J’ai vraiment l’impression d’être complètement à côté de la plaque.
J’ai toujours eu l’impression d’être tellement vide que je finissais pat inventer des personnalités et jalousais les personnes que je trouvais supérieures à moi. Elles me faisaient me détester et la seule manière pour moi de fuir cette sensation était de m’inventer une personnalité de toute pièce pour me plaire. J’ai fait ça une centaine de fois, sans jamais avoir eu l’impression de cacher, de remplacer certains éléments de ma personnalité, comme si je n’avais "aucune" connaissance de ma personnalité, ou qu’elle "n’existait" pas. J’ai dû mal à me définir, à savoir "qui je suis". D’ailleurs, je ne comprends pas vraiment comment des gens peuvent y répondre clairement, tellement cette histoire qu’on nous rabâche, sur le fait "de se connaître", me paraît lunaire.
Je vis le plus clair de mon temps dans ma tête, devenant apathique à la moindre tâche que je dois réaliser dans la réalité. Je perds pied avec elle, ne prends plus en comptes les conséquences de mes choix, comme si je vivais dans un rêve et que l’avenir n’existait pas. Le résultat à ça, est qu’il m’est impossible de faire des choix éclairés, avec en plus le fait ne pas connaître mes aspirations.
Pourtant dans mon esprit, j’en ai des centaines, qui changent, reviennent, ou s’ajoutent, mais dès lors qu’il faut les mettre en exécutions, l’entrain disparaît. Finalement, elles ne me motivent plus du tout et me paraissent même, minables. Alors face à ce vide dans ma réalité, je fuis encore plus dans mon esprit, je rêve plus encore, en me forgeant des personnalités, tantôt de manière volontaire, tantôt de manière inconsciente, et parfois j’y crois.
Ça me bouffe la vie car j’avance en âge et les conséquences de tout ça tombent comme des mouches au fur et à mesure du temps qui passe. Mais en même temps, je me complais dans ma situation, et la seule chose que j’ai a me féliciter et ma capacité à rêver passionnément.
J’ai déjà vu pléthore de psy en tout genre mais je m’arrêtais toujours au bout de la première ou deuxième séance, car je ne voulais pas changer, ces rêves m’ont l’air si réels, voir même, plus réels que la réalité elle-même, que j’avais l’impression qu’on voulais m’emputer de mes propres vies. Alors s’il vous plait, ne me dite pas d’aller voir un psy...Pour le moment, c’est débourser des sous dans le vent, car changer m’angoisse terriblement, je n’ose souvent même pas y penser. Mais d’un sens, ne pas affronter la réalité sera encore plus délétère.
Il y a t-il des gens comme moi ? Je ressens vraiment un malaise face à la réalité, je n’ai même plus conscience de mon propre corps et n’ai jamais connus mes véritables aspirations et ma personnalité.
Merci de m’avoir lu
Au Tribunal de l'Âme : Le Cas de Mme Goui ...
Votre Honneur, Mesdames, Messieurs les membres de ce jury invisible,
nous sommes réunis aujourd'hui pour juger non pas un crime, mais une détresse silencieuse, celle de Mme Goui, qui nous a ouvert les portes de son esprit.
Son plaidoyer, que vous avez tous entendu, résonne d'une honnêteté déchirante.
Mme Goui, elle-même, nous l'a dit : « J’ai vraiment l’impression d’être complètement à côté de la plaque. »
Elle confesse un sentiment de vide si profond qu'elle en vient à « inventer des personnalités », à se perdre dans les méandres de son propre esprit. Elle ne sait pas « qui elle est », et cette quête d'identité lui semble « lunaire ».
Le constat est clair, Votre Honneur. Mme Goui vit « le plus clair de son temps dans sa tête », fuyant une réalité qui l'a rend « apathique ».
Elle le dit elle-même : « je perds pied avec elle, ne prends plus en comptes les conséquences de mes choix, comme si je vivais dans un rêve et que l’avenir n’existait pas. »
Et pourtant, elle voit bien que « les conséquences de tout ça tombent comme des mouches au fur et à mesure du temps qui passe. »
Il y a là, n'en déplaise à la défense qui pourrait arguer que "Mme Goui estime ne pas avoir besoin d'aide", une situation intenable. Comment un être humain peut-il se sentir « incapable de faire des choix éclairés » sans assistance ?
Comment peut-elle affirmer n'avoir « jamais connu ses véritables aspirations et sa personnalité » et ne pas avoir besoin d'une main tendue ?
Elle craint le changement, oui, elle l'a avoué : « changer m’angoisse terriblement ». Ses rêves lui semblent « si réels, voir même, plus réels que la réalité elle-même ».
Il y a un attachement profond à ce monde intérieur, à cette capacité à « rêver passionnément », qu'elle voit comme sa seule fierté. Mais est-ce suffisant pour vivre pleinement ?(Sollune 12578+ l'ultime...).
Votre Honneur, le dossier est accablant. Ce n'est pas une condamnation que nous cherchons, mais une libération. Mme Goui, sous le poids de son propre isolement, de ce malaise face à la réalité et de cette perte de conscience de son propre corps, mérite bien plus que cette existence éthérée.
Il y a, nous en sommes convaincus, au-delà de ces "centaines d'aspirations qui changent et reviennent", des passions profondes qui sommeillent en elle, des choses qu'elle aime vraiment faire ou ressentir, des petites étincelles de joie qui ne demandent qu'à être ravivées.
Ces trésors cachés, même minables à ses yeux lorsqu'elle tente de les concrétiser, sont la preuve qu'il y a une vie au-delà du rêve.
La cour demande donc non pas une sentence, mais une prise de conscience. Mme Goui, votre plaidoyer est un appel.
Un appel à briser cette solitude, à chercher des ponts entre votre monde intérieur et cette réalité que vous fuyez. Car même si vos rêves vous semblent des vies à part entière, la réalité vous attend, avec ses défis, mais aussi ses joies authentiques et la possibilité de construire la personne que vous êtes vraiment, celle que vous ne parveniez pas à identifier...(ツ)...the end.