H
Anonyme
Bonjour, bonsoir,
Le week-end dernier, j'ai été dans un état d'euphorie total. J'ai rencontré les amis de ma meilleure amie, j'ai pu souffler loin de ma famille, de la vie en général. C'était incroyable. Le lendemain, j'ai discuté avec une autre amie de ses problèmes, du fait qu'elle était confuse sur ce qu'elle devait ressentir quant à la perte de sa meilleure amie.
Pendant 4 jours, ça a été l'obscurité totale. Je me suis coupée de tout le monde, me sentant coupable de la situation de mon autre amie et vide de ne plus avoir ce sentiment d'euphorie dans ma poitrine. Et puis mon anniversaire est arrivé. J'ai reçu un message de la part d'une amie que je connais depuis maintenant douze ans. J'avais la tête qui me faisait mal, le stress qui m'empechait de dormir, la culpabilité qui me retenait enfermée dans ma propre chambre. J'ai toujours eu beaucoup de mal avec mes émotions et je suis consciente que durant les bas que j'éprouve, je ne suis pas capable de juger correctement les situations qui se présentent à moi.
Et pourtant, j'ai écrit une lettre à mon amie de longue date, dans laquelle je lui impose la fin de notre amitié. J'ai pleuré lorsque je l'ai écrite. Aujourd'hui, je l'ai relue, et je réalise à quel point c'était injuste. À quel point je suis froide et distante dans ma lettre. Je voulais juste l'éloigner, lui expliquer la situation de pourquoi j'ai disparu. Au lieu de ça, j'ai l'impression d'avoir craché sur tout ce qu'elle a fait pour moi. Je suis perdue. J'arrive plus à savoir ce que je dois penser, j'arrive plus à me fier à mon propre jugement. Est ce que quelqu'un pourrait la lire et me dire ce qu'il en revient, s'il vous plaît ? J'ai besoin de savoir si un autre message s'impose, si je dois présenter mes excuses ou non...
Voici la lettre, désolée elle est très longue... C'est surtout la première partie qui compte... Merci d'avance pour votre aide...
Hier soir, j'ai commencé à t'écrire une lettre dans laquelle je te disais que rien de tout ça n'était personnel, en quelque sorte. Ce n'est pas de toi dont je voulais me débarrasser. J'essayais juste de m'évincer de ta vie. Immature. Egoïste. Injuste. Connasse. Egocentrique. Et plus encore. Fais ton choix. Hier soir, je m'excusais d'être une pitoyable amie. Je suis désolée, Mathilde. Contrairement à certaines choses que j'ai pu écrire, ça je le pensais sincèrement. A vrai dire, c'était même l'objet de mon message. Le pire, c'est que j'ai été contrainte de faire des efforts avec certaines personnes, de rester, de m'accrocher. Et tu n'en faisais pas partie. C'est certainement mieux comme ça. Je ne veux pas que tu te retrouves dans la même situation que ma colocataire et qu'Emma. Toujours à épier chacun de mes faits et gestes, à s'inquiéter que je puisse disparaître à n'importe quel moment. A redouter incessamment le jour où j'exploserai enfin. Mes parents sont déjà passés par là, ils le subissent encore aujourd'hui. Je suppose que je veux juste limiter les dégâts. Qu'une part de moi refuse de rester seule, parce que je sais déjà comment ça finira. J'ai pas le droit de te demander de rester. Et t'as pas le droit de rester non-plus. J'essaie de changer, de faire des changements dans ma vie, d'avancer. J'essaie, mais ils ne voient pas les efforts parce qu'au final, ils finissent toujours par se retrouver sans nouvelles pendant plusieurs jours. Et l'angoisse revient, alors je suis obligée de mentir. Je ne sais pas s'ils savent que ce sont des excuses bidons que je leur sers à chaque fois que je ressurgis du silence. Mais c'est la réalité de ce que sont devenues mes relations : un ramassis de mensonges. J'essaie de changer ça. Mais tu te vois recevoir des messages du type "désolée j'ai fait une rechute. Encore." ? Encore, et encore et encore. Deux jours après avoir passé ta meilleure journée. La veille d'un examen important. Le jour d'une journée sympathique avec tes proches. La vérité, c'est que c'est faux, je ne peux pas parler de mes problèmes à chaque fois qu'ils surgissent dans ma vie. Parce que je suis mes problèmes. Tout ça, c'est dans ma tête. Mais je suis fatiguée de mentir, de faire semblant. Il y a des hauts, très hauts, tellement hauts que j'arrive à me persuader que tout va bien, que je suis guérie, que je suis capable d'être une vraie amie. Une bonne amie. Que j'arrive à persuader les gens autour de moi que les choses s'arrangent. Puis il y a les bas, très bas aussi, qui nous ramènent subitement à la réalité des choses. Des bas où je ne veux plus rien entendre. Je fais ce qu'il faut pour apprendre à me débrouiller seule, pour pouvoir partir sans causer davantage de mal. Si tu sens que quelque chose n'est pas net dans cette histoire, que tu as plus à perdre qu'à gagner, vas-t-en. Bloque moi. Fais ce qu'il y a à faire. Ne me prends pas en pitié. Et si ça peut te rassurer, non, je ne vais pas me suicider. J'ai trop à faire pour partir. Je suis une connasse, mais pas à ce point. Je te laisse la lettre, même si je ne sais pas si ça sert vraiment. Je pensais que j'avais changé mon discours, mais non. Si tu as lu déjà jusque-là, t'en sais suffisamment. Je suis désolée pour tout. J'ignore si j'avais même le droit de dire toutes ces choses. Je savais pas quoi faire, quoi dire pour que tu comprennes. Je te souhaite de réussir, même si t'as pas besoin de ça pour que ça arrive. J'aimerais quand même ajouter quelque chose à tout ça. Je te jure que j'ai envie que les choses s'arrangent, que je voudrais que les choses soient différentes. Mais tout ce que je vais devoir faire pour y arriver, ça me terrifie d'imaginer l'impact du processus sur vous toutes. ça va être de véritables montagnes russes de plus en plus violentes jusqu'à ce que je m'effondre complètement. Il y a une petite voix dans ma tête qui espère que tu me donneras une seconde chance malgré tout ça. C'est peut-être du foutage de gueule que d'espérer ça après tout ce que j'ai fait et dis. Si tu songes à le faire, je délire certainement mais SI jamais ça te traverse l'esprit, je ne peux rien te garantir quant à la finalité de tout ça. je veux que tu gardes en tête que cette relation ne te sera pas bénéfique. Au revoir.
J'ignore comment commencer ce message. Ce serait normal d'introduire cette lettre par une excuse. Seulement, pour qu'un quelconque "désolée" de ma part ait de la valeur, il faudrait que je veuille arranger les choses. Que je veuille m'excuser d'une erreur. Le problème, c'est que ça n'a jamais été une erreur. Je ne voulais même pas t'envoyer de message. J'espérais que disparaître suffirait à t'éloigner, que c'était mieux qu'un long message comme celui que je m'apprête à t'écrire. C'est injuste. Egoïste. Je le sais. La seule raison qui me pousse à le faire, c'est que je ne veux pas que tu penses que tu n'as jamais compté. Au contraire. Je n'ai pas cessé d'appréhender le jour où je devrais me confronter aux conséquences de mes choix. C'est pour cela aussi que je ne veux pas que tu restes. Tu mérites mieux. Je le pense sincèrement. Je ne sais même pas ce que j'ai le droit de dire, ce que je devrais te dire. Tout t'expliquer sonnerait comme une vaine tentative de justifier mon comportement, alors que je me suis simplement conduite comme une vraie connasse. Ne rien dire pourrait signifier que notre amitié n'a jamais suffisamment compté pour que je daigne trouver une raison d'y mettre fin. Alors je me contenterai de dire que je n'y arrive plus. Que j'avance à reculons depuis des mois, si ce n'est des années. Je t'épargne les détails. Pour résumer, je suis devenue une véritable bombe à retardement. C'est un peu dramatique, mais ça illustre bien la situation. Je refuse de vous entraîner avec moi. Peut-être que ça fait partie de la guérison, peut-être pas. J'en sais rien, mais je ne veux pas courir le risque de laisser tout ça s'immiscer dans vos vies. pas maintenant que vous avancez à tâtons vers vos projets d'avenir. La seule raison pour laquelle j'ai gardé contact avec certaines personnes, c'est parce que je me suis retrouvée dans cette situation où je vis avec l'amie la plus têtue que je possède et que je ne veux pas l'inquiéter. La seule chose qu'elle ignore, c'est qu'à part Emma et elle, je parle plus à personne. Alors non, je peux t'assurer que c'est pas la vie d'étudiante qui m'est montée à la tête et fait oublier ce qui importe vraiment. Elle et Emma sont encore fragiles, je veux m'assurer qu'elles soient bien entourées avant de partir. Mais toi, t'es la personne la plus intelligente et la plus gentille que je connaisse. T'es bien accompagnée, bien entourée. Je sais que tu ne te laisseras pas tomber. Tu es forte et tu sais que tu peux compter sur ton entourage quoi qu'il arrive. Certainement que je suis dans un bas plus bas que les autres et que je regretterai tout ça dans quelques jours. Je commence déjà à douter. Mais je peux pas te repousser et du jour au lendemain décider que je veux te garder. C'est bon pour personne et loin d'être sain. Je vois bien le soulagement qui se dessine sur le visage de mes parents lorsque j'arrive à sortir de la maison, quand j'arrive à réaliser les tâches les plus simples. Je veux pas vous infliger ça. Je veux pas vous faire porter ce p***ain de poids. Vous avez déjà bien assez à faire avec vos vies respectives. Je vois une psychologue, bientôt un sophrologue, peut-être aussi un psychiatre. Tout ça pour dire que ça va aller, et que j'ai pas besoin que vous soyez dans les parages pour ramasser tous les morceaux que je vais laisser sur le chemin. Parce que c'est ce qui va se passer : je vais devoir m'effondrer, complètement détruire tout ce que j'ai construit ces sept dernières années avant de pouvoir espérer me reconstruire. Peut-être que je suis encore dramatique, mais ça change rien au fait que je veux pas qu'on garde contact, s'il te plaît. Excuse-moi de ne pas avoir été là pour tes dix huit ans. De ne pas avoir été une bonne amie. Pour ça, je suis sincèrement désolée.Rien ne justifie ce que je t'ai fait. Je te serai toujours reconnaissante pour tout ce que tu as fait, pour l'amie que tu as été. Merci, vraiment. Et excuse-moi de ne pas être en mesure de te rendre la pareille. De ne pas être à la hauteur. J'ignore si ce message fait sens, ni même si tu vas comprendre que mon admiration pour toi n'a jamais changé et que tu n'y es pour rien ni même si mes mots sont justes. Je t'aime fort et certainement que je ne suis pas en position de demander quoique-ce-soit, mais fais-moi une faveur et vis ta vie, oublie moi, s'il te plaît. Prends soin de toi, Au revoir.
Le week-end dernier, j'ai été dans un état d'euphorie total. J'ai rencontré les amis de ma meilleure amie, j'ai pu souffler loin de ma famille, de la vie en général. C'était incroyable. Le lendemain, j'ai discuté avec une autre amie de ses problèmes, du fait qu'elle était confuse sur ce qu'elle devait ressentir quant à la perte de sa meilleure amie.
Pendant 4 jours, ça a été l'obscurité totale. Je me suis coupée de tout le monde, me sentant coupable de la situation de mon autre amie et vide de ne plus avoir ce sentiment d'euphorie dans ma poitrine. Et puis mon anniversaire est arrivé. J'ai reçu un message de la part d'une amie que je connais depuis maintenant douze ans. J'avais la tête qui me faisait mal, le stress qui m'empechait de dormir, la culpabilité qui me retenait enfermée dans ma propre chambre. J'ai toujours eu beaucoup de mal avec mes émotions et je suis consciente que durant les bas que j'éprouve, je ne suis pas capable de juger correctement les situations qui se présentent à moi.
Et pourtant, j'ai écrit une lettre à mon amie de longue date, dans laquelle je lui impose la fin de notre amitié. J'ai pleuré lorsque je l'ai écrite. Aujourd'hui, je l'ai relue, et je réalise à quel point c'était injuste. À quel point je suis froide et distante dans ma lettre. Je voulais juste l'éloigner, lui expliquer la situation de pourquoi j'ai disparu. Au lieu de ça, j'ai l'impression d'avoir craché sur tout ce qu'elle a fait pour moi. Je suis perdue. J'arrive plus à savoir ce que je dois penser, j'arrive plus à me fier à mon propre jugement. Est ce que quelqu'un pourrait la lire et me dire ce qu'il en revient, s'il vous plaît ? J'ai besoin de savoir si un autre message s'impose, si je dois présenter mes excuses ou non...
Voici la lettre, désolée elle est très longue... C'est surtout la première partie qui compte... Merci d'avance pour votre aide...
Hier soir, j'ai commencé à t'écrire une lettre dans laquelle je te disais que rien de tout ça n'était personnel, en quelque sorte. Ce n'est pas de toi dont je voulais me débarrasser. J'essayais juste de m'évincer de ta vie. Immature. Egoïste. Injuste. Connasse. Egocentrique. Et plus encore. Fais ton choix. Hier soir, je m'excusais d'être une pitoyable amie. Je suis désolée, Mathilde. Contrairement à certaines choses que j'ai pu écrire, ça je le pensais sincèrement. A vrai dire, c'était même l'objet de mon message. Le pire, c'est que j'ai été contrainte de faire des efforts avec certaines personnes, de rester, de m'accrocher. Et tu n'en faisais pas partie. C'est certainement mieux comme ça. Je ne veux pas que tu te retrouves dans la même situation que ma colocataire et qu'Emma. Toujours à épier chacun de mes faits et gestes, à s'inquiéter que je puisse disparaître à n'importe quel moment. A redouter incessamment le jour où j'exploserai enfin. Mes parents sont déjà passés par là, ils le subissent encore aujourd'hui. Je suppose que je veux juste limiter les dégâts. Qu'une part de moi refuse de rester seule, parce que je sais déjà comment ça finira. J'ai pas le droit de te demander de rester. Et t'as pas le droit de rester non-plus. J'essaie de changer, de faire des changements dans ma vie, d'avancer. J'essaie, mais ils ne voient pas les efforts parce qu'au final, ils finissent toujours par se retrouver sans nouvelles pendant plusieurs jours. Et l'angoisse revient, alors je suis obligée de mentir. Je ne sais pas s'ils savent que ce sont des excuses bidons que je leur sers à chaque fois que je ressurgis du silence. Mais c'est la réalité de ce que sont devenues mes relations : un ramassis de mensonges. J'essaie de changer ça. Mais tu te vois recevoir des messages du type "désolée j'ai fait une rechute. Encore." ? Encore, et encore et encore. Deux jours après avoir passé ta meilleure journée. La veille d'un examen important. Le jour d'une journée sympathique avec tes proches. La vérité, c'est que c'est faux, je ne peux pas parler de mes problèmes à chaque fois qu'ils surgissent dans ma vie. Parce que je suis mes problèmes. Tout ça, c'est dans ma tête. Mais je suis fatiguée de mentir, de faire semblant. Il y a des hauts, très hauts, tellement hauts que j'arrive à me persuader que tout va bien, que je suis guérie, que je suis capable d'être une vraie amie. Une bonne amie. Que j'arrive à persuader les gens autour de moi que les choses s'arrangent. Puis il y a les bas, très bas aussi, qui nous ramènent subitement à la réalité des choses. Des bas où je ne veux plus rien entendre. Je fais ce qu'il faut pour apprendre à me débrouiller seule, pour pouvoir partir sans causer davantage de mal. Si tu sens que quelque chose n'est pas net dans cette histoire, que tu as plus à perdre qu'à gagner, vas-t-en. Bloque moi. Fais ce qu'il y a à faire. Ne me prends pas en pitié. Et si ça peut te rassurer, non, je ne vais pas me suicider. J'ai trop à faire pour partir. Je suis une connasse, mais pas à ce point. Je te laisse la lettre, même si je ne sais pas si ça sert vraiment. Je pensais que j'avais changé mon discours, mais non. Si tu as lu déjà jusque-là, t'en sais suffisamment. Je suis désolée pour tout. J'ignore si j'avais même le droit de dire toutes ces choses. Je savais pas quoi faire, quoi dire pour que tu comprennes. Je te souhaite de réussir, même si t'as pas besoin de ça pour que ça arrive. J'aimerais quand même ajouter quelque chose à tout ça. Je te jure que j'ai envie que les choses s'arrangent, que je voudrais que les choses soient différentes. Mais tout ce que je vais devoir faire pour y arriver, ça me terrifie d'imaginer l'impact du processus sur vous toutes. ça va être de véritables montagnes russes de plus en plus violentes jusqu'à ce que je m'effondre complètement. Il y a une petite voix dans ma tête qui espère que tu me donneras une seconde chance malgré tout ça. C'est peut-être du foutage de gueule que d'espérer ça après tout ce que j'ai fait et dis. Si tu songes à le faire, je délire certainement mais SI jamais ça te traverse l'esprit, je ne peux rien te garantir quant à la finalité de tout ça. je veux que tu gardes en tête que cette relation ne te sera pas bénéfique. Au revoir.
J'ignore comment commencer ce message. Ce serait normal d'introduire cette lettre par une excuse. Seulement, pour qu'un quelconque "désolée" de ma part ait de la valeur, il faudrait que je veuille arranger les choses. Que je veuille m'excuser d'une erreur. Le problème, c'est que ça n'a jamais été une erreur. Je ne voulais même pas t'envoyer de message. J'espérais que disparaître suffirait à t'éloigner, que c'était mieux qu'un long message comme celui que je m'apprête à t'écrire. C'est injuste. Egoïste. Je le sais. La seule raison qui me pousse à le faire, c'est que je ne veux pas que tu penses que tu n'as jamais compté. Au contraire. Je n'ai pas cessé d'appréhender le jour où je devrais me confronter aux conséquences de mes choix. C'est pour cela aussi que je ne veux pas que tu restes. Tu mérites mieux. Je le pense sincèrement. Je ne sais même pas ce que j'ai le droit de dire, ce que je devrais te dire. Tout t'expliquer sonnerait comme une vaine tentative de justifier mon comportement, alors que je me suis simplement conduite comme une vraie connasse. Ne rien dire pourrait signifier que notre amitié n'a jamais suffisamment compté pour que je daigne trouver une raison d'y mettre fin. Alors je me contenterai de dire que je n'y arrive plus. Que j'avance à reculons depuis des mois, si ce n'est des années. Je t'épargne les détails. Pour résumer, je suis devenue une véritable bombe à retardement. C'est un peu dramatique, mais ça illustre bien la situation. Je refuse de vous entraîner avec moi. Peut-être que ça fait partie de la guérison, peut-être pas. J'en sais rien, mais je ne veux pas courir le risque de laisser tout ça s'immiscer dans vos vies. pas maintenant que vous avancez à tâtons vers vos projets d'avenir. La seule raison pour laquelle j'ai gardé contact avec certaines personnes, c'est parce que je me suis retrouvée dans cette situation où je vis avec l'amie la plus têtue que je possède et que je ne veux pas l'inquiéter. La seule chose qu'elle ignore, c'est qu'à part Emma et elle, je parle plus à personne. Alors non, je peux t'assurer que c'est pas la vie d'étudiante qui m'est montée à la tête et fait oublier ce qui importe vraiment. Elle et Emma sont encore fragiles, je veux m'assurer qu'elles soient bien entourées avant de partir. Mais toi, t'es la personne la plus intelligente et la plus gentille que je connaisse. T'es bien accompagnée, bien entourée. Je sais que tu ne te laisseras pas tomber. Tu es forte et tu sais que tu peux compter sur ton entourage quoi qu'il arrive. Certainement que je suis dans un bas plus bas que les autres et que je regretterai tout ça dans quelques jours. Je commence déjà à douter. Mais je peux pas te repousser et du jour au lendemain décider que je veux te garder. C'est bon pour personne et loin d'être sain. Je vois bien le soulagement qui se dessine sur le visage de mes parents lorsque j'arrive à sortir de la maison, quand j'arrive à réaliser les tâches les plus simples. Je veux pas vous infliger ça. Je veux pas vous faire porter ce p***ain de poids. Vous avez déjà bien assez à faire avec vos vies respectives. Je vois une psychologue, bientôt un sophrologue, peut-être aussi un psychiatre. Tout ça pour dire que ça va aller, et que j'ai pas besoin que vous soyez dans les parages pour ramasser tous les morceaux que je vais laisser sur le chemin. Parce que c'est ce qui va se passer : je vais devoir m'effondrer, complètement détruire tout ce que j'ai construit ces sept dernières années avant de pouvoir espérer me reconstruire. Peut-être que je suis encore dramatique, mais ça change rien au fait que je veux pas qu'on garde contact, s'il te plaît. Excuse-moi de ne pas avoir été là pour tes dix huit ans. De ne pas avoir été une bonne amie. Pour ça, je suis sincèrement désolée.Rien ne justifie ce que je t'ai fait. Je te serai toujours reconnaissante pour tout ce que tu as fait, pour l'amie que tu as été. Merci, vraiment. Et excuse-moi de ne pas être en mesure de te rendre la pareille. De ne pas être à la hauteur. J'ignore si ce message fait sens, ni même si tu vas comprendre que mon admiration pour toi n'a jamais changé et que tu n'y es pour rien ni même si mes mots sont justes. Je t'aime fort et certainement que je ne suis pas en position de demander quoique-ce-soit, mais fais-moi une faveur et vis ta vie, oublie moi, s'il te plaît. Prends soin de toi, Au revoir.