pour surveiller la place en permanence
Le trafic de drogue à la place Jeanne d'Arc constitue un problème complexe et persistant qui affecte non seulement les commerces, mais aussi la vie quotidienne des résidents. Les autorités de Toulouse continuent de travailler sur des solutions pour éradiquer ce fléau qui gangrène la vie dans ce quartier
Alors que le quartier lutte pour retrouver son attractivité et sa sécurité, les commerçants espèrent que des mesures plus efficaces seront mises en place pour rétablir la tranquillité et permettre aux entreprises locales de prospérer à nouveau. En attendant, la Ville de Toulouse s'engage à maintenir sa vigilance et à collaborer avec les forces de l'ordre pour résoudre ce problème persistant
