Synthèses sur l'Ancien Régime

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nadine18
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La querelle des parlements sous Louis XV - Première partie

Sous l’Ancien Régime, en dépit de leur nom, les Parlements n’ont pas de vocation politique. Ce sont de simples chambres de justice. Mais ils se sont vus confier la mission d’enregistrer les lois préparées au Conseil du Roi et se sont peu à peu autorisés à adresser au roi des remontrances concernant celles qui leur paraissaient contraires aux lois fondamentales du royaume. S’il voulait obtenir à tout prix l’enregistrement d’une loi, le roi devait un « tenir un lit de justice » devant les magistrats.
Pour écarter toute entrave à son autorité, Louis XIV retire le « droit de remontrance » aux Parlements en 1673. Mais à sa mort, en 1715, le Régent Philippe d’Orléans le rétablit pour tenter de gagner les bonnes grâces des magistrats. Dès lors, sous ce que l’on a appelé le « despotisme des juges », dans une logique de confrontation croissante, les affaires se multiplièrent et affaiblirent le pouvoir royal.
De fait, dès les années 1760 Louis XV est en butte « à l’échauffement des parlements ».
Le parlement de Rennes était l’un des plus turbulents du royaume d’une part pcq’il s’appuyait sur les sentiments particularistes de la province, d’autre part sur des états provinciaux particulièrement houleux car dominés par une vieille noblesse terrienne extrêmement attachée à ses privilèges.
Il était en outre animé par le procureur général Louis-René de Caradec de La Chalotais (1701-1785) qui défendait les idées des « philosophes », celles des physiocrates en particulier.
Le conflit éclata en 1763 lorsque le Roi voulut faire appliquer les édits de finances décidés par Bertin, contrôleur général, pour financer la fin de la Guerre de Sept Ans (1756-1763) et cela sans consultation des états de Bretagne dont la principale prérogative était justement de consentir l’impôt.
Le Parlement de Rennes réagit violemment (refus d’enregistrement des édits, menaces de démission…). Le Roi lui opposa le duc d’Aiguillon (1720-1788), « commandant en chef » de la province, homme autoritaire et ambitieux détesté par La Chalotais.
La situation dégénéra après l’arrestation de La Chalotais et de son fils. Le parlement de Rennes démissionna et aussitôt, le parlement de Paris et d’autres cours provinciales volèrent au secours de leur homologue breton. Louis XV ayant refusé de recevoir une délégation du parlement de Rouen, ce dernier vota le 24 février d’ « itératives représentations » provoquant la fureur du roi.
Le 3 mars 1766, Louis XV se décida à tenir un lit de justice dite « séance de la Flagellation » où il prononça un discours resté célèbre dans lequel il rappelait aux juges les principes de la monarchie absolue : « C’est en ma seule personne que réside la puissance souveraine ». Cette énergie déployée se révéla toutefois sans lendemain car le roi capitula progressivement. Mais la rancune du parlement ne se satisfit pas de ces concessions ; le duc d’Aiguillon, accusé d’abus de pouvoir, fut condamné par le parlement de Paris à la perte de la pairie. Bien sûr, il était clair que le "despotisme ministériel" était remis en cause et les remontrances des parlements étaient affichées partout et connues de tous.
 
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nadine18
Anonyme
Excédé par les humiliations répétées et poussé par certains de ses ministres, Louis XV se décida à frapper un grand coup : il disgracia Choiseul en décembre 1770, ce qui laissa le champ libre à ce que l’on a appelé de manière abusive au « triumvirat » Maupeou (Chancelier depuis 1768), abbé Terray (contrôleur général des Finances) et duc d’Aiguillon (secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères) qui tous 3 avaient de solides raisons de souhaiter la mise au pas des parlements.

D’abord il exila de Paris le Parlement, une nouvelle fois en grève depuis décembre 1770.
Puis 3 édits furent publiés : Pour alléger sa tâche et « rapprocher les juges et les justiciables », six conseils supérieurs lui étaient adjoints à Arras, Blois, Châlons-sur-Marne, Clermont-Ferrand, Lyon et Poitiers. Ces nouvelles cours de justice n’étaient plus composées de juges ayant acheté leur charge mais seulement de magistrats nommés par le roi et percevaient des gages versés par le Trésor royal.

Il s’agissait-là d’une véritable révolution puisque c’était renoncer à la vénalité des charges de judicature. Or la vénalité jointe à l’hérédité, toutes deux consacrées en 1604 par la paulette, conféraient aux magistrats, propriétaires de leur charge, une réelle indépendance. Les officiers étaient désormais transformés en simples fonctionnaires. Les parlements de province ayant pris parti pour les récalcitrants de Paris, la mesure leur fut étendue.
Le magistral « coup de majesté » orchestré par Maupeou provoqua un tsunami de critiques et de rumeurs sans précédents : pamphlets et libelles pullulèrent ridiculisant et accusant le chancelier et les nouveaux magistrats d’incapacité et des pires turpitudes. Le Roi lui-même ne fut pas épargné.
On comprend pourquoi le jeune Louis XVI quand il monta sur le trône en mai 1774, mal conseillé et soucieux de popularité, détruisit en quelques mois l’œuvre de son grand-père : les ministres du triumvirat furent renvoyés et en novembre 1774, les anciens parlements furent rappelés et rétablis. De sa retraite normande, Maupeou, dans une amertume non masquée, eut cette éloquente conclusion :

« J’avais fait gagner au Roi un procès qui durait bien depuis trois siècles. S’il veut le perdre, il est bien le maître. »
 
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nadine18
Anonyme
La robe à la française au XVIIIe siècle

Pour ce genre de robe on emploie aussi dans le langage courant "robe à plis Watteau" mais c'est inadéquat parce que le peintre n'en est absolument pas à l'origine. Elle dérive de la "robe battante" ou "robe volante" de la Régence (le peintre J.F. de Troy en a représenté de fort jolis modèles) mais contrairement à elle, la robe à la française est ajustée au niveau du buste.

Comment les dames du XVIIIe siècle s'habillaient-elles ?

Tout d'abord, elles portaient une chemise plus ou moins fine et de qualité diverse selon les finances. Chez les plus aisées, elle était bordée de fines dentelles.

Elles mettaient ensuite le corset dit corps à baleines qui maintenait les omoplates en arrière pour redresser le buste et qui "écrasait" la partie inférieure de la poitrine (on disait la gorge) pour faire remonter le reste et le mettre ainsi en valeur.

On attachait ensuite les poches qui à l 'époque se présentaient comme des petits sacs plats indépendants des robes.

On positionnait la structure rigide oblongue des paniers sur laquelle on portait un ou plusieurs jupons.

Enfin, venait la robe proprement dite composée de 3 éléments :

- le jupon (on n'emploie pas alors le mot "jupe") qui a deux fentes sur les côtés pour pouvoir accéder aux poches.

- le manteau qui possède des plis plats caractéristiques retenus dans le dos par des cordelettes ou des lacets.

- la pièce d'estomac c'est-à-dire le morceau d'étoffe souvent très ouvragé et parfois garni d'une échelle de rubans masquait le corset. Lorsqu'elle était cousue sur les bords externes au manteau et divisée en deux parties fermées par des boutons, on parle de "compères".

Les manches pouvaient être "en raquettes" ou "en pagodes" comme sur la photo. Les volants en cascade qui dépassaient se nommaient les "engageantes".

Quant aux ornements qui décoraient de façon plus ou moins complexe et fastueuse le jupon et le manteau, ils étaient désignés du doux terme de "falbalas".

Un chapeau ou une ombrelle
les jours de soleil, un éventail bien sûr, complétaient la toilette.
 

Fichiers joints

  • robe à la française.jpg
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nadine18
Anonyme
Un chouan du bout du monde ! trop bien ! ;):):cool:
Mais j'aime aussi la petite phrase de présentation "Vivre ses passions à fond 365 sur 365" ! Hier soir, j'ai commencé une nouvelle peinture, et j'ai terminé une synthèse de 8 pages sur les corporations du XVIe au XVIIIe siècle. Total : coucher à 2 heures du matin, ce qui n'est pas du tout, mais alors DU TOUT raisonnable. M'en moque ! Je vis à fond !