La geisha était blonde (récit.)

Le soleil se levait sur le quartier de Gion, à Kyoto, lorsque j'ai pris conscience de la particularité qui me rendait si différente des autres geishas. J'étais blonde. Oui, vous avez bien lu. Une geisha blonde dans un monde où les cheveux noirs dominaient. Cette singularité m'a toujours mise mal à l'aise, et j'ai passé des années à chercher des moyens de la dissimuler.

J'étais née avec cette chevelure d'or, héritage de mes parents étrangers. Mon père, un marin venu d'Occident, tomba amoureux de ma mère lors de l'une de ses escales à Yokohama. Ils se marièrent, et peu de temps après, je vins au monde, ressemblant davantage à ma mère qu'à mon père,mais mes yeux étaient bridés mais bleus azur et mon visage était constellé de tâches de rousseurs. Dès mon plus jeune âge, ma mère m'a enseigné les arts traditionnels, la danse, la musique et les subtilités de la conversation. Elle m'a dit que mes cheveux étaient un don précieux et que je devais les chérir. Mais pour moi, ils étaient une malédiction qui me distinguait des autres geishas.

À mesure que je grandissais, j'ai observé les autres filles du quartier qui se préparaient à devenir des geishas. Leur chevelure noire était magnifiquement coiffée, complétant à la perfection leur maquillage subtil. Je les enviais, car elles semblaient si harmonieuses avec leur apparence. Moi, en revanche, je me sentais comme un oiseau exotique perdu au milieu d'un groupe de moineaux. Dès que j'ai pu me débrouiller seule, j'ai commencé à chercher des solutions pour camoufler mes cheveux blonds. J'ai essayé toutes sortes de teintures, mais aucune n'a été efficace. Mes cheveux semblaient se moquer de moi, résistant à toute tentative de transformation. Finalement, j'ai trouvé une perruque noire qui ressemblait à s'y méprendre à des cheveux naturels. J'ai appris à la fixer avec soin et à la coiffer pour qu'elle paraisse parfaitement authentique. Ainsi parée, je me sentais enfin prête à affronter le monde des geishas sans que personne ne puisse soupçonner ma véritable nature. Pendant des années, j'ai vécu cette double vie. Le jour, j'étais une geisha blonde au visage pâle, qui dissimulait ses cheveux sous une perruque soigneusement choisie. La nuit, lorsque je me démaquillais et me déshabillais, j'étais simplement moi-même, une jeune femme blonde en quête de son identité. Mais cette dissimulation constante commença à peser sur moi. Je me sentais épuisée par le mensonge que je devais entretenir chaque jour. J'ai commencé à me demander si je devais continuer à me cacher derrière cette fausse identité, ou si je devais embrasser ma différence et affronter le regard des autres.

Un soir, alors que je préparais ma perruque pour une soirée de représentation, je me suis regardée dans le miroir. Mon reflet m'a renvoyé une image figée, une geisha fausse et artificielle. Mes yeux bleus, pourtant uniques dans cet environnement, semblaient ternes derrière le masque de maquillage traditionnel. J'ai éclaté en sanglot et le miroi vola en éclats sous mon point. J'ai retiré la perruque noire avec précaution, révélant mes cheveux blonds qui tombaient en cascade autour de mon visage. J'ai respiré profondément, sentant un mélange de nervosité et de libération. J'étais prête à me montrer telle que j'étais vraiment. Ce soir-là, j'ai fait mon entrée dans le monde des geishas avec mes cheveux blonds comme parure. Les regards curieux et les murmures emplissaient la salle lorsqu'ils m'ont aperçue. Mais j'ai continué à avancer avec grâce et détermination, sans me soucier des préjugés ou des opinions des autres. Au début, certaines geishas et clients étaient perplexes face à ma différence. Mais au fil du temps, ils ont appris à accepter et à respecter mon choix. J'ai prouvé que la beauté n'était pas définie par la couleur des cheveux, mais par l'authenticité et la passion que l'on porte en soi. En tant que geisha blonde, j'ai développé mon propre style, mêlant subtilement les traditions ancestrales aux influences occidentales. Ma musique et ma danse ont acquis une dimension unique, reflétant mon héritage mixte et mon parcours singulier. J'ai rapidement gagné en renommée, non seulement en tant que geisha, mais aussi en tant que symbole de l'acceptation de soi. Les jeunes femmes qui se sentaient différentes, mal à l'aise dans leur propre peau, venaient me voir en quête de conseils et de soutien. J'ai découvert ma véritable mission : encourager les autres à embrasser leur individualité et à célébrer leur singularité. J'ai découvert que certaines geishas cachaient elles aussi un secret : l'une avait un vitiligo, une autre avait les yeux vairons. Elles ont décidé de montrer leurs particularités au grand jour grâce à moi. Je suis fière de moi, de ma force. Avec le temps, mes cheveux blonds sont devenus ma signature, un symbole de mon identité et de ma résilience. J'ai finalement réalisé que ma différence était une bénédiction, une force qui me distinguait des autres.

L'histoire de la geisha blonde a traversé les frontières, rappelant à tous que la beauté réside dans la diversité et que l'acceptation de soi est le véritable chemin vers l'épanouissement. Alors, que vous soyez blonde, brune ou rousse, n'oubliez jamais que vous êtes magnifique à votre manière unique.
La geisha était blonde (récit.)
 
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