Une partie de mini golf
Ce matin, avec un ciel d'un bleu immaculé, un soleil y régnant en maître, j'ai pratiqué mon running quotidien. Une heure de pur plaisir. Je croise assez souvent les même joggeurs. Notamment cette jeune femme blonde à la plastique avantageuse. Nous nous saluons d'un sourire, d'un petit signe de la main et d'un hochement de tête. Peut-être une vacancière. Après la douche, il est dix heures, vêtue d'une de mes jupettes "tennis" noire, d'un T-shirt blanc, chaussée de baskets, direction le port. À bicyclette. J'y ai acquis de la salicorne et des crevettes. Je vais les faire griller vives sur le barbecue électrique. Pauvres bêtes mais je suis cannibale.
Après le repas, je consulte toujours le site de l'université. Le dossier d'inscription à mon Doctorat est enfin arrivé à destination. Avec le chèque conséquent. Dès la mi septembre je vais repartir pour trois années d'études. Je me réjouis, j'adore l'école. Comme j'apprécie les challenges depuis toute petite, je veux toujours être la première. Et là, pour la préparation du Doctorat, il n'y a plus de classement. C'est moi contre moi. Je vais travailler à ma thèse. C'est donc un travail principalement solitaire et personnel. Nous serons huit étudiants à être drivés par un maître de thèse. Un professeur que j'adore. Là aussi, ce ne sera que successions de plaisirs et de satisfactions.
Quatorze heures. Je prends la voiture pour aller à la FNAC. Je gare toujours l'auto sur le parking du centre Leclerc. Il y a de la place. Dix minutes du centre. Il n'y a pas trop de monde. Philippe Pascot est assis derrière une table à bavarder avec deux jeunes femmes. Des piles de son livre devant lui. Je reste stoïquement debout devant la table. Il me remarque très vite. Je suis plutôt sexy dans ma tenue sport. Je le vois s'impatienter avec les deux bavardes. Il signe leurs ouvrages et s'adresse directement à moi en remerciant les deux jeunes femmes. L'une d'elles me jette un regard acerbe et "orageux". Eh oui, je suis plus jeune et plus belle que toi. Va t-en, vilaine.
Quel plaisir de bavarder avec cet homme cultivé. Connaissant l'histoire de la France. Il m'invite à prendre place sur la chaise à côté de lui. Le coquin n'est pas seulement un érudit, un auteur de talent et un écrivain remarquable, c'est également un séducteur. Il n'est pas réellement beau. Pas du tout mon type d'homme. Mais quel entregent ! Il me fait rire avec quelques anecdotes. Durant sa carrière politique, il a accumulé quantité d'aventures plus étonnantes les unes que les autres. Aventures que notre écrivain relate dans son dernier livre. Il m'en dédicace un exemplaire en rajoutant un mot gentil. Je suis toute rouge. Ce qui l'amuse énormément.
Pour pouvoir m'enfuir, je profère un vilain mensonge. Prétextant que je suis attendue. Je me sens tellement stupide et inculte devant cet homme. Je le remercie en l'assurant d'être frustrée de ne pouvoir rester plus longtemps. De toutes façons, d'autres lecteurs attendent leur tour. Philippe Pascot me souhaite bonne chance pour mon Doctorat. Je paie l'ouvrage à la caisse. En quittant la FNAC, serrant mon livre contre ma poitrine comme une relique, je ris de l'aplomb facétieux de cet homme talentueux. Je retourne à la voiture. Encore sous le charme je prends la direction du bourg. Je suis de retour à la maison pour dix sept heures.
C'est à bicyclette que je vais jusqu'au camping à cinq kilomètres. J'adore m'offrir une partie de mini golf en fin d'après-midi. Il ne fait pas trop chaud et une brise de l'océan tempère agréablement le climat. Il n'y a jamais trop de monde. Je peux effectuer mon parcours sans stress. En jupette, j'attire les regards de ce garçon, là-bas. Il m'adresse un sourire. Je m'accroupis souvent pour récupérer la balle au fond du trou. Acte délibéré. Il semble beaucoup apprécier. Quand soudain arrive une fille blonde. Elle tient deux boîtes de Coca-Cola. A t-elle compris notre petit jeu ? Toujours est-il qu'elle me jette un regard peu avenant en entraînant son copain par le bras. Interrompant carrément sa partie. Je ris de mes exactions "golfiques" en terminant ma partie. Quand on joue seule, on est toujours gagnante.