Les marchés américains ignorent l’inflation et les tarifs
17:43 13 février 2025
Les marchés américains poursuivent leur ascension, défendant leur trajectoire haussière malgré une inflation persistante et de nouvelles menaces tarifaires émanant du président Donald Trump. L’ensemble des onze secteurs du S&P 500 évolue dans le vert, avec en tête la consommation discrétionnaire, les matériaux et la technologie. Après une forte hausse de l’indice des prix à la consommation (CPI) mercredi, qui avait brièvement pesé sur les marchés avant qu’ils ne réduisent leurs pertes, l’indice des prix à la production (PPI) publié aujourd’hui a également dépassé les attentes, sans pour autant déclencher de véritable réaction négative des investisseurs.
Les rendements obligataires américains, qui avaient grimpé après les chiffres de l’inflation, se détendent légèrement, avec le 10 ans revenant à 4,55 % après un pic à 4,65 % la veille, tandis que le dollar recule face aux principales devises. Plutôt que de s’attarder sur le resserrement potentiel de la politique monétaire, les investisseurs se concentrent désormais sur la saison des résultats, où 370 entreprises du S&P 500 ont déjà publié leurs comptes, ainsi que sur des évolutions géopolitiques majeures.
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Donald Trump a en effet échangé avec Vladimir Poutine lors d’un appel téléphonique, convenant d’engager des négociations sur la guerre en Ukraine. Cette annonce a immédiatement dopé la confiance des marchés, suscitant un rebond des
indices européens et un raffermissement de l’euro, tandis que les investisseurs ajustaient leur exposition aux actifs risqués. Le Stoxx 600 européen a atteint un nouveau record historique, emboîtant le pas au DAX, porté par l’optimisme entourant une issue diplomatique au conflit.
Sur le plan macroéconomique, les chiffres de l’inflation à la production (PPI) ont une nouvelle fois surpris à la hausse. L’indice PPI final a progressé de 0,4 % en janvier, dépassant les prévisions (+0,3 %) et marquant une accélération par rapport au mois précédent (+0,2 %). Sur un an, l’indicateur grimpe à +3,5 %, également au-delà du consensus de +3,2 %. L’inflation sous-jacente (hors alimentation et énergie) suit la même tendance, avec une hausse de 0,3 % sur un mois et +3,6 % sur un an, confirmant une pression persistante sur les prix.
Les inscriptions hebdomadaires au chômage apportent cependant une lueur d’optimisme sur le front de l’emploi, avec un repli à 213 000 demandes, en dessous des attentes (215 000) et en amélioration par rapport aux 220 000 de la semaine précédente. Le taux de chômage assuré reste stable à 1,2 %, tandis que le nombre total d’allocataires recule légèrement à 1,85 million.
Malgré ces signaux contrastés, la dynamique des marchés reste résolument tournée vers la hausse. Les investisseurs semblent privilégier la solidité des résultats d’entreprises et les avancées diplomatiques sur l’Ukraine, reléguant au second plan les craintes liées à l’inflation et aux futures décisions de la Fed. Wall Street semble donc vouloir ignorer les obstacles, poursuivant son ascension en dépit des nombreux défis économiques et géopolitiques qui persistent.
Graphique du S&P 500 (intervalle H1)
Source : xStation5