Jai envie de couiner ce soir, lol.

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Flash eclair
Anonyme
Bonsoir,

J'ai envie de vider mon sac en parlant d'une période de ma vie que j'ai mis sous un mouchoir et que j'ai complètement occulté pendant des années.

Il y a 8 ans, j'ai eu un cancer du sein.

Ma fille venait d'avoir 2 ans et la seule chose qui m'inquiétait était de ne pas inquiéter mes proches, qu'ils subissent le moins possible ma maladie.

Quand le père de ma fille l'a su, il m'a dit "je te traiterai comme si tu n'es pas malade."

1er rdv pour connaître le protocole de soin, dans la salle d'attente avec lui, je suis nerveuse, j'essaie de faire la conversation pour me changer les idées, il m'envoie balader, il me parle comme la dernière des cretines, bien fort, tout le monde entend et nous regarde, choque, je me sens humiliée.

1ere opération, interdiction d'utiliser le pommeau de douche à cause des bandages, je demande à monsieur de me passer un gant humide dans le dos, j'ai trop mal pour le faire seule, je n'arrive pas à lever le bras et du sang à couler, ça me gratte ++++.
Il me répond "tu te démerdes, tu n'es pas handicapé "

Je reste comme cela pendant 4 jours, jusqu'au retrait des bandages.

Des oncles et tantes m'appellent pour prendre de mes nouvelles mais là conversation tourne toujours autour de ma mère, la pauvre, ça doit être tellement dure pour elle, elle est tellement courageuse.

Les chimios commencent, je grossi à vue d'œil, je perd mes cheveux, cils, sourcils, la peau de mon visage part en lambeau sur mes pommettes.
Mon homme se moque de moi, il m'appelle kojak, me dit que je suis en train de pourrir de l'intérieur.
Il se moque de mon surpoid en m'appelant "mon petit sharpey" ou "ma grosse tanche".
J'ai beau lui dire que ça me fait de la peine que je suis mal dans ma peau, il continue.

Quand il a envie de se vider. Il mattrape sans tendresse ni ménagement quand il a envie de dormir tranquille il me viré du lit en me "taquinant" c'est à dire qu'il me pique mon oreiller en rigolant me pousse (sans me faire mal) jusqu'à ce que je craqué et que j'aille dormir sur le canapé.
Bien sûr il dit que je suis susceptible alors qu'en vérité je suis juste épuisé par la chimie que j'ai besoin de dormir et qu'il fait tout pour m'en empêcher.

A l'extérieur, il marche 3 mètres devant sous prétexte que je marche trop lentement pour lui alors qu'il sait très bien que je suis essoufflée à cause de la chimie et que je ne peux pas marcher plus vite.
Il fait comme si il ne me connaissait pas.

Quand il rentre après le boulot, il me hurle dessus pour tout et n'importe quoi.
Je n'ai pas la force de répliqué, je subit.

Je le plains, je me dis que ça doit être dure pour lui qu'il ne sait pas comment gérer les choses, qu'il ne se rend p1s compte.

Alors je serre les dents et je ne me plains pas, je ne lui raconte pas que j'ai passé la journée rouler en boule sur le canapé à pleurer.
Je fais comme si tout allait bien, pour ne pas qu'il s'inquiète pour ne pas qu'il ne prenne peur.

Devant la famille, c'est pareille, je m'arrange toujours pour voir les gens les jours où je suis "en forme", je ne me plains jamais, tout va bien, c'est pas si terrible....

Ma mère organise une fête de famille pile le jour où je lui ai demandé de ne pas le faire, hé lui ai expliqué que c'est la période entre 2 chimios ou je suis le plus mal.
Depuis cette question me hante "à telle fait exprès pour me donner en spectacle, montrer à des frères et sœurs à quel point elle est courageuse face à la maladie de sa fille?"

Arrive la fin de la chimio, j'ai fait ma dernière séance mais je suis encore faible.
Ma mère me balance à la tronche que c'est de ma faute si j'ai subi tout cela, car d'après elle je ne me suis pas fait suivre correctement.
Alors qu'en vérité j'ai été victime d'une erreur médicale (d'ailleurs je suis retournee voir le médecin en question 1 an plus qui a reconnu et s'est excusé)

Je reprend des forces, je suis à nouveau capable de tenir tête à mon homme, je lui dis qu'il n'a pas été très gentil.

Il me répond que c'est faux que c'est moi qui était chiante enfermé dans ma maladie et que je ne voyais pas tout ce qu'il faisait pour moi
Et le pire, c'est qu'il le pensait vraiment....

2eme opérations, hospitalisation, z aides soignantes me propose de me rafraîchir avec un gant dans la salle de bain.

Je suis surprise, personne ne me bouscule, personne ne me crit dessus.
Les gens sont gentils avec moi, réellement gentils.
Et l'aide soitante à passé tout doucement un gant humide dans mon dos, j'ai pleuré en réalisant que c'était le premier geste "tendre" auxquels j'avais le droit depuis le début de la maladie.

Je ne voulais plus partir de l'hôpital, je ne voulais pas rentrer chez moi.

Radiothérapie, mon compagnon ne fait plus son malin car j'ai retrouvé la forme et l'envoie balader quand il va trop loin

Mon onco me dit que c'est fini, tout va bien, aurevoir madame.

Mes proches rigolent "c'était facile pour toi, tu n'as pas souffert, alors que machine qui a eu la même chose que toi, elle, elle en a chié "

"2 ans d'arrêt maladie? C'est bien dis donc, tu as bien profité ".

Je ferme ma bouche, c'est fini, je ne veux plus en parle, je ne veux pas m'appitoyer.

Ils sont tous persuadé que je n'ai pas souffert que c'était facile pour moi que j'ai profité du système pour ne rien branler alors que finalement j'aurai pu aller bosser....

Et bien tant mieux, j'ai réussi, je ne voulais pas que les gens s'inquiètent et visiblement, personne ne s'est inquiété.
Mai en même temps. J'ai un arrière goût amer dans la bouche.

Et aujourd'hui 8 ans plus tard.
Tout ressort, je réalise la violence de ce que j'ai vécu, la maladie en elle même mais également la dureté de mes proches.
A l'époque je ne me rendais pas compte mais aujourd'hui quand j'y pense ça me choque et je leur en veux avec 8 ans de retard....

🤦‍♂️

Voilà, il fallait que ça sorte.
 
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